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SYRIE. Coup dur pour les drones turcs abattus comme des mouches

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SYRIE / ROJAVA – Depuis des mois, les forces arabo-kurdes au Rojava (et la guérilla kurde au Kurdistan irakien) abattent de plus en plus de drones turcs, détruisant l’image de drones puissants créée par l’État turc et portant un coup dur au marché de drones Bayraktar sur la scène internationale.

Au milieu des affrontements dans le nord de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont abattu plusieurs drones turcs Bayraktar, ce qui soulève des questions sur la résilience des drones de combat turcs. Les experts suggèrent que ces incidents pourraient avoir un impact sur les futures ventes de technologies de défense turques alors que les pays reconsidèrent leurs achats.

Récemment, le pont de Qaraqozaq au sud de Kobané et le barrage de Tishrin dans la campagne de Manbij, au nord de la Syrie, ont été le théâtre de frappes aériennes intenses de la Turquie, qui a déployé ses drones phares Bayraktar, considérés comme des rivaux de leurs homologues américains, israéliens, russes et iraniens. Les FDS ont annoncé avoir abattu plusieurs de ces drones.

Selon les FDS, quatre drones Bayraktar ont été abattus, en plus de plusieurs autres drones turcs utilisés dans les batailles par les factions armées soutenues par la Turquie, alias l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA), et certains militaires turcs au pont et au barrage.

Les experts militaires estiment que chaque drone coûte environ 25 millions de dollars, ce qui signifie que les pertes de la Turquie dues aux quatre drones Bayraktar abattus s’élèvent à environ 100 millions de dollars en quelques jours seulement.

Sixième au niveau mondial

La technologie des drones turcs Baykar est en concurrence avec le reste du monde, notamment avec son dernier modèle, le Bayraktar TB3. Ce drone mesure plus de huit mètres de long, plus de deux mètres de haut et a une envergure de 14 mètres.

Islam Saadi, expert en aviation irakienne et pilote à la retraite, estime que le poids maximum du drone turc est de 1 600 kilos, avec une autonomie de près de 24 heures. Il classe le drone parmi les chasseurs à longue endurance.

Saadi a également noté que la Turquie se classe au sixième rang mondial en matière de production de drones, mais a souligné que plusieurs pays envisageant d’acheter des drones Bayraktar étudient désormais attentivement les rapports sur leurs capacités, leur résilience et leurs vulnérabilités et s’il est facile de les abattre pendant les batailles dans lesquelles ils ont été utilisés avant de s’engager dans des contrats.

Cette évaluation a été reprise par l’ingénieur en drones Moussa Dghaime, qui a déclaré à North Press : « Je connais des pays qui avaient des accords pour acheter des Bayraktars mais qui ont reconsidéré leur achat. »

Il a expliqué que les combats en cours au pont de Qaraqozaq et au barrage de Tishrin – où les FDS ont réussi à percer les défenses du principal drone de Turquie et en ont abattu plusieurs – ont été des facteurs clés dans le changement d’opinion.

Dghaime a ajouté que si les drones Bayraktar se sont révélés efficaces dans les conflits en Ukraine, en Azerbaïdjan, en Irak, en Libye et en Syrie, les combattants kurdes semblent avoir développé des tactiques pour les contrer, ce qui a conduit à de multiples abattages en plusieurs jours. « Cela a eu un impact significatif sur le marché des drones Bayraktar, dont la Turquie tirait des profits astronomiques », a-t-il déclaré.

Il a également souligné que le problème ne se limite pas aux ventes de Bayraktar, mais affecte l’ensemble des exportations turques de matériel de défense. Les FDS détruisant les drones turcs et les armes utilisées par l’Armée nationale syrienne (SNA), souvent d’origine turque, les pertes militaires de la Turquie continuent de s’accumuler. En conséquence, les exportations d’armes ont fortement diminué par rapport à la forte demande d’armes turques au cours des années précédentes.

Les journaux turcs ont rapporté que les exportations de drones militaires, d’armes, de munitions et de véhicules blindés du pays en 2023 étaient évaluées à 5,5 milliards de dollars.

Dans le même contexte, l’expert économique Hisham al-Rais a noté que « la demande d’armes militaires turques a considérablement diminué par rapport aux deux dernières années ».

« La Turquie a généré au moins 11 milliards de dollars de ventes d’armes en 2020, mais en 2023, ce chiffre était tombé sous les 6 milliards de dollars. La baisse des bénéfices dans les années à venir est inévitable », a-t-il ajouté.

Malgré ses capacités de furtivité et sa technologie sophistiquée, le drone Bayraktar reste vulnérable. Dans un communiqué publié l’année dernière sur son site officiel, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé posséder la technologie permettant d’abattre des drones turcs et a fait état de la destruction de 15 d’entre eux, dont deux modèles Bayraktar. (North Press Agency)

« Ce n’est pas un problème kurde, mais un problème du diktat turc »

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Alors qu’il est de nouveau question de « pourparlers de paix » entre le gouvernement turc et la guérilla kurde, dans l’article suivant, le journaliste turc exilé en Belgique, Doğan Özgüden* rappelle que « la Turquie souffre d’une « guerre civile » depuis près d’un demi-siècle… Ce problème n’est pas la question kurde, mais le problème du diktat turc ».

Voici l’intégralité de l’article d’Ozguden :

Ce n’est pas un problème kurde, mais le problème du diktat turc

Le nouveau « processus de paix et de fraternité », qui a débuté le 22 octobre 2024 avec l’invitation lancée par le leader du MHP Devlet Bahçeli au leader kurde Öcalan, incarcéré à İmralı, à venir déclarer à l’Assemblée la dissolution du PKK, a pris quatre mois plus tard, le 27 février, une nouvelle dimension avec l’appel d’Öcalan adressé, non depuis l’Assemblée, mais depuis İmralı, à déposer les armes et à dissoudre le PKK.
 
Bien que cet appel soit interprété, tant dans le camp du pouvoir que par une partie importante de l’opposition, comme un document de « reddition », et qu’il soit annoncé comme la résolution finale du « problème kurde » grâce aux coups dévastateurs de l’État, les déclarations faites au nom des organisations représentant la résistance nationale kurde soulignent qu’il n’est nullement question d’une reddition et que pour atteindre l’objectif de « paix et fraternité », le camp au pouvoir doit avant tout mettre fin à la terreur d’État tous azimuts qu’il mène depuis des décennies à coups d’emprisonnement, de massacres, de mises sous tutelle et d’opérations extérieures.
 
Oui, il y a un problème qui fait que la Turquie souffre d’une « guerre civile » depuis près d’un demi-siècle… Ce problème n’est pas la question kurde, mais le problème du diktat turc.
 
