TURQUIE / BAKUR – HAKKARI – Le jeudi premier août, des soldats turc ont ouvert le feu sur 3 Kurdes près de la frontière du Kurdistan d’Irak, tuant un adolescent de 14 ans. Son cousin qui a survécu à l’attaque a déclaré : « Ils n’ont pas appelé d’ambulance. Ils étaient assis, nous regardaient et riaient. »
Vedat Ekinci (14 ans) a été tué et son frère Burhan Ekinci (19 ans) blessé après que des soldats aient ouvert le feu sur trois civils qui se rendaient d’Hakkari dans la région du Kurdistan irakien.
SE, qui était avec les frères lors de l’attaque, a déclaré qu’ils avaient traversé la frontière, à la recherche de leurs chevaux perdus.
« Vers 15 heures, moi-même, Vedat et son frère Burhan, nous sommes allés à la recherche de nos animaux disparus. Ensuite, nous avons traversé la frontière, à 200 mètres de notre village. Lorsque nous avons traversé la frontière, nous avons croisé les soldats. Nous avions nos chevaux avec nous, ils se sont enfuis quand ils ont vu les soldats.
Nous nous sommes retournés pour chercher les chevaux.
Lorsque nous nous sommes éloignés d’environ 20 mètres, on a ouvert le feu. Vedat a reçu une balle dans son dos, près de son cœur. Il est tombé au sol, ensanglanté.
J’ai dit : « Pour l’amour de Dieu, appelez une ambulance. (…) » Mais ils ne l’ont pas fait. Ils étaient assis, ils nous regardaient et riaient. Lorsque Burhan a crié, un soldat l’a tenu par le cou, l’a jeté à terre et l’a frappé au pied avec la crosse du fusil. Son pied était cassé.
Les soldats ont entendu notre voix et sont venus de l’avant-poste distant de 100 mètres. Ils ont essayé d’aider. Ils étaient également en colère contre les autres soldats. (…) puis nous sommes allés. Vedat a perdu beaucoup de sang, il est mort sur mes genoux.
Nous étions d’accord avec les soldats. Nous étions si proches. On ne nous a pas dit : « Stop » ou quelque chose du genre. Les soldats nous ont vus de toute façon, ils savaient que nous étions du village. Ils nous connaissent. (…) Nous venons et allons toujours ici pour faire paître nos animaux. Les soldats disaient : « Pas de problème, vous pouvez partir.
Jusqu’à il y a deux ans, il y avait beaucoup d’opérations [militaires] ici, mais pour le moment, il n’y en a pas. Tout le monde fait la contrebande ici, nous le faisons aussi. Mais hier, nous ne sommes allés que pour nos animaux. J’ai aussi dit au commandant du bataillon, Nos animaux n’étaient pas chargés, nous recherchions nos animaux perdus. » (Via Bianet)
Les exécutions dans les régions frontalières kurdes ne sont pas nouvelles. Dans le district d’Uludere à Şırnak, des avions de combat turcs avaient massacré 34 civils kurdes de Roboski, dont 19 mineurs, le 28 décembre 2011.