L’initative pour la presse libre (Özgür Gazeteciler İnisiyatifi – ÖGİ) a publié son dernier rapport pour 2018.
Le rapport indique que « la Turquie s’éloigne de plus en plus d’une société démocratique à mesure que la politique, le droit, l’économie, la vie sociale et la culture sont de plus en plus dominés par un régime autoritaire ».
Quant à la liberté de la presse en Turquie, le rapport écrit : « Reporters sans frontières place la Turquie à la 157e place sur un total de 180 pays analysés en 2018 dans le classement mondial de la liberté de la presse. Les chiffres fournis par l’Institut international de la presse (IPI), depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet en Turquie, montrent que quelque 170 journaux, magazines, chaînes de radio et de télévision ont été fermés et 3 230 journalistes ont perdu leur emploi. »
Le rapport souligne que les journalistes kurdes, qui ont été tués dans des « meurtres non élucidés » et dont les bureaux de presse ont été bombardés dans le cadre de politiques de guerre, figurent parmi les principales cibles des forces qui dominent ce pays.
« Les attaques contre les journalistes kurdes, comme dans le cas de Kadir Bağdu, un travailleur du journal Azadiya Welat, qui a été tué il y a quatre ans et dont les assassins ne sont pas encore identifiés, sont aujourd’hui dirigées contre les journalistes dissidents et toute la profession en raison de son incapacité à adopter une position commune pour défendre la vérité ».
Détails des violations
ÖGİ a détaillé les violations commises en 2018 :
* 141 journalistes ont été arrêtés.
* 7 journalistes ont fait l’objet d’une enquête.
* 71 journalistes ont été poursuivis.
* 521 journalistes jugés.
* 121 journalistes ont été condamnés à des peines de prison et à des amendes. (112 journalistes ont été condamnés à une peine totale de 546 ans, 9 mois et 20 jours de prison, et trois journalistes ont été condamnés à la prison à vie et 6 à une amende de 40 000 livres turques).
* 2 stations de télévision ont reçu une amende de 1 80 000 livres turques. Une station de télévision a été interdite pour cinq émissions et une station de télévision a été interdite de publicité.
* 14 sites Internet d’agences et de journaux ont été bloqués plusieurs fois par BTK.
* Entre le 1er janvier 2016 et le 29 novembre 2018, 1 954 cartes de presse jaune ont été annulées.
* 4 médias ont été fermés.
* Un administrateur a été nommé pour un journal et une imprimerie.
*Un journaliste [étranger] a été expulsé.
* Quatre organisations de presse ont été attaquées par la police.
* 54 journalistes ont été licenciés (certains ont démissionné)
*Un journaliste a été tué.
* 42 journalistes ont été remis en liberté dans l’année.
*Au 31 décembre 2018, 171 journalistes sont en prison, condamnés ou en attente de jugement.