BERLIN – L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ne prend aucune mesure pour enquêter sur l’utilisation par la Turquie de produits chimiques dans la région kurde du Rojava.
Ulla Jelpke, députée de DIE LINKE, a interrogé le gouvernement fédéral sur sa connaissance de l’utilisation de bombes au phosphore blanc par l’armée turque dans le nord de la Syrie et de ses conséquences.
Les forces de l’État turc ont utilisé des armes chimiques interdites lors de l’invasion du nord et de l’est de la Syrie. Alors que le gouvernement allemand a jusqu’à présent fermé les yeux sur cette question, la députée Ulla Jelpke du parti de gauche allemand (DIE LINKE) a demandé au gouvernement si une enquête serait ouverte contre la Turquie à ce sujet.
Répondant à Jelpke, le gouvernement allemand a expliqué qu’il n’était au courant de rapports sur l’utilisation de bombes au phosphore que par le biais des médias, mais qu’il n’avait pas l’autorité nécessaire pour enquêter. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est chargée d’enquêter sur les allégations, a dit la réponse et a noté que l’OIAC a pris la décision de ne pas enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques au Rojava (…).
Jelpke a vivement critiqué l’OIAC pour avoir « deux poids, deux mesures », en disant : « Lorsque les troupes du gouvernement syrien ont été soupçonnées d’avoir utilisé des armes chimiques, l’OIAC a agi rapidement. Mais lorsque des enfants brûlés par les bombes au phosphore de la Turquie, État membre de l’OTAN, montrent leurs blessures, une enquête sur ces événements est refusée. Les agents de guerre chimique sont interdits dans le monde entier. J’attends donc du gouvernement fédéral, qui dispose d’une représentation permanente auprès de l’OIAC, qu’il collabore avec cette organisation pour clarifier les allégations contre la Turquie. Les crimes de guerre devraient faire l’objet de poursuites (…). La cohorte criminelle avec le dictateur Erdogan doit enfin être arrêtée. »
ANF