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Une femme kurde condamnée à mort en Iran

ROJHILAT – SINÊ – La peine de mort a été confirmée le 24 juin 2019 pour Soghra Khalili, une femme kurde, mère d’un enfant de 4 ans, incarcérée à la prison centrale de Sanandaj (Sinê) au Kurdistan d’Iran (Rojhelat).
 
Soghra Khalili, 36 ans, est en prison depuis le 5 juin 2012, pour le meurtre d’un homme qui voulait la violer.
 
Omid Badri, époux de Soghra Khalili, a déclaré à ce propos : « Le verdict de la peine capitale a été rendu en 2015, mais le meurtre commis par ma femme était pour défendre sa dignité. Un homme a dérangé ma femme et l’a harcelée. Les habitants de notre village savent que la victime avait harcelé plusieurs autres familles de la même manière et fait pression sur d’autres femmes mariées. Ali (la victime) n’a pas laissé ma femme tranquille, alors qu’elle était mariée. Finalement, ma femme en a eu assez et l’a poignardé à mort. »
 
M. Badri à propos de son fils : « Ma femme est en prison depuis sept ans. Elle a un fils de 4 ans qui vit avec elle en prison… Nous avons un autre fils qui a maintenant 14 ans. Deux mois avant l’exécution du verdict, si nous ne payons pas le prix du sang, Soghra sera exécuté. Nous avons besoin de l’aide de personnes bienveillantes. »
 
Quatre-vingt-neuf femmes ont été pendues jusqu’à présent pendant le mandat de Rouhani. Fatemeh Nassiri a été la dernière femme pendue avec un homme le 19 juin 2019 à la prison de Gohardasht à Karaj.
 
Depuis son émergence en 1979, le régime islamique a imposé des règles et des lois discriminatoires contre les Kurdes dans tous les domaines sociaux, politiques et économiques.
 
Les Kurdes d’Iran sont victimes de discrimination dans l’exercice de leurs droits religieux, économiques et culturels. Les parents n’ont pas le droit d’enregistrer leurs bébés sous certains noms kurdes, et les minorités religieuses qui sont principalement ou partiellement kurdes sont la cible de mesures visant à les stigmatiser et à les isoler.
 
Les Kurdes sont également victimes de discrimination dans l’accès à l’emploi, à un logement convenable et aux droits politiques, et souffrent ainsi d’une pauvreté enracinée qui les a encore marginalisés.
 
On estime à plus de 12 millions le nombre de Kurdes vivant au Kurdistan iranien.