SYRIE / ROJAVA – Habituée à utiliser l’eau comme une arme de guerre contre les Kurdes, la Syrie et l’Irak, la Turquie a réduit encore plus le débit du fleuve d’Euphrate desservant la Syrie. Cet acte criminel provoque déjà des drames dans le nord de la Syrie où le niveau des barrages et des réserves d’eau alimentés par l’Euphrate diminue dangereusement, mettant en danger l’agriculture de la région et la vie des millions de personnes qui y vivent.
Le directeur général du barrage de Tishreen, le plus grand barrage de Syrie, Muhammad Tarbush, a déclaré que la région pourrait connaître des difficultés pendant l’été si l’État turc continue à réduire le niveau d’eau de l’Euphrate.
La crise de l’eau que la Turquie utilise comme une arme de guerre contre les Syriens depuis des années menace l’accès à l’eau potable pour les habitants du nord-est de la Syrie, affectant ainsi les heures de production d’électricité et la production locale des terres agricoles le long des rives du fleuve.
Le pourcentage actuel de l’eau qui s’écoule dans les territoires syriens est estimé à 150 et 200 mètres cubes d’eau par seconde, contrairement à l’accord syro-turc de 1987, qui stipule que la Turquie doit autoriser un débit de 500 mètres cubes d’eau par seconde, et l’Irak reçoit 60 % de cette quantité.
Tarbush affirme que la production de l’électrique à partir des barrages se fait actuellement en puisant l’eau des réserves et des lacs, en raison de la faible quantité d’eau arrivant du côté turc. Cela pourrait constituer un danger dans un avenir proche sur la structure du barrage, ainsi que la question de la fourniture d’électricité au cours des deux prochains mois.
HRW a publié un rapport confirmant l’incapacité des autorités turques à assurer un approvisionnement en eau adéquat aux régions du nord-est de la Syrie, qui constituent une menace pour la population compte tenu de la propagation de la pandémie mondiale du COVID-19.
6 barrages turcs retiennent les eaux de l’Euphrate avant de s’écouler vers la Syrie, parmi lesquels le barrage Ataturk, le deuxième plus grand barrage du Moyen-Orient, qui a une capacité de 48 milliards de mètres cubes d’eau.