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BAKÛR. 6 militantes kurdes commémorées à Silopi

TURQUIE / BAKUR – Le Mouvement des femmes libres et l’assemblée des femmes du HDP ont rendu hommage aux six militantes kurdes assassinées à Paris en 2013 et à Silopi en 2016.
 
Le Mouvement des femmes libres (TJA-Tevgera Jinên Azad) et le Conseil des femmes du HDP (Parti démocratique des peuples) ont commémoré les membres du Mouvement des femmes kurdes Fatma Uyar, Sêvê Demir et Pakize Nayır, assassinées lors du siège militaire du district de Silopi à Şırnak en 2016, et Sakine Cansiz, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez qui ont été assassinées à Paris, en 2013.
 
Les familles de 6 militantes kurdes assassinées à Paris et Silopi, les députés HDP Şırnak Nuran İmir et Hasan Özgüneş, les militantes de la TJA, les Mères de la paix et d’autres personnes ont assisté à la commémoration.
 
Après une minute de silence, la députée du HDP Nuran İmir et la mère de Sêvê Demir, Sakine Demir, ont parlé au nom des familles des trois femmes tuées.
 
Demir a déclaré: « Je condamne les massacres de femmes en la personne de trois femmes tuées. Quoi qu’il arrive aujourd’hui, les mères versent des larmes. Encore une fois, les mères deviennent des victimes. Je crois que si les mères se donnent la main, ce sang et ces larmes cesseraient. Les mères devraient se lever et dire assez à ces massacres. Il y a tellement de lutte, je crois que la paix et la beauté viendront dans ce pays. La paix sera rétablie très bientôt. Je condamne aussi l’arrestation de Leyla Güven. (…) »
 
La députée İmir a déclaré qu’ils avaient traversé un processus historique et perdu de nombreuses personnes, sans compter que ceux qui avaient perdu la vie avaient ouvert une nouvelle voie à la lutte. İmir a poursuivi: « Ceux qui étaient au pouvoir ont assassiné 6 de nos camarades. Le pouvoir qui cible les femmes en lutte a tué beaucoup de nos amis également. (…) »
 
En déclarant qu’ils lutteront et protégeront l’héritage laissé par les femmes, İmir a souligné qu’elles devraient être unies à cette fin: « Nous participons à des activités avec ces femmes depuis longtemps. Nous ne pouvons récupérer ces femmes qu’en combattant. Notre devoir est de protéger nos droits contre cela. Nous devons lutter ensemble contre le fascisme. Nous continuerons l’héritage de lutte laissé par nos martyres. Encore une fois, nous le promettons ici. Notre réponse à cela est de ne pas reculer. Que personne ne demande pourquoi nous avons payé un prix si élevé, nous avons payé ce prix pour un pays libre. »
 
La commémoration s’est terminée par la chanson composée par la mère Demir pour sa fille Sêvê Demir et une projection d’images.
 
2013: Les meurtres de Paris
 
Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez ont été abattues au centre d’information du Kurdistan le 9 janvier 2013 pour le compte du service de renseignement turc MIT. Sakine Cansız était cofondatrice du PKK et était considérée comme une «légende vivante» de la lutte de libération des femmes kurdes. Fidan Doğan était une représentante de longue date du KNK (Congrès national du Kurdistan) à Paris, et Leyla Şaylemez était une militante du mouvement de la jeunesse kurde. L’auteur, Ömer Güney, un tueur à gages pour le compte des renseignements turques (MIT), est décédé d’une tumeur au cerveau dans un hôpital parisien avant le début du procès.
 
2016: Exécutées pendant le couvre-feu
 
En décembre 2015, un couvre-feu a été imposé dans le district de Silopi dans la province de Şırnak. Le 4 janvier 2016, Sêvê Demir, Pakize Nayır et Fatma Uyar ont été assassinées par les forces de sécurité turques. Cela a été suivi d’un siège militaire dans d’autres villes kurdes, notamment Nusaybin et Amed (Diyarbakir), qui a duré plusieurs mois et a entraîné la mort de centaines de civils kurdes.