STRASBOURG – Le médecin cardiologue et président de l’association Humanitaire ROJASOR /SOLEIL ROUGE FRANCE, Alexandre Koroglu et médecin pédiatre allemande, Dersim DAGDEVIREN ont été reçus ce matin par le secrétariat général du conseil de l’Europe, messieurs Markus ADELSBACH et Uwe MULLER au nom du secrétaire général Monsieur JAGDLAND.
Voici les détails de la rencontre donnés par Alexandre Koroglu :
« Le conseil de l’Europe est distinct du parlement européen et l’assiste dans de nombreuses taches. En outre il regroupe aussi des pays n’appartenant pas à la Communauté Européenne dont en particulier la TURQUIE qui est signataire de ses traités.
Nous avons longuement fait le point sur la situation des grévistes de la faim à Strasbourg, en Europe, au Canada, à Erbil de Leyla GUVEN et surtout de plusieurs milliers de prisonniers politiques en Turquie qui se sont joints au mouvement.
Nous avons rappelé tous ces malheureux suicides dans les prisons Turques de jeunes kurdes prisonniers politiques, grévistes de la faim qui n’ont eu aucun autre moyen pour se faire entendre ou pour obtenir le simple respect des conventions internationales sur la prévention de la torture en prison !
Nous leur avons fait part de nos graves préoccupations:
La situation des grévistes est de plus en plus critique avec des complications médicales déjà majeures, de séquelles irréversibles avec lourd handicap pour certains et un risque d’accident fatal imminent.
Cette situation est l’aboutissement d’un silence médiatique coupable depuis plus de 4 mois.
Elle est aussi le témoin d’un risque grave de décès malgré leur force incroyable et leurs motivations profondes.
Leur survie à ce jour tient déjà du miracle. Mais ceci n’est qu’un délai … qui se raccourcit de jour en jour, d’heure en heure.
Plusieurs d’entre eux ont été transférés à plusieurs reprises à l’hôpital mais ont refusé les soins.
Pourtant ce ne sont pas des êtres suicidaires.
Pourtant ils veulent vivre, mais libres !
Ils ne demandent rien que l’application d’un état de droit et en particulier l’application concrète des recommandations de ce même Conseil de l’Europe.
Cette situation est le reflet d’un effet domino parmi les grévistes, mais aussi d’un cercle vicieux car les grévistes sont d’autant plus motivés que certains de leurs camarades sont morts.
Le prochain cas peut mettre le feu aux poudres !
En tant qu’être humain et en tant que médecin nous ne pouvons accepter la mort d’une seule personne, d’un seul prisonnier.
La communauté kurde a besoin d’être entendue, le cri d’appel des grévistes de la faim doit être entendu.
Dr Alexandre Koroglu
15/04/2019
Strasbourg
Pour mémoire:
Le Conseil de l’Europe est le principal organe de défense des droits de l’homme du continent.
Il regroupe 47 pays dont la TURQUIE.
Il préconise la liberté d’expression et la liberté des médias, la liberté de réunion, l’égalité et la protection des minorités. Il a lancé des campagnes sur des thèmes tels que la protection des enfants, le discours de haine sur l’internet et les droits des Roms, la minorité la plus importante en Europe. Le Conseil de l’Europe aide les Etats membres à lutter contre la corruption et le terrorisme, et à mener les réformes judiciaires nécessaires. Son groupe d’experts constitutionnels, connu sous le nom de Commission de Venise, donne des conseils juridiques à des pays du monde entier.
Le Conseil de l’Europe défend les droits de l’homme par le biais de conventions internationales, comme la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique et la Convention sur la cybercriminalité. Il suit les avancées des Etats membres dans ces domaines et fait des recommandations par le biais d’organes de suivi spécialisés et indépendants. Les Etats membres du Conseil de l’Europe n’appliquent plus la peine de mort.
Organes de suivi:
-Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO)
-Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT)
-Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA)
-Comité des Parties à la Convention sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Comité de Lanzarote)
-Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ)
-Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (MONEYVAL)
-Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)
-Comité européen des droits sociaux (ECSR)
– Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales
-Comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires »