TURQUIE. Arrestations à cause de danses kurdes à Osmaniye
L’Iran a pendu le manifestant kurde Gholamreza Rassaï
IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien a exécuté Reza (Gholamreza) Rasai, un prisonnier politique kurde et adepte de la religion Yarsan, arrêté pendant le mouvement « Femme, Vie, Liberté ».
Selon un rapport reçu par l’ONG Hengaw, l’exécution de Reza Rasai a eu lieu aux premières heures du mardi 6 août 2024, à la prison centrale de Kermanshah (Dizel Abad). Gholamreza Rassaï, un homme de 34 ans de la ville de Sahneh, dans la province de Kirmaşan, a été exécuté sans notification préalable à sa famille.
L’ONG Iran Human Rights avait rapporté que Rasaei avait lui-même déclaré au tribunal que ses aveux avaient été obtenus sous la torture, ce que le juge a décidé d’ignorer, tout comme deux témoignages d’experts qui le disculpaient, dont un rapport médico-légal (AFP).
Une source bien informée a révélé que les agences de sécurité n’ont informé la famille de Rasai de l’exécution que ce matin. Elles ont également été averties qu’elles n’étaient pas autorisées à l’enterrer dans sa ville natale de Sahneh.
Le dimanche 31 décembre 2023, le dossier de Rasai a été transmis au Département d’exécution des peines de la province de Kermanshah par Mohammad Rasool Haqnajati, le chef de la deuxième branche du tribunal pénal de Kermanshah, qui avait prononcé la peine de mort. La Cour suprême de la République islamique d’Iran avait approuvé la peine de mort deux semaines auparavant.
En octobre 2011, Rasai avait été condamné à mort par la deuxième chambre du tribunal pénal de la province de Kermanshah pour le meurtre de Nader Bairami, chef des services de renseignements du CGRI dans la ville de Sahneh. Cette peine avait été prononcée sous la pression du chef du pouvoir judiciaire de la République islamique d’Iran, malgré l’absence de preuves et de documents prouvant le crime.
Il est important de noter que la condamnation de Rasai a été prononcée sur la base d’aveux forcés obtenus après des mois de torture et de fabrication de preuves. Aucun document de preuve n’a été présenté dans cette affaire.
Le vendredi 24 novembre 2022, Rasai a été arrêté par les forces gouvernementales dans la ville de Karaj. Après son interrogatoire, il a été transféré à la prison de Dizel Abad à Kermanshah.
IRAK. Bagdad ferme trois organisations kurdes et yézidis
ROJAVA. Un drone cible une usine d’huile d’olive à Qamishlo
SYRIE / ROJAVA – Une usine d’huile d’olive à Kerbawi, une banlieue sud de Qamişlo sous contrôle kurde, a été la cible d’une attaque. On affirme qu’il s’agit d’une attaque menée par un drone turc.
Une usine d’huile d’olive dans la ville de Qamişlo, dans le nord-est de la Syrie, sous contrôle kurde, a été attaquée lundi, sans que l’ampleur des pertes humaines et des dégâts ne soit encore connue. Si l’identité des assaillants n’a pas été officiellement confirmée, des sources s’entretenant avec l’agence de presse ANHA indiquent que le bombardement aurait probablement été effectué par un drone turc.
L’ampleur des dégâts causés à l’usine d’huile d’olive et les pertes humaines restent à déterminer, a ajouté l’agence. L’attaque s’est produite dans la banlieue de Kerbawi, située dans la partie sud de Qamishlo. Les autorités évaluent encore la situation pour recueillir plus d’informations sur l’incident.
Cet événement marque le dernier incident d’une série d’attaques turques dans la région sous domination kurde. (Medya News)
Une ancienne prisonnière politique kurde d’Iran arrêtée en Turquie
TURQUIE – Fatemeh Davand avait été convoquée devant un tribunal pour l’exécution de sa peine en Turquie. Risquant la prison, elle avait tenté de quitter illégalement la Turquie avec son fils, ce qui avait conduit à leur arrestation.
Fatemeh Davand, ancienne prisonnière politique kurde et témoin au tribunal d’Aban, a été arrêtée par la police turque le 3 août avec son fils, Arya Yousefi, alors qu’elle tentait de quitter la Turquie.
La mère et son fils ont été emmenés dans un lieu tenu secret, a rapporté le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN).
Davand, qui avait déjà été condamnée par un tribunal turc à deux ans et un mois de prison, avait été convoquée au tribunal pour l’exécution de sa peine.
Menacée d’emprisonnement, elle a tenté un départ illégal de Turquie avec son fils, ce qui a entraîné leur arrestation.
