PARIS – Le retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul qui oblige les pays signataires à promulguer des lois pour combattre efficacement les violences faites aux femmes a créé l’indignation dans le monde alors que les femmes turques (et kurdes) sont mobilisées contre cette décision anti-femme.
Un des cris d’indignation vient également de France, de plus précisément du Parti Communiste Français (PCF) qui appelle à la « solidarité avec toutes les femmes de Turquie »
RETRAIT DE LA CONVENTION D’ISTANBUL : « SOLIDARITE AVEC TOUTES LES FEMMES DE TURQUIE » (PCF)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, vient par décret de retirer son pays de la Convention d’Istanbul, ratifiée en 2011.
Il s’agit du premier instrument juridique au monde pour prévenir et combattre les violences contre les femmes notamment dans l’espace domestique mais aussi le viol et les mutilations génitales. Ce texte, qui constitue une avancée, oblige les États signataires à adopter une législation en conformité avec les principes qui y sont énoncés.
Cette décision est une provocation contre toutes les femmes de Turquie, un mépris complet des droits humains qui renforcera le sentiment d’impunité de ceux qui commettent ces crimes. En dix ans, 3 477 femmes ont été assassinées alors que les agressions ont connu une progression de 1 200% ! depuis que le parti islamo-conservateur (AKP) est au pouvoir.
Face aux difficultés croissantes et alors que sa base électorale ne cesse de s’effriter, R.T. Erdogan donne des gages aux franges les plus conservatrices (chefs religieux, confréries, ultranationalistes) qui prétendent que cette Convention favoriserait les divorces et l’homosexualité par ailleurs brutalement pourchassée.
En dépit de la répression féroce qui sévit, des milliers de femmes et d’hommes ont manifesté dans toutes les grandes villes de Turquie.
La décision infâme de RT Erdogan s’inscrit dans le sillage liberticide qui conduit à la procédure d’interdiction du Parti démocratique des peuples (HDP) cette semaine et à l’arrestation d’un millier de ses militants [majoritairement des Kurdes].
Pendant ce temps, l’Union européenne multiplie les signes d’apaisement et les propos doucereux envers R.T. Erdogan et brille par son mutisme sur les violations des droits humains ou l’incarcération du député [kurde] Selahattin Demirtas.
Le Parti communiste français (PCF) exprime sa condamnation après le retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul et apporte son soutien à toutes les femmes et aux forces démocratiques de Turquie.
Parti communiste français
Paris, le 23 mars 2021