Voici ce que le journaliste Jean-pierre Thibaudat dit d’Aram et de son spectacle majestueux :
« Qu’est-ce qui vous reste quand, enfant, vous avez vu, impuissant, un soldat qui la veille essayait de vous tirer le vers du nez, brûler la maison de votre famille, et que, conséquemment, vous avez dû tout recommencer, et, de fil en aiguilles et en années de guerres, fuir votre pays et vous retrouver réfugié dans un autre pays ? Oui, qu’est-ce qui vous reste? Un trésor : votre langue. Minoritaire peut-être, mais unique au monde. Qu’est-ce qui vous reste encore ? Votre mémoire, toutes ces histoires, ces fredaines, vraies ou pas, qui ont bercé votre enfance, votre jeunesse. Alors si, en plus de cela, vous avez étudié le théâtre par amour du jeu et de l‘imaginaire, si vous êtes devenu acteur, qu’est-ce qui vous reste à faire : partager tout cela sur une scène. Oui, mais vous vivez maintenant dans un pays étranger où votre langue est peu enseignée et peu parlée, alors, pour vous faire comprendre, vous apprenez au pas de course la langue du pays qui vous a accueilli. Et tout cela c’est ce qui est arrivé à Aram Tastekin.
Né il y a 32 ans ans en Turquie, le Kurde Aram Tastekin est diplômé de la faculté de théâtre de l’université d’Hewlér au Kurdistan irakien. Inutile de rappeler ici les raisons politiques, économiques et professionnelles qui l’ont poussé en 20I7 à demander et obtenir l’asile politique en France. Deux ans plus tard le voici assistant de Peter Brook lorsque ce dernier monte Why ? au théâtre des Bouffes du Nord. Quelques mois plus tard encore et le voici seul en scène avec un musicien (Neşet Kutas). Il a été aidé à l’écriture par Elie Guillou (qui a souvent voyagé dans les régions turques et kurdes) qui signe aussi la mise en scène (tout en étant, par ailleurs étudiant en scénario à la FEMIS). » (à lire la suite sur Mediapart)
Aram joue les 13 mars et 3 avril, à 20 heures, au Kibélé – café théâtre
Et le dimanche 15 mars, à 19, au Floréal Belleville43, rue des Couronnes
75020 Paris