KURDISTAN – Il y a 32 ans, la ville d’Halabja, au Kurdistan du Sud, était bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)…
La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que tous les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
Le mois de mars est douloureux pour les Kurdes à cause des souvenirs des pires massacres commis à leurs encontre par les Etats occupants du Kurdistan dans ses quatre parties. Le plus important de ces massacres est le massacre d’Halabja commis par le régime baathiste irakien qui a eu lieu du 16 au 19 mars 1988.
Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde
Ces jours marquent le 32e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.
La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.