C’était il y a 32 ans… À l’époque où les combats armés s’intensifiaient en Turquie, il y avait une recherche intense de solution, non pas dans les rangs de l’État, mais au niveau des organisations démocratiques. À l’initiative d’un de mes amis résistants en exil, Kemal Uzun, un livre intitulé « Que disent les intellectuels ? » au sujet de la question kurde fut préparé, et j’y contribuai avec un article intitulé « Ce n’est pas un problème kurde, c’est un problème de diktat turc ! », dans lequel j’exprimais en substance :
 
« Les nations devraient pouvoir déterminer leur propre destin par le biais de référendums et d’élections auxquels toutes les organisations politiques pourraient participer librement. Faut-il demeurer dans un État unitaire, faut-il se réunir dans une structure fédérative ou faut-il être complètement indépendant ? Les peuples concernés devraient pouvoir répondre eux-mêmes librement à ces questions.
« Même à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne au sein de laquelle les dirigeants d’Ankara tentent d’adhérer par toute sorte d’acrobaties, les Flamands, qui ne composent que 10 pour cent de la population, siègent au Parlement régional bruxellois et dans le gouvernement régional sur la base d’une égalité complète et d’un respect mutuel avec leurs propres partis. Sur les balcons des institutions publiques bruxelloises flottent côte à côte le drapeau flamand siglé d’un lion, le drapeau francophone affublé d’un coq et le drapeau bruxellois cinglé d’une fleur d’iris. Les ministres et parlementaires turcs qui traversent jour et nuit les portes de Bruxelles sont-ils si ignorants pour ne pas remarquer que tous les panneaux de cette ville sont écrits en deux langues, le français et le flamand ? »
 
Le message des intellectuels en exil…
 
Le livre intitulé « La question kurde : que disent les intellectuels ? », préparé par l’Initiative d’Amitié turco-kurde en Allemagne fédérale et publié par les Éditions Ortadoğu à Oberhausen, et paru la même année en Turquie aux Éditions Belge à Istanbul, comprenaient ces signatures :
 
Nizamettin Arıç, Ali Arslan, Mevlüt Asar, Bayram Ayaz, Fakir Baykurt, Nihat Behram, Habib Bektaş, Şakir Bilgin, Adnan Binyazar, Sertaç Bucak, Heval G. Cansever, Ali Asker Ceylan, Gültekin Emre, Ozan Emekçi, Engin Erkiner, Yücel Feyzioğlu, Arif Gelen, Doğan Görsev, Aydın Karahasan, Şerafettin Kaya, A. Kadir Konuk, Naci Kutlay, Doğan Özgüden, Ömer Polat, Server Tanilli, Mehmed Uzun, Kemal Yalçın, Erol Yıldırım.
 
La préface de ce livre de 142 pages contenait le message commun suivant :
« L’histoire est pleine de luttes des peuples pour le droit et la liberté. Si de nombreux peuples ont atteint leurs objectifs dans cette juste entreprise, la lutte des Kurdes pour la liberté a toujours été vaine. La cause des Kurdes pour obtenir leurs droits ne s’est pas arrêtée malgré les défaites amères du passé et a pris un élan notable ces dernières années.
 
« En Turquie, après une série de résistances kurdes dans les premières années de la République, les Kurdes sont à nouveau entrés sur la scène de l’histoire. L’État turc républicain, qui persiste dans sa politique traditionnelle de prohibition, a continué jusqu’à ce jour à réduire les Kurdes au silence par des méthodes militaires sans concession. Cette lutte qui se poursuit entre le peuple kurde et l’État a pris des dimensions très différentes au fil du temps. Désormais, 30 à 40 personnes en moyenne sont tuées chaque jour. Le nombre de meurtres dont les auteurs courent toujours dépasse depuis longtemps les trois mille. Des faits tels que la torture, le meurtre, l’incendie, la démolition, l’évacuation de villages kurdes et la migration forcée sont devenus monnaie courante. Sur la question kurde en particulier, les publications opposées aux politiques de l’État ont perdu toute chance de survie.
« Quelle que soit la manière dont on considère les évènements, le tableau qui en ressort est, en un mot, horrible ! Et il est notoire que la principale raison est que la question kurde n’a jamais été jusqu’à aujourd’hui résolue sur une base de justice. Ce constat montre que le pouvoir politique du pays est le principal responsable de ce qui se passe et que la lutte que les Kurdes poursuivent pour leurs droits et libertés est justifiée…
 
« Malgré les développements qui s’accomplissent depuis des années et l’atmosphère engendrée par les campagnes anti kurdes qui ont entraîné le pays dans une guerre civile, cette vérité n’est malheureusement toujours pas acceptée : la question kurde est une question qui nécessite une solution politique ; c’est le problème d’un peuple qui réclame ses droits existentiels. La solution civilisée de ce problème est une question qui concerne toute la société, à commencer par le pouvoir politique. Laisser la question kurde irrésolue et continuer à martyriser un peuple sous prétexte de « terrorisme » ne peuvent jamais se justifier.
 
« En bref, la question kurde est devenue plus que jamais le principal sujet de débat à l’ordre du jour actuel, dans un contexte de guerre qui entraîne le pays dans la destruction au plan des valeurs politiques, économiques et culturelles et ouvre des blessures irréparables entre les peuples. Personne ne peut rester spectateur et demeurer à l’écart des développements. Tout un chacun est confronté à la responsabilité d’aborder la question plus sérieusement, d’y réfléchir et d’exprimer son point de vue.
 
« Les gens conscients de leurs responsabilités devant l’histoire ne peuvent rester passifs en laissant la question kurde se poursuivre avec les approches actuelles. Les écrivains, les journalistes, les poètes et les artistes sont ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester silencieux en ces jours où des problèmes aussi vitaux se posent. »
Le message des intellectuels en Turquie…
 
Par une belle coïncidence, à la même époque, des intellectuels en Turquie comme Asaf Savaş Akat, Taha Akyol, Çetin Altan, Melih Cevdet Anday, Mehmet Ali Aybar, Fikret Başkaya, Murat Belge, Mihri Belli, Halil Berktay, Ali Bulaç, Demirtaş Ceyhun, Şemsi Denizer, Abdurrahman Dilipak, Füsun Erbulak, Nazlı Ilıcak, Attilâ İlhan, Mustafa Kaplan, Ercan Karakaş, Mehmet Ali Kılıçbay, Yalçın Küçük, Ertuğrul Kürkçü, Aziz Nesin, Doğu Perinçek, Sungur Savran, Ali Sirmen, Server Tanilli, Mete Tunçay, Erbil Tuşalp, Tomris Uyar et Can Yücel avaient exprimé leurs points de vue dans un ouvrage de 304 pages intitulé « La question kurde : que pensent nos intellectuels ? » publié par les Éditions Cem.
 
Notre ami journaliste Metin Sever, qui avait préparé l’édition de ce document important en s’entretenant séparément avec chacun de ces 30 intellectuels, déclarait dans la préface du livre :
 
« Les évènements qui se produisent ont placé la question kurde en tête de l’ordre du jour. Il n’est plus possible pour quiconque sain d’esprit de nier l’existence des Kurdes ou de développer des thèses historiques officielles. Il est certain que les influences internes, à savoir la lutte du peuple kurde, ont joué, autant que les influences extérieures, un rôle majeur dans la situation actuelle.
 
« La question kurde est devenue le premier point à l’ordre du jour, mais l’opinion publique turque n’a pas eu l’occasion de s’informer sur les différents aspects de cette question. Les interdictions constituent encore de nos jours un obstacle majeur au débat sur cette question. Cependant, la vie impose sa réalité et la question kurde est discutée malgré toutes les pressions et les lois ; même si c’est pour l’instant dans un environnement encore un peu trouble et fermé. Le débat ne peut avoir lieu sur base de données et d’informations, et on ne sait pas vraiment ce que l’on en pense. Sans parler de l’homme de la rue, même ce qu’en pensent les intellectuels de Turquie est peu connu. Alors que les débats pourraient être plus significatifs s’ils étaient menés sur base de données et d’informations.
 
« L’objectif de cette étude peut se résumer comme une tentative de dissiper quelque peu cette atmosphère brumeuse, présenter, même en termes généraux, les opinions des intellectuels de Turquie sur la question kurde, et peut-être ouvrier les canaux de communication bloqués entre les intellectuels d’origine turque et les intellectuels d’origine kurde. Lorsque j’ai commencé ce travail dans les pages du journal Yeni Ülke, je n’avais pas encore en tête l’idée d’un livre, mais en cours de travail j’ai pensé que transformer ce projet en livre aiderait la communication entre les intellectuels des deux bords et laisserait en même temps une trace d’une certaine période dans l’histoire ».
 
… Avant tout, mettre fin à la terreur d’État
 
Après 32 ans, j’ai relu les deux ouvrages avec une grande attention.
 
Certains de mes amis qui ont exprimé avec courage leur point de vue à cette époque ne sont aujourd’hui plus parmi nous… Leurs critiques et suggestions sont toujours d’actualité 32 ans après… À l’époque de la parution de ces livres, Süleyman Demirel était à la tête du gouvernement, suivi immédiatement après par Tansu Çiller.. Après eux, Mesut Yılmaz, Necmettin Erbakan et Bülent Ecevit se sont succédé à la tête du gouvernement en qualité de premiers ministres… Et depuis 2002 jusqu’à nos jours, 23 ans de Recep Tayyip Erdoğan…
 
Sous chacune de leurs administrations, « la paix et la fraternité » ont été bafouées, et la terreur d’État a toujours primé…
 
L’appel « à déposer les armes et à dissoudre le PKK » lancé par Öcalan depuis İmralı y changera-t-il quelque chose ?
 
Ne l’oublions pas… La résistance nationale kurde, conformément à la conception du « confédéralisme démocratique » développée par Öcalan en personne, est dirigée depuis le 17 mai 2005 par l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), composée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec le Parti de l’Union démocratique (PYD), représentant le Kurdistan occidental/de Syrie, le Parti pour une Vie libre au Kurdistan (PJAK), représentant le Kurdistan oriental/d’Iran, et le Parti pour une Solution démocratique au Kurdistan (PÇDK), représentant le Kurdistan méridional/d’Irak.
 
Face aux attaques répétées de l’armée turque d’une part et de l’Armée nationale syrienne alimentée par la Turquie en Syrie, le PYD pourrait-il se dissoudre et les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de Protection du Peuple (YPG) qui lui sont affiliées pourraient-elles déposer les armes ?
 
Le représentant du KCK à Bruxelles, Zübeyir Aydar, a également souligné dans une interview réalisée l’autre jour par Medya Haber que l’appel d’Öcalan n’incluait pas les FDS et YPG.
 
Sans aucun doute, les jours à venir seront pleins de surprises…
 
Toutefois, et à moins que la terreur d’État exercée par le Diktat turc, non seulement contre le peuple kurde, mais aussi contre tous les autres peuples du pays, à commencer par les Arméniens et les Assyriens, et contre tous les Turcs soutenant la démocratie, la liberté et l’égalité, soit définitivement arrêtée, la paix et la fraternité permanentes ne se réaliseront jamais dans la plus belle géographie sur terre.
 
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN

 

*Doğan Özgüden est un journaliste turc exilé en Belgique depuis plusieurs décennies. Il dirige le site d’actualité  « Info Turk » et écrit pour de nombreux sites d’information de Turquie

« Les Kurdes déplacés devraient pouvoir retourner sur leurs terres ancestrales »

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TURQUIE / KURDISTAN – L’Association de surveillance et de recherche sur les migrations en Mésopotamie (GÖÇ-DER) a exigé que les mesures légales devraient être mises en place pour que les centaines de milliers de Kurdes chassés de leurs terres puissent y retourner.

L’Association de surveillance et de recherche sur les migrations en Mésopotamie (GÖÇ-DER) a organisé une conférence de presse sur « l’Appel à la paix et à la société démocratique » d’Abdullah Öcalan au siège de l’association à Amed (en turc : Diyarbakır).

Le communiqué de presse, lu en kurde et en turc, indique : « Tous les points mentionnés dans l’appel de M. Abdullah Öcalan sont un appel historique à mettre fin aux conflits qui durent depuis des décennies et à construire et façonner l’avenir commun des peuples sur la base de la paix.

Dans ce processus qui a commencé avec l’appel lancé par M. Abdullah Öcalan, l’une des étapes de la construction de la paix et de la démocratie est d’ouvrir la voie au retour du peuple kurde, qui a été indiscutablement déplacé de force, sur ses terres ancestrales auxquelles il est lié par des liens indéfectibles. Les mesures nécessaires dans ce sens doivent être prises de toute urgence.

Dans ce processus historique, nous exigeons que des mesures soient prises et que les exigences de la politique démocratique et du droit soient satisfaites le plus rapidement possible, comme une exigence des droits de l’homme et de la construction de la paix et de la politique démocratique. Nous invitons l’opinion publique et les autorités compétentes à tenir compte de cet appel à la construction de la paix et d’un avenir commun, à la démocratisation de la Turquie et à ce que le processus de paix ne soit pas interrompu. » (ANF)

L’Institut international de la presse dénonce la persécution des journalistes en Turquie

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L’Institut international de la presse (IPI) a inclus les journalistes de l’agence kurde Mezopotamya (MA) Mahmut Altıntaş et Ahmet Kanbal dans son rapport sur les violations subies par les journalistes en Turquie et au Kurdistan « turc » la semaine dernière.
 
Le réseau mondial de défense de la liberté de la presse (International Press Institute ou The Global Network for Independent Media, IPI) a publié son rapport hebdomadaire sur les violations des droits subies par les travailleurs de la presse en Turquie. Le rapport de l’IPI incluait également notre journaliste d’agence Mahmut Altıntaş, qui a été condamné à 1 an et 6 mois de prison en raison de son reportage, et notre journaliste d’agence Ahmet Kanbal, qui a fait l’objet d’une enquête pour avoir fait un reportage sur la corruption dans la municipalité de Mardin/Midyat.
 
Voici le rapport d’International Press Institute publié sur son comte X (ancien Twitter):
 
* L’unité juridique de MLSA Turquie et les avocats de KaosGL se sont opposés à la détention des journalistes Elif Akgül et Yıldız Tar, arrêtées le 21 février, soulignant que toutes deux ont été prises pour cible en raison de leurs activités journalistiques et qu’il n’y avait aucune preuve concrète contre elles.
* Nevşin Mengü a été condamnée à 15 mois de prison pour des crimes liés au terrorisme pour avoir interviewé le chef d’un groupe kurde syrien que la Turquie a qualifié d’« organisation terroriste ». Le tribunal a reporté la peine de trois ans.
* Le journaliste Mahmut Altıntaş a été condamné à 18 mois de prison pour « propagande terroriste » en relation avec ses reportages. Il avait déjà été agressé par des policiers parce qu’il refusait de baisser la tête alors qu’il était conduit au tribunal.
* Le journaliste Oktay Candemir a été interrogé par la police dans le cadre de deux enquêtes distinctes. Candemir est accusé d’avoir violé l’interdiction de publication de la loi sur la désinformation et l’incendie de l’hôtel de Bolu Kartalkaya.
* Une enquête a été ouverte contre le journaliste Ahmet Kanbal après avoir fait un reportage sur la corruption dans la municipalité de Midyat. Les médias ont affirmé que quatre employés de la municipalité avaient détourné 60 millions de livres turques (TL) de fonds publics pour investir dans la crypto-monnaie et avaient perdu cet argent.
* Le tribunal a acquitté le journaliste et écrivain Levent Gültekin dans l’affaire d’« insulte au président » en raison de déclarations dans la vidéo YouTube de Halk TV, jugeant que les éléments du crime présumé n’étaient pas réunis.
* La rédactrice en chef de Bianet, Evrim Kepenek, a été acquittée des accusations portées en vertu de la loi sur la désinformation. L’affaire est née d’une publication sur les réseaux sociaux concernant l’aide humanitaire coordonnée par l’Agence turque de gestion des catastrophes après les tremblements de terre du 6 février.

