TURQUIE / BAKUR – La coprésidente de l’Association des journalistes kurdes Dicle Firat, Dicle Müftüoğlu, a condamné les pressions du pouvoir visant les journalistes soulignant la nécessité de continuer à informer le public et a appelé les journalistes à agir conformément aux principes du travail journalistique.
L’État turc colonialiste continue à utiliser ses méthodes d’extermination du peuple kurdes, sous le regard complice de la communauté internationale, et la pression des autorités visant les journalistes en particulier s’est récemment intensifiée. La Turquie est devenue une prison pour les journalistes et elle occupe le 154ème niveau pour la liberté de la presse dans le monde. En effet, rien qu’au mois de juillet, 97 journalistes ont été arrêtés en Turquie.
Le 14 juillet, les autorités turques ont procédé à des arrestations de journalistes à Diyarbakir (Amed), après quoi elles ont arrêté la porte-parole de la Plate-forme des femmes journalistes de Mésopotamie, la rédactrice en chef de Jin News, Ayse Guney et de nombreux militant.e.s.
La coprésidente de l’Association des journalistes du Dicle – Firat, Dicle Muftuoglu s’est entretenue avec l’agence de presse Hawar au sujet de la répression des journalistes en Turquie.
Ils cherchent à étouffer la vérité
Dicle Muftuoglu a déclaré que l’État turc a été fondé dès le début sur les massacres et le génocide, et qu’il continue à mener une politique de répression et de persécution visant les journalistes. Cette répression s’est intensifiée après 2015 suite au blocage des pourparlers du processus de paix et de la solution politique.
Dicle a déclaré que des centaines de journaux, d’agences, de chaînes de télévision et de radio et de sites web ont été fermés au cours des années 2016-2017, dans un effort des autorités turques pour faire taire la voix des médias, et a également ajouté : « Après la tentative de coup d’État du 15 juillet, ces pressions ont commencé et se poursuivent encore jusqu’à présent. Les autorités turques cherchent par ces pratiques à dissimuler leur incapacité à gérer l’État, visant à terroriser les médias par des décisions de blocage, de fermetures et d’arrestations »
« Efforts pour interdire les médias »
Les campagnes de génocide politique que la Turquie a menées ces dernières années ne sont pas une affaire naturelle, et Dicle a souligné cette question déclarant que pendant les années 2019-2020, les autorités turques ont mené de nombreuses campagnes de génocide politique sous le prétexte de procès contre l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) et ont exercé une grande pression sur les institutions kurdes.
Dicle Muftuoglu a noté qu’au moins un journaliste a été arrêté lors de chaque raid, dans le but d’interdire les médias ainsi que ces autres institutions, et a ajouté à cet égard : « Toute personne qui s’oppose à l’autorité est considérée comme un « terroriste ». Malheureusement, les journalistes n’y ont pas échappé non plus. De nombreux cercles mondiaux ont critiqué la Turquie en raison de ces conditions, l’État turc tente par ces pratiques de légaliser la répression, mais tout est devenu clair.
Quoi que les autorités cherchent à supprimer cette force pionnière, les journalistes continueront à écrire, à produire et à apporter la vérité à la société.
Dans les phases sensibles, ils cherchent à intimider par le biais des campagnes d’arrestation. »
Dicle Muftuoglu a parlé du 14 juillet choisi pour mener des campagnes d’arrestations et d’interpellations, car cette journée est considérée comme un tournant historique important dans l’histoire de la résistance du peuple kurde.
Dicle a noté que cette situation n’était pas nouvelle, et que les autorités turques ont pratiqué des campagnes de génocide tout au long de leur longue histoire, et cherchent continuellement à intimider le peuple et à intimider les militants politiques.
Nous ne devons pas nous taire
A la fin de son intervention, Dicle Muftuoglu a affirmé que les journalistes continueront toujours à révéler les faits contre les campagnes d’oppression, de persécution et de détention, et a appelé les journalistes à agir selon les principes du travail journalistique.
Dicle Muftuoglu a souligné que la répression et la persécution ne visaient pas les journalistes, mais plutôt le droit de la société à obtenir des informations, et a appelé chacun à élever la voix, et à ne pas rester silencieux face à cette répression.