TURQUIE / BAKUR – Les co-maires des municipalités kurdes d’Amed, Mardin et Van ont été démis de leurs fonctions et les municipalités ont été placées sous le contrôle des administrateurs du pouvoir turc.
Le ministère turc de l’Intérieur a annoncé la destitution du co-maire d’Amed (Diyarbakir), Selçuk Mızraklı, du co-maire de la municipalité métropolitaine de Mardin, Ahmet Türk et de la co-maire de la municipalité métropolitaine de Van, Bedia Özgökçe Ertan. Tous avaient été élus sous l’étiquette du Parti Démocratique des Peuples (HDP).
Le parti HDP a réagi sur Twitter à la destitution de ses élus et la mise sous tutelle de ses municipalités : « Les co-maires métropolitains élus de Diyarbakir, de Mardin et de Van n’ont pas été élus par le ministre de l’Intérieur (…). Les gouverneurs ont de nouveau été nommés dans les municipalités du HDP ! La police a établi des barrages routiers autour des bâtiments et empêche les maires !
Ce matin, 418 politiciens d’HDP et [des partis alliés] ont été arrêtés. Le nombre augmente. Les médias pro-gouvernementaux l’appellent « opération anti-terroriste » pour criminaliser les Kurdes. Il est clair que le régime de Erdoğan ne respecte pas la volonté du peuple ! »
Après la destitution des co-maires, les forces de police ont assiégé les bâtiments des trois municipalités.
Les forces de police ont défoncé les portes de la municipalité d’Amed pour entrer de force dans l’immeuble à 6 heures ce matin.
Le co-maire Mızraklı a déclaré qu’il n’avait reçu aucune notification concernant son expulsion, ajoutant : « Nous sommes confrontés à une situation illégale. Personne vivant en Turquie ne peut se considérer comme vivant sous le parapluie de la loi. Cette attitude développée à l’encontre des municipalités du HDP doit être considérée comme visant l’opposition démocratique. Ce qui est usurpé, c’est la volonté du peuple. »
Des unités de police participent au raid sur les municipalités d’Amed et de Van qui ont été encerclées par des véhicules blindés. Des fouilles ont lieu dans les deux municipalités et les barricades de police qui avaient été levées après les élections du 31 mars ont été placées de nouveau autour des bâtiments municipaux.
Dans l’intervalle, le ministère de l’Intérieur a annoncé que des gouverneurs provinciaux ont été nommés à la place des trois maires démis de leurs fonctions. (Via ANF)
Après le limogeage des maires kurdes d’HDP à Diyarbakir, Mardin et Van, rien ne peut empêcher le limogeage des maires CHP à Istanbul, Ankara, Izmir. Ou est-ce que la démocratie est volée uniquement aux Kurdes mais pas aux Turcs ?