Newroz kurde : Mythologie devenue résistance

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Newroz ou Nawroz fait référence à la célébration du Nouvel an traditionnel iranien dans la culture kurde. Avant l’islamisation des peuples iraniens en Asie, les ancêtres des Kurdes étaient des adeptes du zoroastrisme. Dans la doctrine zoroastrienne, le feu est un symbole de vision, de bonté et de purification. Angra Mainyu, l’esprit démoniaque opposé au dieu Ahura Mazda dans le zoroastrisme, était défié chaque année par un grand feu par les Zoroastriens. Selon la mythologie kurde, le feu du Newroz célèbre la délivrance des Kurdes du tyran Dehak. Aujourd’hui, le Newroz est devenu le symbole de la résistance kurde et il est célébré au Kurdistan et à travers le monde par la grande diaspora kurde.

La célébration du Newroz – tradition vieille de plus de 3 000 ans et profondément enraciné parmi les rituels et les traditions du zoroastrisme – coïncide avec l’équinoxe de mars, qui tombe généralement le 21 mars et se déroule habituellement du 18 au 24 mars. Le festival occupe une place importante en termes d’identité kurde pour la majorité des Kurdes. Les Kurdes se rassemblent pour accueillir la venue du printemps. ils portent des vêtements colorés et dansent ensemble autour d’immenses feux de joie. 

Voici le mythe du Newroz chez les Kurdes :

Il y a longtemps, entre les grands fleuves d’Euphrate et du Tigre, il y avait une terre appelée la Mésopotamie. Au-dessus d’une petite ville de la Mésopotamie, sur le flanc des montagnes de Zagros, il y avait un énorme château en pierre avec de hautes tourelles et des hauts murs sombres.

 
Le château était taillé dans la roche de la montagne. Les portes du château étaient fabriquées à partir du bois du cèdre et sculptées en forme de guerriers ailés. Au fond du château vivait un roi assyrien cruel appelé Dehak. Ses armées terrorisaient tous les habitants du pays, alors que tout allait bien avant le règne de Dehak en Mésopotamie.
 
Les rois précédents avaient été bons et gentils et avaient encouragé les gens à irriguer la terre et à garder leurs champs fertiles. Ils mangeaient des aliments composés uniquement de pain, d’herbes, de fruits et de noix. C’est sous le règne d’un roi nommé Jemshid que les choses ont commencé à tourner mal. Il se croyait au-dessus des Dieux du soleil et commença à perdre la faveur de son peuple. Un esprit appelé Ahriman le Mal, a saisi l’occasion de prendre le contrôle.
 
Il choisit Dehak pour prendre le trône, qui tua ensuite Jemshid et le coupa en deux. Le mauvais esprit, déguisé en cuisinier, nourrit Dehak de sang et de chair d’animaux et un jour, alors que Dehak le complimentait sur ses plats de viande, il le remercia et lui demanda d’embrasser les épaules du roi. Alors qu’il embrassait les épaules de Dehak, il y eut un grand éclair de lumière et deux serpents noirs géants sortir de chaque côté de ses épaules. Dehak était terrifié et a tout essayé pour s’en débarrasser. Ahriman le Mal s’est déguisé à nouveau, cette fois en médecin et a déclaré à Dehak qu’il ne pourrait jamais se débarrasser des serpents et que lorsque les serpents auraient faim, Dehak ressentirait une douleur terrible, qui ne serait soulagée que lorsque les serpents seraient nourris avec le cerveau des jeunes enfants. C’est ainsi qu’à partir de ce jour sombre, deux enfants ont été choisis dans les villes et villages qui se trouvaient sous le château. Ils ont été tués et leurs cerveaux ont été emmenés aux portes du château et placés dans un grand seau fait du bois de noyer et maintenu fermement par trois fines bandes d’or.
 
Le seau de cervelle fut ensuite soulevé par deux gardes forts et emmené chez le méchant Dehak et les cerveaux ont été dévorés par les serpents affamés. Depuis que le roi serpent a commencé son règne sur le royaume, le soleil a refusé de briller. Les cultures, les arbres et les fleurs des paysans se sont mis à faner. Les pastèques géantes qui y avaient poussé pendant des siècles ont pourri sur pied. Les paons et les perdrix qui se pavanaient autour des grenadiers géants étaient partis. Même les aigles qui avaient volé haut dans les vents de la montagne étaient partis. Maintenant, tout était froid et sombre. Les gens du pays étaient très tristes. Tout le monde était terrifié par Dehak. Ils chantaient des lamentations tristes et douloureuses qui exprimaient leur douleur et leur détresse. Et le son envoûtant d’une longue flûte en bois résonnait toujours dans les vallées. Sous le château du roi vivait un forgeron qui fabriquait des fers pour les célèbres chevaux sauvages de Mésopotamie et des chaudrons et des casseroles pour les habitants de la ville. Il s’appelait Kawa. Lui et sa femme étaient affaiblis par le chagrin et haïssaient Dehak car il avait déjà pris 16 de leurs 17 enfants.
 
Chaque jour, transpirant à la sortie du four, Kawa frappait son marteau sur l’enclume et rêvait de se débarrasser du roi maléfique. Et tandis qu’il frappait de plus en plus fort le métal chaud rouge, les étincelles rouges et jaunes s’envolaient dans le ciel sombre comme des feux d’artifice et pouvaient être vues à des kilomètres à la ronde. Un jour, l’ordre vint du château que la dernière fille de Kawa devait être tuée et son cerveau devait être amené à la porte du château dès le lendemain. Kawa passa toute la nuit sur le toit de sa maison, sous les étoiles brillantes et les rayons de la pleine lune, pensant comment sauver sa dernière fille des serpents de Dehak. Alors qu’une étoile filante glissait dans le ciel nocturne, il eut une idée. Le lendemain matin, il est monté sur le dos de son cheval, tirant lentement la lourde charrette en fer avec deux seaux en métal qui cliquetaient sur le dos. La charrette a grimpé la route pavée escarpée et est arrivée à l’extérieur du château. Il vida nerveusement le contenu des seaux métalliques dans le grand seau en bois à l’extérieur des énormes portes du château. Alors qu’il se retournait pour partir, il entendit les portes se déverrouiller, trembler et se mettre à grincer lentement.
 
