TURQUIE – Grup Yorum a lancé un appel invitant les gens à se rendre sur la tombe d’Ibrahim Gökçek, après que des fascistes turcs aient tenté de détruire la tombe du bassiste décédé le 8 mai.
La formation musicale, Grup Yorum a publié un communiqué concernant les attaques contre les funérailles de son membre Ibrahim Gökçek, décédé deux jours après avoir mis fin à sa grève de la faim de 323 jours.
Voici le communiqué : « La police (…) de l’AKP et les bandes fascistes qui y sont liées ont agi avec honte et immoralité contre les restes d’Ibrahim. Elles ont attaqué la cérémonie qui se tenait au quartier Gazi avec du gaz lacrymogène, ont enlevé le corps d’Ibrahim, ne tolérant même pas qu’une chanson folklorique soit chantée sur sa tombe à Kayseri. La foule fasciste menace maintenant de déterrer le corps et de le brûler. Ibrahim a chanté des chansons populaires contre ce système inhumain, et pour ce système qui ne reconnaît aucune valeur, il n’y avait aucune loi pour qu’il soit réduit au silence. Ibrahim est tombé martyr pour que la voix du peuple ne reste jamais silencieuse. Ses os seront mélangés à de la terre, mais son nom, ses rêves et ses chansons folkloriques vivront dans le cœur du peuple pendant des centaines de années. »
Appel à l’opinion publique
Grup Yorum a appelé les artistes, les députés et les organisations démocratiques à agir. Il a demandé d’écrire, d’exiger du gouverneur de Kayseri et du siège de l’AKP qu’ils mettent fin aux menaces contre la tombe d’Ibrahim.
*Gokcek avait mis fin a son action suite à la promesse d’un concert faite par le pouvoir turc, après plusieurs années de persécution des membres de Grup Yorum accusés de faire du « terrorisme ». Son enterrement a eu lieu sous la violence policière et les personnes qui ont voulu assister à enterrement ont été attaquées par la police turque.
Après le décès d’Helin Bolek survenu le 3 avril dernier, son camarade de scène, Ibrahim Gokçek est décédé après une grève de la faim de 322 jours car il était accusé de faire du terrorisme et il était interdit de faire de la musique ! (N’oublions pas que des musiciens kurdes, comme Nûdem Durak, sont emprisonnés en Turquie pour avoir chanté dans leur langue maternelle.)
İbrahim Gökçek et Hêlin Bölek demandaient la fin des persécutions étatiques les empêchant de chanter et qui les accusaient de terrorisme pour avoir fait de la musique contestataire !
Helin Bölek et İbrahim Gökçek ont débuté une grève de la faim le 16 mai 2019 en raison des restrictions à leur liberté d’expression artistique imposées par les autorités. En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc considère les membres comme des terroristes et a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres du groupe se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison.
ANF