MARSEILLE – Hayrettin Demir, qui vit en France depuis 20 ans, a été arrêté lors d’une descente à son domicile à Marseille.
Le domicile de Hayrettin Demir a été perquisitionné tard dans la nuit de mardi et une demande d’extradition vers la Turquie a été demandée.
Demir, titulaire d’un permis de travail en France, a été emmené à Paris après avoir été arrêté. Il devrait comparaître devant un juge à Paris, alors que la famille Demir est inquiète.
Demir va être présenté à un juge pour une sentence et déclare que sa vie sera en danger s’il est extradé vers la Turquie.
Une campagne de pression contre les Kurdes a commencé en France. Une injonction temporaire a été placée sur les comptes bancaires et les propriétés des membres et des administrateurs du Conseil démocratique kurde (CDK-F).
Les comptes des responsables kurdes gelés
Les événements sont survenus avant et après la rencontre entre le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian, et son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, à Ankara.
Le Conseil kurde a publié un communiqué dans laquelle il déclarait : « Il n’y a pas de doute qu’une fois de plus, Paris a négocié avec Ankara de gros contrats sur le dos des militants kurdes réfugiés en France.«
Raids dans cinq pays
Selon les médias belges, deux hommes kurdes auraient été arrêtés dans des perquisitions dans cinq pays et auraient été recrutés pour le PKK. Les raids ont eu lieu en Autriche, en Belgique, en France, en Allemagne et en Suisse. La nouvelle selon laquelle deux Kurdes ont été arrêtés est basée sur une déclaration de l’unité de coopération judiciaire européenne d’Eurojust. Les opérations ont été menées dans le cadre d’une enquête lancée en 2017 à Liège.
Dans le cadre de la politique anti-kurde mise en place en France en coopération avec l’État turc entre 2006 et 2013, des centaines de Kurdes ont été arrêtés. Les détentions et les menaces de mort d’aujourd’hui ont encore une fois exacerbé les inquiétudes.
Menaces de mort
Le CDK-F a déclaré lundi que ses coprésidents et ses porte-parole avaient reçu des menaces de mort de la part du MIT.
Le CDK-F a déclaré: «La France n’a t-elle donc pas tiré les leçons de sa politique de répression à l’encontre des Kurdes entre 2006 et 2013. Cette politique désastreuse dominée par une coopération judiciaire immonde avec les autorités turques a conduit à l’assassinat le 9 janvier 2013 de trois militantes kurdes exécutées par le MIT, en plein cœur de Paris.»
Le CDK-F a déclaré que les injonctions imposées par le gouvernement français à leurs membres encourageraient « les escadrons de la mort du MIT implantés en France, nous alertons l’opinion publique, les organisations politiques et de la société civile que nos dirigeants sont en danger et qu’en cas d’atteinte à leur vie ou à leur intégrité physique, le gouvernement français et en particulier M. Jean-Yves Le Drian en seront tenus pour responsables. »