Pour moi, rejoindre les YPG a été une expérience merveilleuse et inestimable. C’était l’occasion de me battre pour quelque chose en quoi je crois. En opposition à un mode de vie aussi violent et répressif. Ce nationalisme, cette approche hyper religieuse, cette idée d’un drapeau un peuple un état. Et, de pouvoir participer à un mouvement qui au contraire se bat pour la libération des femmes pour la création d’un peuple autonome, et d’un mode de vie autonome. »
S’adressant au peuple américain, Van Spronson a déclaré : « Je suppose que si je devais dire quelque chose au peuple américain, ou même à tous les peuples de l’Ouest, je dirais que le temps nous est compté. Le temps de la complaisance est terminé, si nous tenons vraiment à la liberté, à la libération, à l’égalité fondamentale et à la démocratie fondamentale, alors nous ne pouvons plus compter sur le travail et le sang des autres ; cela doit être fait avec nos mains et notre propre sang. Donc, si nous voulons nous qualifier de révolutionnaires, de fondamentalement humains, même, le temps est venu de sortir, de travailler, de faire quelque chose. Vous n’avez pas besoin de rejoindre une force militaire, mais nous ne pouvons plus être complaisants. Une autre chose dont je voudrais parler est l’importance de l’approche écologique au sein de ce mouvement. En particulier en tant que jeune, je pense beaucoup au changement climatique, aux horribles catastrophes qu’il va provoquer, et qu’il provoque déjà, dans le monde entier. Et donc cet aspect est aussi très important pour moi, pour lutter contre cette consommation capitaliste de l’environnement, de la terre qui nous entoure.
La lutte contre DAECH est en cours, et en dépit de ces rapports fréquents du gouvernement américain, de l’armée américaine que « nous l’avons fait, nous avons vaincu DAECH » et ainsi de suite, ce n’est pas vrai. Tout d’abord, une grande partie du travail qui est fait est effectué par nos forces, et le travail est loin d’être terminé. Nous avons encore des cellules dormantes qui décapitent des civils et commettent d’horribles actes de violence. Je pense donc que ce qu’il faut comprendre, c’est que si nous commençons un travail, nous devons le terminer, et le terminer dans son intégralité. Et cela inclut également notre approche de l’État turc, qui non seulement a soutenu activement DAECH par le passé, mais qui, aujourd’hui encore, au sein des différents groupes de mercenaires, des différents groupes djihadistes qu’il soutient dans le nord de la Syrie, compte d’anciens membres de DAECH qui cherchent simplement à relancer leur mouvement, et vous pouvez le constater au sein de l’Armée syrienne libre et de nombreux autres groupes soutenus par la Turquie. Je veux dire que ce qu’il est important de comprendre, c’est que c’est un combat qui est en cours, et nous nous battrons jusqu’à la fin.
Je pense qu’une des autres choses que nous avons vues est une tendance de l’Amérique à oublier ses alliés, par exemple à Afrin et Serekaniye, ces endroits où l’armée américaine a essentiellement ouvert la voie à l’invasion turque. Et je pense que d’un point de vue international, et d’un point de vue internationaliste, je pense qu’il est important de comprendre que si, en tant qu’Américains par exemple, nous voulons voir la liberté pour le peuple kurde, pour les peuples du Moyen-Orient, alors nous devons venir et faire quelque chose à ce sujet parce qu’il est clair que nos États continueront à ne travailler que pour eux-mêmes. »