En Turquie, on achève bien la musique en emprisonnant ou en laissant mourir les musiciens car leurs chansons dérangent le pouvoir.
Après le décès d’Helin Bolek survenu le 3 avril dernier, son camarade de scène, Ibrahim Gokçek est en train de mourir alors qu’il en grève de la faim depuis 321 jours car il est accusé de faire du terrorisme et il est interdit de faire de la musique ! (N’oublions pas que des musiciens kurde, comme Nûdem Durak, sont emprisonnés en Turquie pour avoir chanté dans leur langue maternelle.)
İbrahim Gökçek, membre du groupe de musique Grup Yorum*, comme Hêlin Bölek, demande la fin des persécutions étatiques les empêchant de chanter et qui les accusent de terrorisme pour avoir fait de la musique contestataire !
Il faut agir avant qu’İbrahim Gökçek nous quitte, comme Hêlin, dont le prénom siginfie « nid » en kurde. Personne ne doit mourir pour la musique.
*Helin Bölek et İbrahim Gökçek, membres du groupe de musique Grup Yorum, ont débuté une grève de la faim depuis le 16 mai 2019 en raison des restrictions à leur liberté d’expression artistique imposées par les autorités. En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc considère les membres comme des terroristes et a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres du groupe se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison.
Le guitariste du Grup Yorum, İbrahim Gökçek et 5 autres membres du groupe ont été placés par la Turquie sur la liste des «terroristes les plus recherchés». Il y a une récompense de 300 000 lires turques (46 000 euros) pour chacun d’entre eux en fuite à l’étranger. Gökçek était emprisonné depuis près de 2 ans sur la base d’une déclaration de «témoin secret» et sans acte d’accusation ni audience.
La semaine dernière, le père d’Ibrahim déclarait : « Ces enfants ne sont pas en grève de la faim parce qu’ils veulent mourir. Ces enfants veulent chanter et donner des concerts librement. Il n’est pas normal qu’un artiste ne puisse pas donner de concerts. Les artistes ont un tel besoin de produire et de donner des concerts, tout comme une personne a besoin d’air et d’eau pour vivre. Ils veulent que ces interdictions soient levées: il est difficile de penser à quelque chose de plus naturel que cela. »
Depuis hier, le hashtag #SesiDuyİbrahimYAŞASIN est partagé sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention sur la situation d’Ibrahim Gokçek.
#SesiDuyİbrahimYAŞASIN