TURQUIE – Aujourd’hui, la prisonnière politique Medya Çınar a mis fin à ses jours pour protester contre les conditions d’isolement imposées au dirigeant kurde, Abdullah Öcalan. Le PKK a publié un communiqué appelant à la fin des « actes individuels ».
En l’espace d’une semaine, quatre prisonniers politiques kurdes ont mis fin à leur vie dans les prisons turques alors que plus de 7 000 prisonniers sont en grève de la faim contre l’isolement d’Abdullah Ocalan et que le gouvernement turc reste de marbre devant leur demandes.
Dans les manifestations contre l’isolement imposé au chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, une autre détenue a mis fin à ses jours. Medya Çınar a trouvé la mort dans la prison de type E de Mardin.
Née en1995 à Mardin / Kızıltepe, Medya Çınar avait combattu DAESH dans les rangs des YPJ au Rojava.
Çınar est revenue à Nusaybin après avoir été blessée au Rojava et a été arrêtée en 2015 lors du couvre-feu à Nusaybin. Elle était en train d’être jugée à Mardin. Au cours des audiences, elle a raconté la torture qu’elle a subi en prison. (Via Ferzad Penaber)
Le corps de Cinar est à la morgue de l’hôpital de Mardin. La police turque refuse de le donner à la famille.
Cinquième mort dans la protestation de l’isolement
Medya Çınar est devenue la cinquième personne à mettre fin à sa vie lors des manifestations contre l’isolement.
Les autres personnes qui ont perdu la vie sont Uğur Şakar (22), Ayten Beçet (22 mars, prison pour femmes de Gebze), Zehra Sağlam. (24 mars, prison d’Oltu.)
Déclaration du PKK
Le PKK a publié un communiqué appelant les détenus à ne pas mettre fin à leur vie. Alors qu’il a rendu hommage à ceux qui ont perdu la vie, le PKK a appelé les détenus à ne pas « commettre d’actes individuels ».
Öztürk Türkdoğan, coprésident de l’Association des droits de l’Homme (IHD), et le secrétaire général de la Fondation turque pour les droits de l’Homme (TİHV), Metin Bakkalcı, ont fait une déclaration à la presse aujourd’hui sur les grèves de la faim et l’isolement dans les prisons.
La déclaration dit brièvement :
« Les personnes qui ont mis fin à leurs jours pour protester contre l’isolement d’Abdullah Öcalan, qui est détenu à la prison d’Imralı, nous ont quittés avec une profonde tristesse.
Nous voulons rappeler que la vie est sacrée. En tant que défenseurs des droits humains, nous défendons le droit à la vie dans toutes les conditions.
Nous faisons un appel ici. Personne ne mettra fin à ses jours dans les prisons ou ailleurs.
Nous voulons affirmer que nous n’approuvons absolument pas ce type d’actes et que nous sommes contre.
Nous sommes conscients de l’environnement politique et psychologique dans lequel se trouvent les détenus. Cependant, les actes des personnes qui mettent fin à leurs jours pour la suppression de l’isolement ne sont pas acceptables et ce type d’actes ne devrait pas être utilisé. »
« Les familles devraient avoir le droit de pleurer »
Selon le communiqué, les familles des détenus qui ont perdu la vie ne sont pas en mesure de’enterrer leurs proches selon leur religion, leur culture et leurs coutumes, car les corps ont été inhumés de nuit par la police.
Le communiqué a appelé le gouvernement à « abandonner cette attitude irrespectueuse et illégale contre les funérailles et à permettre aux familles de vivre leurs processus de deuil ».