Il a jeté un dernier coup d’œil et s’est dépêché de partir. Le seau en bois a ensuite été lentement soulevé par deux gardes et emmené dans le château. Les cerveaux étaient donnés aux deux serpents géants affamés qui avaient poussé sur les épaules de Dehak. Quand Kawa est rentré chez lui, il a trouvé sa femme agenouillée devant un feu de bois rugissant. Il s’agenouilla et souleva doucement son grand manteau de velours. Là, sous le manteau, il y avait leur fille. Kawa balaya ses longs cheveux noirs et épais de son visage et embrassa sa joue chaude. Au lieu de sacrifier sa propre fille, Kawa avait sacrifié un mouton et avait mis son cerveau dans le seau en bois. Et personne ne l’avait remarqué. Bientôt, tous les habitants de la ville en ont appris la malice de Kawa. Alors quand Dehak leur a demandé un sacrifice d’enfant, ils ont tous fait la même chose. Ainsi, des centaines d’enfants ont été sauvés. Alors tous les enfants sauvés allèrent, dans l’obscurité, dans les montagnes les plus hautes et les plus éloignées où personne ne les trouverait. Ici, dans les hauteurs des montagnes de Zagros, les enfants ont grandi en liberté.
 
Ils ont appris à survivre par eux-mêmes. Ils ont appris à monter à cheval, à chasser, à pêcher, à chanter et à danser. De Kawa, ils ont appris à se battre. Un jour, ils retourneraient dans leur patrie et sauveraient leur peuple du roi tyran. Le temps passa et l’armée de Kawa était prête à commencer sa marche sur le château. En chemin, ils traversaient des villages et des hameaux. Les chiens des villages aboyaient et les gens sortaient de leurs maisons pour les encourager et leur donner du pain, de l’eau, du yaourt et des olives. Alors que Kawa et les enfants approchaient du château de Dehak, les hommes et les femmes quittèrent leurs champs pour les rejoindre. Au moment où ils s’approchaient du château, l’armée de Kawa s’élevait à plusieurs milliers. Ils s’arrêtèrent devant le château et se tournèrent vers Kawa. Kawa se tenait sur un rocher. Il portait son tablier de forgeron et tenait son marteau à la main. Il se retourna et fit face au château et leva son marteau vers les portes du château. La foule s’avança en masse et déferla sur les portes du château qui avaient la forme de guerriers ailés et qui ont rapidement pris le dessus sur les hommes de Dehak.
 
Kawa se précipita directement dans la chambre de Dehak, descendit les escaliers de pierre sinueux et, avec son marteau de forgeron, tua le roi serpent maléfique et lui coupa la tête. Les deux serpents se flétrirent. Il grimpa ensuite au sommet de la montagne au-dessus du château et alluma un grand feu de joie pour dire à tous les habitants de Mésopotamie qu’ils étaient libres. Bientôt, des centaines de feux furent allumés dans tout le pays pour répandre le message et les flammes s’élevèrent haut dans le ciel nocturne, l’illuminant et purifiant l’air de l’odeur de Dehak et de ses mauvaises actions. Les ténèbres avaient disparu. Avec la lumière de l’aube, le soleil est venu de derrière les nuages sombres et a réchauffé la terre montagneuse une fois de plus. Les fleurs commencèrent lentement à s’ouvrir et les bourgeons des figuiers éclatèrent en fleurs.
 
Les pastèques ont recommencé à pousser, comme elles l’avaient fait pendant des siècles auparavant. Les aigles sont revenus et ont volé sur les vents chauds entre les sommets de la montagne. Les paons éventèrent leurs magnifiques panaches qui scintillaient sous le soleil chaud du printemps. Des chevaux sauvages aux longues crinières noires galopaient sur les plaines plates et poussiéreuses. Les perdrix se perchaient et chantaient sur les branches des poiriers. Les petits enfants mangeaient des noix mûres enveloppées dans des figues fraîches et l’odeur du pain fraîchement cuit dans les fours en pierre atteignait leur nez à l’aide d’une légère brise. Les feux brûlaient de plus en plus haut et les gens chantaient et dansaient en rond en se tenant la main avec les épaules qui montaient et descendaient rythmées par la flûte et le tambour.
 
Les femmes en robes pailletées de couleurs vives chantaient des chansons d’amour et les hommes répondaient en se déplaçant autour des flammes comme un seul homme. Quelques-uns d’entre eux planaient au-dessus de la flûte, ivres au son de la musique, les bras tendus comme des aigles qui volent dans le ciel. Maintenant, ils étaient libres. Jusqu’à ce jour, le même jour de printemps de chaque année, le 21 mars (qui est aussi l’équinoxe du printemps), les Kurdes, les Perses, les Afghans et les autres peuples du Moyen-Orient dansent et sautent au-dessus des flammes pour se souvenir de Kawa et de la libération de la tyrannie et de l’oppression et pour célébrer la venue du nouvel an. Ce jour s’appelle Newroz ou Nouveau-jour. C’est l’une des rares « fêtes populaires » qui a survécu et précède toutes les grandes fêtes religieuses. Bien que célébrée par d’autres, elle est particulièrement importante pour les Kurdes car elle marque également le début du calendrier kurde et célèbre la longue lutte des Kurdes pour la liberté. (Kurdistanland)
 
 

 

Newroz kurde versus Nowrouz persan

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KURDISTAN – Alors que les célébrations du nouvel-an kurde vont bon train dans les quatre partie du Kurdistan, y compris celles sous l’occupation des États colonialistes turc et perse, les éternelles disputes de « Newroz kurdes » versus « Nowrouz perse » sont reparties de plus belle. On partage avec vous les quelques explications qui nous ont été apportées par l’activiste kurde Gelawej.

Persian Nowruz vs Kurdish Newroz 
Le Newroz kurde est un symbole fort de la culture et de la lutte kurdes, très différent du Nouvel An iranien. Malgré ces différences, certains tentent de présenter le Newroz kurde comme une simple partie des célébrations iraniennes.
 
 
Les Kurdes célèbrent le Nouvel An avec des danses [les rondes – govend- effectuées notamment autour d’immenses feux de joie] qui montrent leur unité et leur force, contrairement aux célébrations persanes avec des danses comme le Babakaram et le personnage de Haji Firuz, [qui a le visage peint en noir] et est considéré par beaucoup comme un symbole de racisme. Ces grandes différences soulignent que le Newroz kurde est plus qu’une simple fête du printemps ; c’est une expression fière de l’identité kurde.
 
Essayer de mélanger le Newroz kurde aux traditions iraniennes revient à vouloir effacer la culture kurde, une démarche qui peut être comparée au fascisme, qui tente souvent de cacher ou de se débarrasser des différences. C’est comme ce qu’on dit : le fascisme est le déni de la vérité et la tentative de faire passer les opinions contraires pour des hérésies.

 

KURDISTAN. Début des célébrations du Newroz au Rojhilat

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Les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan sous colonisation perse) ont allumé le premier feu du Newroz (nouvel-an kurde).

Les Kurdes se sont réunis en masse dans les régions de Mariwan et de Kamîran (photo de couverture) pour le premier feu du Newroz* 2025.

Le premier feu du Newroz 2025 à Meriwan

Des milliers de Kurdes se sont rassemblés dans la ville de Meriwan et ont allumé le feu du Norouz. Les civils dansant la ronde kurde (govend) autour du feu de joie scandaient des slogans tels que « Jin, jiyan, azadî (femme, vie, liberté) » et « Bijî Kurdistan (vive le Kurdistan) ».

