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TURQUIE. Les gardes de quartier inquiètent la population

TURQUIE – « Personne n’est en sécurité dans ce pays » : Battu par des gardiens de quartier à İzmir, Aşhin a été brièvement détenu : « Comme si la violence n’était pas suffisante, j’ai failli être arrêté. Alors que j’étais la victime, je suis devenu l’accusé ».
 
Battu par des gardes de quartier dans la province égéenne d’Izmir, un homme a été arrêté et renvoyé au parquet, qui a demandé son incarcération. «J’ai été victime de violences alors que je n’ai commis aucun crime», explique-t-il.
 
Sedat Aşhin, un commerçant travaillant à Bostanlı, İzmir, a été arrêté par les gardes du quartier l’autre soir. Les gardes lui ont demandé sa carte d’identité, l’ont battu et l’ont arrêté. S’adressant à l’agence de presse kurde Mezopotamya (MA) au sujet de l’incident, il a déclaré qu’il porterait plainte contre les gardes.
 
«Ils m’ont menotté dans le dos»
 
Alors qu’Aşhin quittait son commerce à Bostanlı et se dirigeait vers le bord de mer, il a été intercepté par quatre gardes de quartier pour un contrôle d’identité:
 
« Je n’avais pas ma carte d’identité avec moi à ce moment-là. J’ai dit aux gardes que j’avais laissé ma carte d’identité à mon commerce et j’ai dit: » C’est très proche d’ici, laissez-moi aller la prendre.  » Mais ils ne m’ont pas cru. « Tu t’es enfui hier aussi quand tu nous as vus », m’ont-ils dit et se sont jetés sur moi.
 
Ils m’ont vaporisé du gaz lacrymogène dans les yeux. Ils m’ont infligé des violences et m’ont emmené dans leur véhicule. Ensuite, ils m’ont amené au poste de police de Bostanli. Quand nous sommes arrivés au poste, je venais de commencer à respirer normalement.
 
« Qu’est-ce que je vous ai fait? Pourquoi me faites-vous cela, » ai-je crié. Quatre gardes de quartier se sont de nouveau jetés sur moi et m’ont infligé des violences alors qu’ils me menottaient dans le dos. Le commandant de la police et d’autres officiers n’ont rien fait même si j’ai demandé de l’aide. Ils nous ont tourné le dos. »
 
« Personne n’est en sécurité dans ce pays »
 
Ahşin dit qu’il a reçu un rapport médical documentant les traces de violences sur son corps. Selon Ahşin, lorsqu’il a été conduit au parquet, il a été inculpé pour « entrave au devoir des forces de l’ordre » et renvoyé devant le tribunal avec une demande d’arrestation:
 
« Je suis innocent. Ils m’ont infligé de la violence même si je n’ai rien fait qui pourrait entraver leur contrôle d’identité ou leurs devoirs.
 
Comme si la violence ne suffisait pas, j’ai failli être arrêté. Alors que j’étais la victime, je suis devenu un accusé. On voit que, dans ce pays, les gens n’ont même pas la sécurité de la vie. Je n’ai jamais vécu une telle chose auparavant. Maintenant, je suis inquiet de pouvoir vivre à nouveau un tel incident.
 
Les choses qui m’ont été faites m’ont affecté nerveusement. Je ne renoncerai pas à cette [plainte] pour que les gardes n’utilisent plus de violence contre qui que ce soit. »
 
«Un problème de sécurité causé par les gardiens de quartier»
 
Barış Işık, l’avocat d’Aşhin, a déclaré ce qui suit sur la question: « Cette loi controversée a été adoptée par le Parlement malgré tous les avertissements et les incidents de violence. Mais ce qui est opéré ici, ce n’est pas la loi, mais la violence. Les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées … Tout le monde dans les quartiers a un problème de sécurité. Nous allons ouvrir toutes les procédures judiciaires concernant cet incident. Mais cette loi doit être modifiée dès que possible de manière à garantir qu’il englobe les droits et libertés publiques. » (BIANET
 
Les opposants au président Erdogan s’inquiètent des nouveaux pouvoirs que son parti islamo-conservateur est en train d’accorder aux bekçi (des gardiens de quartiers) dans les grandes villes. Ils accusent le pouvoir de bâtir une police de moralité.