PARIS – A l’occasion des 25 ans d’existence de l’association Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) en septembre dernier, André Métayer, le président-fondateur de l’association, a été interviewé par Thierry Lamberthod, président de l’Association Amitiés kurdes de Lyon et Rhône Alpes, qui s’était rendu à Rennes pour la fête des 25 ans des AKB.
Dans cette longue interview, André Métayer fait le « bilan » de 25 ans de lutte aux côtés du peuple kurde en France et même au Kurdistan du Nord où des délégations de l’AKB se sont rendues de nombreuses fois, malgré les difficultés rencontrées à cause de l’hostilité de l’État turc agacé de voir d’autres peuples soutenir les Kurdes qu’il rêve d’exterminer.
Métayer rappelle que parfois on n’a pas d’autre choix que de prendre les armes où la la lutte pacifique devient impossible (ou inefficace) et explique qu’il faut rayé de la liste des organisations terroristes le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé kurde luttant pour les droits des Kurdes, car il s’agit d’une « lutte armée menée dans un pays de non-droit ».
Métayer répond ainsi à la question « Selon toi que faudrait-il faire pour amplifier ce soutien et dans quelle direction devons-nous nous orienter afin d’aboutir à une solution politique à la question kurde ? »
« Il faut clarifier la question de la lutte armée menée dans un pays de non-droit. Tous les défendeurs de la paix que nous sommes, tous les adeptes de la négociation dont nous faisons partie doivent approfondir leur réflexion et répondre à cette question : si j’étais kurde, militant pour l’acquisition de droits reconnus dans la déclaration universelle des droits de l’homme, je ferais quoi ? Je serais où ? En prison ? En exil ? Ou « à la montagne [rejoindre la guérilla] »?
Il faut, c’est ma conviction découlant devant l’évidence que la Turquie n’est plus un État de droit, -et ce depuis des décennies – que le PKK soit rayé de la liste des organisations terroristes. J’écrivais déjà, en 2010 :
Toute la politique nationaliste de la Turquie est basée sur la nécessité de diaboliser, à l’intérieur des frontières, toute opposition qui revendique des droits et de la discréditer aux yeux de l’opinion internationale. La martingale qui a, jusqu’alors, marché au grand casino du bluff a été de faire inscrire le PKK, fondé en 1978, sur d’hypothétiques listes d’organisations terroristes et de considérer comme terroristes tous ceux et toutes celles qui refusent d’entrer dans cette logique. C’est au nom d’une certaine solidarité entre pays de l’OTAN qu’on assiste à certains dérapages comme ceux, récents, en Italie, en France et en Belgique et on peut se demander : à qui le tour maintenant ? »
L’intégralité de l’interview à lire sur le site de l’AKB