*Newroz: Mythologie et résistance à la kurde

Newroz ou Nawroz fait référence à la célébration du Nouvel an traditionnel iranien dans la culture kurde. Avant l’islamisation des peuples iraniens en Asie, les ancêtres des Kurdes étaient des adeptes du zoroastrisme. Dans la doctrine zoroastrienne, le feu est un symbole de vision, de bonté et de purification. Angra Mainyu, l’esprit démoniaque opposé au dieu Ahura Mazda dans le zoroastrisme, était défié chaque année par un grand feu par les Zoroastriens. Selon la mythologie kurde, le feu du Newroz célèbre la délivrance des Kurdes du tyran Dehak. Aujourd’hui, le Newroz est devenu le symbole de la résistance kurde et il est célébré à travers le monde.

La célébration du Newroz – tradition vieille de plus de 3 000 ans et profondément enraciné parmi les rituels et les traditions du zoroastrisme – coïncide avec l’équinoxe de mars, qui tombe généralement le 21 mars et se déroule habituellement du 18 au 24 mars. Le festival occupe une place importante en termes d’identité kurde pour la majorité des Kurdes. Les Kurdes se rassemblent pour accueillir la venue du printemps. ils portent des vêtements colorés et dansent ensemble autour des feux de joie.

KURDISTAN. Fondation de la Commune du documentaire Gulistan TARA

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KURDISTAN – La commune du documentaire Gulistan TARA vient d’annoncer sa création. La commune du documentaire Gulistan TARA (en kurde: Komîna Dokumanter a Tara) portant le nom de la journaliste kurde Gulistan Tara assassinée par un drone turc le 23 août 2024 avec sa collègue Hêro Behadîn au Kurdistan du Sud, a annoncé qu’ils diffuseront prochainement la série documentaire de 90 épisodes intitulée « RESURRECTION KURDE », qui raconte l’histoire du PKK.

La commune documentaire Martyr Gulistan TARA a annoncé sa création par le biais d’une déclaration sur les réseaux sociaux.

vejîna Kurd

Dans sa déclaration, la Commune Documentaire a souligné que la recherche de la vérité, s’étendant de Mazlum Doğan à Gurbetelli Ersöz, de Musa Anter à Halil Dağlar, de Nazim Daştan à Cîhan Bilgin, de Kemal à Egid Roj et Gülistan Tara, continue dans la tradition de la presse libre du Mouvement de Liberté du Kurdistan, et a déclaré : « Une toute nouvelle frontière de ce combat est désormais apparue comme une exigence de l’ère de la communication dans laquelle nous vivons, avec la nécessité de documenter la vérité, de rendre les expériences éternelles et d’écrire une histoire précise. »

Il a déclaré que la Commune, qui est organisée dans les quatre parties du Kurdistan et à l’étranger, a commencé à rassembler l’expérience documentaire et l’expertise au sein de la tradition de la presse libre qui a atteint un demi-siècle, et à rassembler les riches archives et le corpus théorique sous un même toit, et a souligné que le travail documentaire au Kurdistan sera soutenu par une nouvelle communalisation.

 

La Commune Documentaire Martyr Gulistan TARA a poursuivi sa déclaration comme suit :

« Sous la conduite du savoir et des documents, et en s’appuyant sur le pouvoir du visuel, la vérité atteindra les sociétés et sera rendue vivable, se transformera en valeur, les expériences deviendront éternelles dans les mémoires sociales et une contribution importante sera apportée à l’écriture d’une histoire correcte.

Notre commune se voit responsable de révéler toutes les vérités déformées et étouffées afin de rétablir une société libre, démocratique, écologique et libertaire des femmes. Le documentaire n’est pas une œuvre qui se limite à formuler des déclarations. C’est un créateur de mémoire, un éducateur, un guide et un socialisateur dans tous les aspects de la vie. Encore une fois, ce sont des œuvres émotionnelles qui sont curatives, constructives et constructives dans le monde mental et conscient de la société démocratique. Ces faits mentionnés sont les raisons pour lesquelles les études documentaires sont menées de manière beaucoup plus efficace, répandue, organisée et compétente.  

À cette fin, nous annonçons que nous avons pris notre place dans la lutte acharnée et difficile de la recherche de la vérité dans le cadre de notre tradition de presse libre sous le nom de la Commune Documentaire Martyre Gulistan TARA. »

 

En outre, la Commune Documentaire TARA de la Martyr Gulistan Tara a annoncé dans son communiqué que la série documentaire de 90 épisodes intitulée « LA RÉSURRECTION KURDE » (en kurde: Vejîna Kurd) sur l’histoire du PKK, sur laquelle elle travaille depuis environ 8 ans grâce à de grands efforts, rencontrera très bientôt le public en versions kurde et turque. 

Le travail de la Commune Documentaire Martyre Gulistan TARA peut être suivi à partir des comptes de médias virtuels suivants.   

taradocumentar@gmail.com

YouTube : @KominaDokumanteraTara

Instagram : kominadokumanteratara

X (ancien Twitter): @TaraDokumanter

La journaliste Gabrielle Lefevre: Le Rojava est l’avenir de la démocratie

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BRUXELLES – La journaliste belge, Gabrielle Lefevre a déclaré que protéger le Rojava et son modèle était un devoir pour tous, alors qu’il est sous la menace d’un génocide kurde que la Turquie tente de mener à son terme.

L’État turc et les groupes armés qui lui sont affiliés poursuivent leurs attaques contre les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie sous contrôle des forces arabo-kurdes. Au cours de ces attaques aériennes et terrestres, des civils, notamment des femmes et des enfants, sont délibérément pris pour cible et tués. Depuis le début de l’occupation, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été systématiquement commis dans les régions occupées d’Afrin (Efrîn), Girê Spî et Serêkaniyê.

Les crimes perpétrés par l’État turc dans le nord et l’est de la Syrie et dans les territoires occupés ont été examinés par le Tribunal permanent des peuples (TPP), qui s’est réuni à Bruxelles, en Belgique, les 5 et 6 février. Cette session, organisée sous le nom de « Rojava vs Turquie », comptait parmi les juges Gabrielle Lefevre, une journaliste belge de renommée et défenseure des droits humains.

Le journaliste de l’ANF, Serkan Demirel ​​s’est entretenue avec la journaliste Gabrielle Lefevre, fine connaisseuse du Moyen-Orient, sur les crimes commis par l’État turc dans le nord et l’est de la Syrie, le modèle du Rojava et le silence de la communauté internationale face à ces événements.

Vous faisiez partie du jury de la session du Rojava organisée par la Tribunal Populaire des peuples (TPP), qui s’est tenu à Bruxelles, en Belgique, les 5 et 6 février. Que diriez-vous de l’importance et de la finalité de ce tribunal ?

Tant que la communauté internationale demeure incapable de faire respecter le droit international, notamment les droits humains, et étant donné que la situation au Rojava est catastrophique, frôlant le niveau du génocide, une réalité peu connue et peu diffusée, le TPP se veut la voix des citoyens et des peuples opprimés.

Il s’agit d’un tribunal de citoyens du monde qui rejettent les massacres du Rojava et la domination des peuples par un État. C’est un tribunal pour ceux qui n’ont pas d’autres moyens de défense, pour les communautés qui ont au moins besoin de la solidarité d’autres peuples et d’autres individus. C’est ce qui rend le TPP extraordinairement important.

