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IRAN. 79 kolbars et commerçants kurdes sont morts, 66 autres blessés en 2019

IRAN / ROJHILAT – L’ONG kurde « Kurdistan Human Rights Network » (KHRN) a annoncé que 79 kolbars et commerçants kurdes ont été tués et 66 autres blessés par les forces armées iraniennes, ou lors d’accidents le long des routes de commerce transfrontalier en 2019.

Selon les statistiques compilées par le KHRN, 57 kolbars [porteurs de marchandises entre les Kurdistan d’Irak (Bashur) et le Kurdistan d’Iran (Rojhilat)] et commerçants (kasibkars) ont été tuées par des militaires iraniens et des gardes-frontières, et 22 autres ont été tuées dans des accidents tels que les chutes dans les montagnes, d’avalanches, d’accidents de la route lors de poursuites policières et dans des explosions de mines.

«Comme les années précédentes, le meurtre systématique des kolbars kurdes se poursuit malgré la pression du public au Kurdistan et en Iran pour qu’on cesse ces tueries. Malgré le taux de chômage élevé au Kurdistan et l’augmentation générale du taux d’inflation, le gouvernement iranien continue de tuer Kolbars sans offrir de possibilités d’emploi aux frontaliers», a déclaré Rabin Rahmani, membre du conseil d’administration du KHRN.

«Depuis le début, la République islamique d’Iran a traité les questions politiques, sociales, culturelles et économiques au Kurdistan d’Iran comme une question de sécurité. Le phénomène socio-économique de Kolbari [métier de porteur de marchandises transfrontalières] est l’une de ces questions, même s’il peut être résolu en créant des opportunités d’emploi alternatives», a ajouté Rahmani.

Rahmani a précisé que cibler les personnes qui sont forcées de choisir ce dur labeur pour survivre à la grave situation économique au Kurdistan est une indication de «la violence organisée et l’irresponsabilité du gouvernement envers les citoyens du pays».

Le meurtre systématique de kolbars se poursuit tandis que le représentant de Sardasht et Piranshahr au Parlement a admis la semaine dernière que seulement 5% des marchandises de contrebande étaient passées par le passage de Kolbari et que les 95,5% restants étaient passés par les voies officielles (…). En d’autres termes, le gouvernement ciblent les kolbars au lieu de s’occuper des principales sources de contrebande de marchandises.

En outre, Rahmani a évoqué le manque de responsabilité du pouvoir judiciaire pour poursuivre les responsables des décès, ainsi que l’échec de la législation interdisant d’empêcher les forces militaires de continuer les meurtres de kolbars.

«Au cours de l’année écoulée, les troupes dans les zones frontalières de Khoy et Sardasht ont laissé au moins trois Kolbars blessés dans l’obscurité après les avoir pris pour cible. Ils sont morts hémorragie après plusieurs heures en raison du retard de leur transport à l’hôpital», a déclaré Rahmani.

En 2019, le public iranien en général, et la société kurde en particulier, a remis en question l’utilisation par le gouvernement iranien de la violence contre les Kolbars, en particulier lors du meurtre du kolbar Ismail Sawjinejad, 16 ans, par balles directes et la mort de Farhad Khosrawi, 14 ans, et de son frère Azad Khosrawi, 17 ans, dans la neige en décembre 2019 alors qu’ils fuyaient les forces armées iraniennes.

 

KHRN