AccueilNon classéLeyla Imret dédie son prix aux martyrs de la lutte de la...

Leyla Imret dédie son prix aux martyrs de la lutte de la libération du Kurdistan

BERLIN – Aujourd’hui, la Ligue internationale des droits de l’homme a décerné la Médaille Carl von Ossietzky* 2018 à la maire de Cizre, Leyla Imret, et au défenseur des droits humains Ottmar Miles Paul.
 
Une cérémonie de remise des prix a eu lieu au Gripst Theater à Berlin. L’expert en droit international, Norman Paech, et le président de l’Association des athlètes handicapés de Basse-Saxe, Karl Finke, ont prononcé des discours.
 
Paech a rappelé l’intervention de l’État turc à Cizre et décrit les crimes de guerre et les violations des droits de l’homme commis dans la ville.
 
Paech a attiré l’attention sur le régime d’isolement imposé au dirigeant kurde Abdullah Öcalan et a déclaré que le retrait de l’isolement et les négociations entre le PKK et l’Etat turc devraient commencer immédiatement afin de trouver une solution politique.
 
Leyla Imret a exprimé sa fierté d’avoir reçu ce prix et a remercié la Ligue internationale des droits de l’homme. Elle a déclaré que la Turquie n’est plus un État de droit.
 
Après la cérémonie de remise des prix, Leyla Imret a déclaré qu’elle dédiait ce prix à ceux qui ont perdu la vie dans la lutte pour la libération du Kurdistan, en particulier ceux qui ont perdu la vie pendant la résistance à Cizre.
 
Imret a également dédié le prix à Leyla Güven, co-présidente du DTK, qui poursuit la grève de la faim dans la prison d’Amed. « Si nous obtenons de tels prix aujourd’hui, c’est grâce à la lutte d’Abdullah Öcalan. L’isolement doit être levé immédiatement. »
 
Les anciens députés HDP Ahmet Yildirim et Sibel Yiğitalp ainsi que le co-président du conseil municipal de Berlin, Yeko Ardil, étaient également présents à la cérémonie.
 
Après les élections législatives de 2015, le gouvernement turc a imposé un couvre-feu à plusieurs villes de la région kurdes, dont Cizre.
 
Un procès a été ouvert contre Leyla Imret pour « incitation du peuple à un soulèvement armé contre l’Etat » et « propagande pour une organisation terroriste ».
 

Après avoir été démise de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur, contre lequel elle a porté plainte, et après plusieurs arrestations, elle s’est vue obligée de retourner en Allemagne.

 
De son exil, elle continue à se battre sans peur pour son retour à la mairie, pour laquelle elle a été élue démocratiquement, et continue à défendre courageusement les droits de l’homme en Turquie et pour une solution pacifique et juste à la question kurde.

Imret a été élue avec 83 % des voix. Elle s’est efforcée de développer à nouveau Cizre après le lourd tribut de la guerre, et d’assurer l’égalité dans la ville. Après les élections législatives de 2015, le conflit turco-kurde a repris et un couvre-feu a été décrété à Cizre. Imret a par la suite été démise de ses fonctions et des enquêtes ont été ouvertes contre elle, ce qui l’a obligée à retourner en Allemagne.

Lors de la Cour internationale de justice qui s’est tenue à Paris en 2018, elle a parlé des crimes de guerre et des violations des droits de l’homme commis par l’Etat turc à Cizre. Elle s’est battue pour regagner son poste de maire de Cizre. Elle préconise une solution pacifique à la question kurde en Turquie et poursuit son travail à cette fin.

 

La Médaille Carl von Ossietzky est attribuée chaque année depuis 1962 par la Ligue internationale des droits de l’Homme à des citoyens ou des initiatives qui font avancer les droits fondamentaux. La distinction porte le nom de Carl von Ossietzky, lauréat du Prix Nobel de la paix. Ce pacifiste militant des droits de l’Homme est mort en 1938 des suites de sa détention en camp de concentration nazi.

 
Via ANF