Ayant suivi le travail du tribunal pendant des décennies, je peux dire qu’il joue un rôle crucial pour révéler les injustices et l’oppression extrême infligées aux peuples.

Des crimes assimilables à un génocide sont commis

Vous avez déjà fait une déclaration préliminaire concernant la décision du tribunal. Avez-vous finalisé les décisions du tribunal ?

Nous avons déjà rendu une décision préliminaire concernant la position du tribunal. Nous travaillons actuellement avec les autres juges à l’élaboration des verdicts définitifs, qui seront étayés par des justifications détaillées.

Nos conclusions préliminaires sont toutefois très claires. Chaque cas présenté et soutenu par les procureurs est appuyé par des preuves solides. Il est établi sans équivoque que des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des actes proches du niveau de génocide sont en cours. Cette situation présente des parallèles frappants avec ce qui se passe en Palestine. Si cette situation perdure, l’achèvement de ce génocide sera inévitable. Une intervention internationale est donc impérative, sinon nous assisterons impuissants à un génocide qui se déroulera sous nos yeux.

L’un des plus grands échecs de la démocratie actuelle est son incapacité à prévenir les génocides. Pourtant, nous possédons toutes les preuves nécessaires. J’ai personnellement vérifié les preuves présentées par les procureurs auprès de sources indépendantes, et tout s’est avéré vrai.

Ce qui est encore plus alarmant, c’est que les autorités turques, y compris le président et les ministres, se vantent parfois ouvertement sur les réseaux sociaux d’actions indéniablement criminelles, en les présentant à tort comme des « opérations antiterroristes ». Cette affirmation est totalement trompeuse. Pourtant, leurs propres aveux constituent une preuve supplémentaire que ces crimes sont bel et bien commis. À ce stade, nous sommes confrontés à l’arrogance d’un pouvoir qui croit pouvoir manipuler la perception du public. Il s’efforce activement de façonner l’opinion publique turque et de contrer de manière préventive les critiques internationales.

Les rapports confirment les crimes

Est-ce que vous fondez vos conclusions sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité uniquement sur les preuves présentées par les procureurs et les avocats du tribunal ? A-t-il été difficile pour vous de parvenir à cette décision ou avez-vous consulté d’autres sources ?

Les faits sont indéniables et les preuves sont claires. Il existe de nombreux rapports d’organisations internationales majeures, dont l’Organisation des Nations Unies (ONU), Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International. Ces institutions ne peuvent être ni achetées ni manipulées ; elles ont prouvé leur crédibilité et leur expertise au fil des décennies. En plus des propres enquêtes du tribunal, nous avons examiné en détail les rapports de ces organisations. Les conclusions étaient entièrement cohérentes avec les preuves présentées par les procureurs.

Résistance contre l’occupation

Les responsables turcs affirment qu’ils mènent une lutte contre le « terrorisme » dans le nord et l’est de la Syrie. Ce discours est régulièrement utilisé pour justifier ces crimes. Que pensez-vous de cette approche ?

C’est exactement la même rhétorique que celle utilisée par les Israéliens contre les combattants de la résistance palestinienne. La résistance à l’occupation est qualifiée de terrorisme. Ce qui se passe en Syrie, et particulièrement au Rojava, est une lutte contre une force d’occupation. Ce n’est pas du terrorisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les combattants de la résistance européenne qui se sont opposés à l’occupation allemande ont également été qualifiés de terroristes par les nazis. Mais en réalité, ils étaient des combattants de la liberté. Dans certaines situations, la résistance, y compris la résistance armée, devient une nécessité.

La Turquie est directement responsable

Certaines organisations de défense des droits de l’homme, dont celles que vous avez citées, laissent entendre dans leurs rapports que les crimes commis dans les territoires occupés relèvent de la responsabilité des groupes armés soutenus par la Turquie plutôt que de l’État turc lui-même. Le fait que ces crimes soient commis par de tels groupes absout-il la Turquie du droit international ?

Ces milices, ou ce que nous appelons les « combattants par procuration », sont directement protégées par la Turquie. Elles sont armées, commandées et dépendent directement de l’État turc. En réalité, c’est le ministre turc de la Défense qui coordonne et organise ces forces. Le fait que les régions occupées soient administrées par la Turquie, que tout fonctionne en turc, que la monnaie officielle soit la livre turque et que la sécurité, ou plutôt la répression, soit assurée par des milices agissant sous les ordres directs du gouvernement turc rend la situation on ne peut plus claire.

De plus, les équipements militaires de haute performance utilisés (drones, avions de combat) appartiennent à l’armée turque, comme le prouvent les conclusions du parquet. Ces milices ne sont pas des acteurs indépendants ; elles fonctionnent comme des extensions de l’armée turque ou comme des vestiges de groupes militants radicaux opérant désormais sous commandement turc.

Erdogan puise sa force dans le silence international

Comme vous l’avez mentionné, l’État turc cible délibérément les civils et les implantations civiles, violant ainsi directement le droit international. Pourtant, la communauté internationale reste largement silencieuse. Comment interprétez-vous ce silence et cette impunité envers la Turquie ?

C’est précisément ce que le PPT veut mettre en lumière : sensibiliser. Mais le paysage géopolitique actuel est tellement complexe que même l’ONU est impuissante, et le président Erdoğan le sait très bien.

Erdogan, avec une ruse et une imprudence incroyables, continue de défier le droit international tout en intensifiant la pression sur le Rojava. Son objectif est de démanteler le modèle démocratique et autonome du Rojava, basé sur l’égalité des sexes. Ce modèle constitue une menace directe pour la Turquie autoritaire, religieuse et conservatrice qu’il imagine.

La communauté internationale a déjà démontré son incapacité totale à empêcher le génocide en Palestine ou à arrêter l’expansionnisme israélien qui consiste à redessiner les frontières territoriales. Le Liban a souffert et continue de souffrir, tandis que la Syrie reste partiellement occupée par Israël, et tout cela se déroule en toute impunité.

En même temps, de l’autre côté de la Syrie, la Turquie mène ses attaques de manière plus secrète, mais selon les mêmes principes, en violant les lois les plus fondamentales et les plus sacrées de la civilisation. Les Conventions de Genève et le droit international dans son ensemble sont totalement bafoués. Ces valeurs sont bafouées de la même manière téméraire que celle dont nous sommes témoins avec Israël, soutenu par les États-Unis, et avec une vision d’un monde où seuls les plus forts, les plus riches et les plus puissants dictent la loi, tandis que les droits fondamentaux sont bafoués. C’est exactement ce qui se passe presque partout. C’est pourquoi nous, citoyens, devons rappeler par tous les moyens possibles que c’est nous, le peuple, qui sommes les véritables détenteurs et défenseurs de la loi. (ANF)

TURQUIE. Deux femmes journalistes emprisonnées en février

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TURQUIE / KURDISTAN – L’Association des femmes journalistes de Mésopotamie, MKG a publié son « Rapport de février 2025 sur les violations des droits des femmes journalistes ». Le rapport souligne que la pression sur les journalistes s’accroît et que les activités journalistiques sont présentées comme des éléments criminels. Le rapport, qui indique que les journalistes sont victimes de violences, de détentions, de procès illégaux et de censure, affirme : « La liberté de la presse est un droit fondamental non seulement pour les journalistes mais pour l’ensemble de la société. »
 
