TURQUIE / BAKUR – Depuis sa fondation il y a près d’un siècle, l’Etat turc a utilisé tous les moyens possibles et imaginables pour effacer les Kurdes et leur histoire au Kurdistan sous l’occupation turque. D’Ataturk le faux laïc et vrai sanguinaire à Erdogan le néo calife, les Kurdes en ont payé cher leur appartenance ethnique face à la machine national-islamiste à la sauce turque. Ni leur nature, ni leur patrimoine, ni leur culture n’ont été épargnés par ce rouleau compresseur fasciste.
Un article signé par Loez (à lire sur le site Ballast) revient sur la destruction de Sur, quartier historique d’Amed (Diyarbakir), où poussent des postes militaires dans une région militarisée à extrême.
Petit extrait:
«Tels des champignons, des commissariats et autres bâtiments militaires aux allures de camps retranchés poussent à travers la ville, entourés de hauts murs de béton gris surveillés par des caméras, au-dessus desquels un énorme drapeau turc plane, jetant son ombre sur les alentours. Plutôt rare avant 2016, le tissu national rouge flotte désormais sur le basalte noir des remparts de Sur. Sur les grands axes routiers, de petits portraits du président turc sont accrochés aux lampadaires. À travers cette iconographie nationaliste, l’État affirme haut et fort qu’il est en terrain conquis. « L’AKP est pro-islam, reprend l’architecte, il y a des mosquées partout. Des mosquées absurdes en béton, même s’il y en avait déjà une là avant, des mosquées immenses. Ça n’a pas de sens. Mais c’est pour gagner en pouvoir. Après la reprise en main par les kayyum [administrateurs nommés à la tête des municipalités kurdes confisquées par le pouvoir turc], des espaces verts ont été transformés en mosquées. Ils façonnent les villes selon leur idéologie.»