Aujourd’hui, la « justice » turque a de nouveau montré qu’en Turquie, on était libre de tuer les Kurdes en acquittant le policier qui a tué Kemal Kurkut devant des dizaines de journalistes et une foule réunie pour célébrer le Nouvel-an kurde Newroz à Amed, le 21 mars 2017. Cette même « justice » demande 20 ans de prison pour le journaliste Abdurrahman Gök qui a montré à la terre entière le déroulement de l’exécution de Kurkut avec les images du crime qu’il a cachées aux policiers.
Le journaliste Abdurrahman Gök (à gauche) qui a photographié le meurtre de Kurkut
On nous dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le ciel turc où depuis un siècle, la chasse aux Kurdes est le sport national du pays. En effet, comment imaginer que la justice turque prennent une décision contraire aux intérêts de son propre pays? Surtout quant il s’agit d’un pays colonialiste et que celui qu’on chasse est juste un Kurde, dont on occupe le pays, on nie son identité, on saccage sa culture, son patrimoine, interdit sa langue …?
Un État criminel protégé par ses pairs sur la scène internationale
Depuis sa création au début du XXe siècle, l’État turc s’est fait remarqué sur la scène internationale avec les massacres qu’il a commis, qu’il commet envers les Kurdes et les minorités ethniques et religieuses du pays, sans en rendre compte devant les institutions internationales (ONU, OTAN, CEDH, UNESCO…) dont il est membre. En effet, que valent les peuples apatrides et les minorités face à des États alliés qui se protègent mutuellement ? Rien, strictement rien ! Oui, on le sait, la la Turquie est régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour les violations des droits des Kurdes et d’autres minorités dans le pays. Mais ces condamnations n’ont pas d’effet dissuasifs, sinon, cela fait longtemps qu’elle aurait cessé de commettre les mêmes violations et crimes.
A quoi bon continuer à parler des horreurs que les Kurdes de Turquie?
Passer nos journée à parler des injustices, des massacres… que les Kurdes subissent entre les mains de l’Etat turc est devenu un calvaire pour nous-mêmes. Mais doit-on pour autant se taire, sous prétexte que le monde ne réagit pas, que les gens en ont « marre » de ce bis repetita qui s’étire à l’infini sous leurs yeux ? Malgré la lassitude qu’une telle situation puisse engendrer, on n’arrive pas à se résoudre à tirer le rideau. Non, la barbarie qui se joue au Kurdistan d’où nous avons été chassés comme des malpropres nous donne la rage de hurler encore plus fort notre indignation et de dire « stop » ! Ceci ne peut être notre destin éternel. Nous aussi, on a le droit de vivre dignement sur nos terres. On ne demande pas la lune. On veut juste notre liberté « AZADÎ ».