La MKG (en kurde: Platforma Rojnamegerên Jin a Mezopotamyayê; en turc: Mezopotamya Kadın Gazeteciler Derneği) a dénoncé l’arrestation et la persécution dont sont victimes les femmes journalistes, en écrivant qu’« en tant que MKG, nous condamnons toutes les formes d’oppression contre la presse indépendante et réitérons notre détermination à défendre la liberté de la presse. Le journalisme indépendant est une garantie du droit du public à recevoir des informations. Cependant, les journalistes sont soumis à une double oppression, à la fois dans l’exercice de leur profession et en raison de l’inégalité des sexes. Cette situation menace les droits démocratiques non seulement des journalistes mais aussi de la société toute entière. Nous appelons l’ensemble du public démocratique à dénoncer ces graves attaques contre la profession de journaliste et à accroître sa solidarité avec la presse indépendante. »
 
Deux femmes journalistes arrêtées en février
 
Le rapport a partagé des informations selon lesquelles trois journalistes ont été agressés en février, quatre journalistes ont été détenus et deux d’entre eux ont été arrêtés, et cinq journalistes ont subi des pressions juridiques. Le rapport indique également que 4 sites Web ont été fermés et que l’accès à 9 plateformes de médias numériques a été bloqué.
 
10 femmes journalistes sont derrière les barreaux
 
Le rapport indique que dix femmes journalistes sont emprisonnées actuellement. Il s’agit d’Elif Akgül, Elif Ersoy (rédactrice en chef du magazine Yürüyüş), Eylem Babayiğit, Hatice Duman (propriétaire et rédactrice en chef du journal Atılım), Necla Demir Arvas, Özden Kınık (ancienne employée de TRT), Öznur Değer (directrice de site 100% féminin JINNEWS), Züleyha Müldür (agence de presse Etkin) et Rahime Karvar et Reyhan Hacıoğlu (travailleuse du journal Yeni Yaşam). (Mezopotamya) 

L’Iran et la Turquie se départagent le Kurdistan du Sud

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IRAK / KURDISTAN – L’Iran (par l’Est) et la Turquie (par le Nord) se départagent la région autonome kurde d’Irak (Gouvernement régional du Kurdistan).

Selon l’ONG Community Peacemaker Teams (CPT), organisation internationale de défense des droits humains et de réduction de la violence, l’Iran a discrètement construit 151 bases et avant-postes militaires le long des zones frontalières de la région du Kurdistan et des zones contestées, étendant sa présence de 5 à 10 kilomètres sur le territoire du Kurdistan du Sud.

Bases militaires turques et iraniennes au Kurdistan irakien, par CPT
 
Parallèlement, la Turquie maintient 74 bases et avant-postes sur le territoire de la région du Kurdistan, ses forces pénétrant jusqu’à 35 kilomètres de la frontière.
 
L’organisation affirme que l’Iran a accéléré la construction d’installations militaires le long de la frontière, avec plus de 151 bases répertoriées à ce jour. Dans le même temps, la Turquie a renforcé sa position avec 74 bases et centres de commandement dans les régions frontalières.
 
Du district de Mandali dans la province de Diyala à la région de Sidekan dans la province d’Erbil, les postes de contrôle militaires iraniens et les bases d’opérations avancées sont positionnés à une telle proximité des colonies kurdes que les résidents locaux peuvent facilement observer les mouvements du personnel militaire iranien.
 
Les responsables irakiens de la sécurité aux frontières confirment que l’Iran et l’Irak ont ​​tous deux construit des installations militaires dans ce qu’ils appellent des « zones frontières zéro » – des zones frontalières neutres séparant des pays voisins où, selon les normes internationales, les positions militaires ne devraient pas être établies. (Kurdistan Watch)

TURQUIE. Les femmes seront dans la rue le 8 mars

TURQUIE / KURDISTAN – A l’occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars, les femmes kurdes et turques seront dans la rue le 8 mars pour défendre leurs droits.

Les femmes descendront dans la rue le 8 mars

Les guerres et les conflits au Moyen-Orient ont entraîné une oppression et une violence accrues à l’égard des femmes, les privant de nombreux droits fondamentaux, notamment de leur droit à la sécurité.

En Turquie et au Kurdistan, les femmes poursuivent leurs efforts pour obtenir des réformes juridiques qui protégeraient leurs droits. Alors qu’elles se préparent à célébrer le 8 mars, Journée internationale des femmes, elles le font avec un esprit de résistance contre la violence de l’État masculin.

Des femmes kurdes de Diyarbakır (Amed) ont parlé à l’ANF de leurs points de vue à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Nous descendrons dans la rue

Şilan Aytemiz : « Le 8 mars est la Journée internationale des femmes, mais dans notre pays, même ce jour-là, des femmes sont assassinées. Cela doit cesser. Non seulement nos femmes, mais aussi nos enfants sont tués. Les femmes ne sont pas valorisées dans ce pays. Les femmes n’existent pas ici, mais leur « journée », oui. Il n’y a pas de justice dans ce pays. Alors que des peines sévères sont infligées pour d’autres crimes, la justice reste silencieuse lorsque des femmes sont assassinées. Les femmes doivent s’unir. Nous devons nous tenir ensemble dans la rue, faire entendre nos revendications et nous battre. Si nécessaire, nous devons résister. Le 8 mars, nous serons dans la rue. »

Les femmes réclament la paix

Hediye Kurt : « Les femmes veulent avant tout la paix. Le peuple kurde et les femmes ont besoin de paix. Notre priorité doit être d’assurer l’éducation de toutes les femmes et de toutes les filles. En tant que femmes, nous devons faire entendre notre voix contre l’oppression et l’injustice. Nous devons rester unies. Notre seul chemin vers la libération est la solidarité. Tant que nous resterons divisées, l’oppression continuera. J’espère que le 8 mars, Journée internationale des femmes, deviendra un tournant historique pour les femmes et que notre lutte se renforcera. »

Les lois protégeant les femmes ne sont pas appliquées

Eda Ekin : « Le 8 mars est une journée importante pour les femmes du monde entier. Cependant, les luttes et la valeur des femmes ne doivent pas se limiter à une seule journée ; leur valeur doit être reconnue chaque jour. Nous voulons un pays sans violence, où les femmes sont valorisées et respectées. En tant que femmes, nous sommes très puissantes et nous devons nous unir pour renforcer encore davantage notre pouvoir. Malheureusement, les lois en vigueur dans ce pays ne protègent pas efficacement les femmes. »

Nous devons rester unies

Suzan Koçak : « En tant que femmes, nous devons nous protéger. Les femmes devraient pouvoir exprimer librement leurs opinions. Pour prévenir la violence à l’égard des femmes, nous devons nous unir et agir collectivement. Les femmes doivent être libres. Il devrait y avoir davantage d’organisations soutenant les droits et l’autonomisation des femmes. »

Les lois protégeant les femmes doivent être appliquées

Fatma Kantar : « L’importance du 8 mars est immense, mais malheureusement, son importance n’est pas reconnue dans notre pays. J’espère que les violences et les massacres contre les femmes cesseront. Il est temps de renforcer la lutte contre la mentalité masculine. Il doit y avoir plus d’espaces où les femmes peuvent s’exprimer librement. Malheureusement, aucune femme dans ce pays n’est complètement en sécurité. Les lois qui protègent les femmes doivent être mises en œuvre immédiatement. » (ANF)