SYRIE – TABQA – Depuis plus de quatre mois, l’Etat turc a coupé l’eau de l’Euphrate à la Syrie et à l’Irak, causant la souffrance de millions de personnes à la suite d’une vague de sécheresse dans la région.
Les habitants de la région de Tabqa regardent avec anxiété les portes du barrage turc qui lâchera des dizaines de milliards de mètres cubes d’eau après le deuxième pic de fonte de neige sur les pentes d’un plateau arménien au nord-est de la Turquie.
Après que les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont libéré la ville de Tabqa des gangs de l’État islamique (Daesh), l’État turc a délibérément réduit la quantité d’eau qui arrivait dans le lac de l’Euphrate. Le niveau d’eau a chuté d’environ 3 m, ce qui a incité l’administration du barrage de l’Euphrate et la Direction de l’énergie et des eaux de Tabqa à prendre des mesures draconiennes pour économiser la réserve d’eau restante dans le lac. L’administration du barrage dit que la quantité syrienne d’eau de l’Euphrate est d’environ 500 mètres cubes par seconde, mais l’état turc ne leur donne pas cette quantité.
Les administrations du barrage et de l’électricité ont toutes deux régulé l’approvisionnement en électricité du barrage de moitié, soit environ 12 heures par jour.
D’autre part, l’administration de l’unité d’eau de la municipalité de Tabqa a annoncé la nécessité de l’installation de pompes horizontales après que les pompes verticales d’Ayed, Ja’bar et Al-Karin ont été presque incapables de pomper l’eau des puits situés à la périphérie du lac.
Les superviseurs du barrage de l’Euphrate ont exprimé l’espoir que le deuxième pic de fonte de neige, qui devrait avoir lieu au cours du mois de mai, obligera les autorités turques à ouvrir les vannes du barrage Atatürk devant le surplus d’eau dû à la fonte de neige du plateau de l’Arménie. L’état turc ne pourrait pas être incapable de garder toute l’eau des fontes de neige en raison de la force cinétique résultant de l’augmentation du stockage de l’eau du barrage Ataturk.
Il convient de noter que l’Euphrate connaît deux pics dans lesquels l’eau coule vers le Shatt al-Arab dans le sud de l’Irak et de là dans le golfe Persique. Le premier pic a lieu en hiver (décembre et janvier), et le second se déroule au printemps (avril et mai). Néanmoins, les autorités turques, à travers des centaines de projets hydrauliques, ont limité le mouvement de l’eau à travers ses frontières, le dernier projet du gouvernement turc intitulé «Projet de développement de l’est-Anatolie» vise à détruire le patrimoine kurde au nord du Kurdistan et à assécher la région arabe en Syrie et en Irak.