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Politiciens & militants français : Il faut mettre fin à l’isolement du leader kurde

PARIS – Des politiciens et militants français qui ont participé à la marche organisée hier à Paris pour exiger justice et vérité pour Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, assassinées à Paris le 9 janvier 2013, ont apporté leur soutien à la lutte du peuple kurde. Ils ont demandé à ce que les commanditaires du triple assassinat de Paris, la libération des députés HDP et la fin de l’isolement carcéral imposé au leader kurde. Un reportage d’ANF.

Pascal Torre (membre du Parti communiste français) :

Cela fait six ans que participe à cette marche pour demander justice. Rojbin [Fidan Dogan] était une amie très proche. Les Kurdes n’ont pas obtenu justice. Nous serons toujours aux côtés des Kurdes dans leur lutte. Nos demandons que les suspects du triple assassinat des femmes kurdes soient trouvés et que les députés du HDP emprisonnés en Turquie soient libérés. Le HDP est aujourd’hui le parti qui représente les Kurdes et le parti qui peut apporter la paix et la démocratie aux Kurdes.

Marie Thérèse Martinelli (Marche mondiale des femmes) :

C‘est un scandale que 6 ans après le meurtre, ce crime ne soit toujours pas résolu. Justice doit être rendue le plus rapidement possible. Le pouvoir judiciaire ne devrait pas être soumis à la politique. Je ne pense pas que la question kurde soit une question de terreur et, en ce sens, ces derniers jours, la demande d’inclure trois dirigeants kurdes [trois cadres du PKK] dans la « liste des terroristes recherchés » est une attitude qui ne servira qu’à approfondir la guerre.

Renée le Mignot (Présidente du Mouvement contre le racisme-MRAP) :

Nous suivons les Kurdes depuis 20 ans. Nous sommes toujours de leur côté. Je connaissais très bien Rojbin. Depuis 6 ans, nous marchons pour demander justice. Nous savons que les services secrets turcs sont derrière ce massacre. Mais nous voulons que cela soit révélé de manière officielle. La Cour a attendu longtemps, le suspect est mort pendant ce temps. La France doit jouer son rôle à ce stade afin d’assurer la justice. La police a assez d’informations. Qu’est-ce qu’ils essaient de cacher ? Nous serons ici et partout aux côtés des Kurdes jusqu’au jour où nous obtiendrons enfin justice. D’autre part, je voudrais souligner qu’il n’est pas normal d’inclure trois dirigeants kurdes sur la liste des terroristes.

Pierre Laurent (Parti communiste français, PCF – Sénateur de Paris) :

Ce meurtre est clair pour nous, mais nous serons ici jusqu’à ce que la Cour clôture cette affaire et révèle les vrais criminels. La conclusion de cette affaire est essentielle. Nous poursuivrons donc cette lutte.

Nous condamnons la décision de ne pas rayer le PKK de la liste des organisations terroristes. D’autre part, nous ne pouvons pas oublier que des grèves de la faim sont en cours. Leyla Güven est sur le point de mourir. C’est une lutte très précieuse. Et nous ne pouvons pas oublier la réalité de Rojava. À cause de tout cela, nous serons toujours du côté des Kurdes. Aujourd’hui, nous sommes ici pour demander justice pour les victimes des meurtres de Paris.

Jan Christophe Sellin (Parti de gauche, PG – Membre du Comité central) :

Nous suivons la lutte des Kurdes depuis 15 ans. Si nous sommes ici, c’est pour demander justice pour les 3 femmes politiques kurdes assassinées à Paris. D’autre part, nous nous rangeons également du côté des Kurdes dans la mise en œuvre de leur modèle au Rojava. En ce moment, les prisonniers politiques sont en grève de la faim, une action qu’ils ont entreprise après Leyla Güven qui jeûne depuis plus de 60 jours. Leyla Güven souhaite la fin de l’isolement imposé au leader du peuple kurde Abdullah Öcalan. Le peuple kurde veut mettre fin à l’isolement. Nous appuyons cette juste demande. Je dois dire que la libération d’Öcalan est également essentielle pour nous, car Öcalan est l’acteur central, l’acteur le plus fondamental dans la solution de la question kurde. C’est pourquoi nous pensons que la libération d’Öcalan est très importante et qu’elle ne doit pas être retardée. D’autre part, le PKK devrait également être retiré de la liste des organisations terroristes.

Danielle Simonnet (coprésidente du Parti de gauche de la France, PG) :

Je suis solidaire des Kurdes depuis 6 ans. Nous savons qui est coupable. Et la France est silencieuse. Ils se taisent parce que la France craint la possibilité d’une détérioration des relations avec la Turquie. Nous savons très bien que les services secrets turcs ont perpétré ce massacre et l’Etat français est resté silencieux.

Aujourd’hui, les grèves de la faim ont atteint un stade critique. Leyla Güven et d’autres prisonniers politiques mènent cette action pour la paix. Nous devons faire preuve de solidarité envers le peuple kurde et en particulier envers les femmes kurdes.

Je voudrais dire que le 16 janvier, le parti de gauche (PG) rendra visite aux grévistes de la faim à Strasbourg, tandis qu’une délégation se rendra à l’audition de Leyla Güven en Turquie le 25 janvier.

Laurence Cohen (Sénatrice du Val de Marne et ancienne Présidente de la Délégation aux droits des femmes) :

En tant que Française, je suis vraiment désolée : après 6 ans, 3 femmes qui ont été sauvagement assassinées attendent toujours justice. Le massacre a eu lieu à Paris. En tant que sénatrice, communiste et féministe, je veux que cette affaire soit rouverte et que l’assassin ne reste pas impuni.Aujourd’hui, je marche ici avec les Kurdes pour dire que les racistes et les groupes et partis de droite devraient cesser leurs politiques contre tous les peuples opprimés, comme les Kurdes.

ANF