Selon certaines informations, elle serait probablement transférée en prison pour purger sa peine et serait confrontée à la menace supplémentaire d’être renvoyée de force en Iran.
Davand, une femme kurde de Bukan, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a été arrêtée par les forces de sécurité de la ville lors de manifestations en novembre 2019.
Elle a enduré 13 jours de torture physique et psychologique au centre de détention du ministère du Renseignement à Orumiyeh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, afin d’obtenir des aveux forcés qui ont ensuite été diffusés sur les médias d’État iraniens.
Davand a ensuite été transférée du centre de détention au quartier des femmes de la prison centrale d’Orumiyeh et a été libérée sous caution de 10 milliards de rials (près de 20 000 dollars américains) le 25 mars 2020.
En mai 2020, elle a été condamnée à cinq ans d’emprisonnement, réduit plus tard à trois ans et neuf mois, par la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, pour « actes contre la sécurité nationale ».
Dans une affaire distincte en février 2021, Davand a été jugée par la branche 103 du deuxième tribunal pénal de Bukan pour « trouble à l’ordre public en participant à des émeutes » et « retrait du hijab ».
Elle a été acquittée du chef d’accusation de « retrait du hijab », mais condamnée à cinq mois de prison et 30 coups de fouet pour « trouble à l’ordre public en participant à des émeutes ».
Le 6 août 2020, Davand a été transférée à la prison centrale d’Orumiyeh pour purger sa peine et a été libérée sur parole en novembre 2021, quittant l’Iran pour la Turquie un mois plus tard.
Elle était l’une des témoins au Tribunal Aban organisé par des organisations de défense des droits humains à Londres en novembre 2021.
IRAN. Le régime iranien a exécuté au moins 300 prisonniers au cours des sept derniers mois
IRAN – Selon les données recueillies par l’ONG Iran Human Rights, au moins 300 personnes ont été exécutées en Iran au cours des sept premiers mois de 2024. Il s’agit d’une baisse de 30 % par rapport à la même période en 2023, où au moins 430 personnes ont été exécutées. Cette diminution peut être attribuée aux élections parlementaires et présidentielles et au décès du président Raïssi.
Parmi les personnes exécutées figuraient 15 femmes, 42 membres des minorités baloutches, 20 membres des minorités kurdes et 20 ressortissants afghans.
Sur les 300 exécutions recensées par l’IHRNGO, seulement 9% (28 exécutions) ont été annoncées par des sources officielles. Les 91% restants ont été confirmés par Iran Human Rights par le biais de deux sources indépendantes.
Sur les 300 exécutions enregistrées, 172 étaient pour des accusations liées à la drogue, 110 pour meurtre, 15 pour des accusations liées à la sécurité (efsad-fil-arz, moharebeh et baghy), et 3 pour des accusations de viol.
Les exécutions liées à la drogue augmentent continuellement chaque année depuis 2021. Cependant, on constate une diminution de 20 % au cours des sept premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’année dernière, où 216 personnes ont été exécutées pour des accusations liées à la drogue. 95 exécutions liées à la drogue ont été enregistrées pour la même période en 2022.
Aperçu des exécutions de janvier à juillet 2024 :
- Au moins 300 personnes ont été exécutées
- Seules 28 exécutions (9%) ont été annoncées par des sources officielles
- 172 des exécutions enregistrées étaient liées à des accusations liées à la drogue
- 110 personnes ont été exécutées pour meurtre (qisas, rétribution en nature)
- 15 personnes ont été exécutées pour des accusations liées à la sécurité de baghy (rébellion armée), moharebeh (inimitié contre Dieu) et efsad-fil-arz (corruption sur terre)
- Sur les 15 exécutions liées à la sécurité, 5 étaient accusées d’espionnage pour Israël, 5 étaient des prisonniers politiques kurdes-sunnites
- Trois des exécutions enregistrées étaient pour viol
- Au moins 15 femmes ont été exécutées, dont 10 pendues pour des délits liés à la drogue
- Parmi les personnes exécutées figuraient 42 membres des minorités baloutches et 20 membres des minorités kurdes.
- 20 ressortissants afghans et un ressortissant irakien figurent également parmi les personnes exécutées.
Iran Human Rights met en garde contre l’intensification des exécutions en Iran et appelle la communauté internationale et le public à accorder une attention particulière aux exécutions dans les prisons iraniennes.
SYRIE. La Turquie et le Qatar changent la démographie d’Afrin
SYRIE / ROJAVA – Les États turc et qatari, accusant Israël de nettoyage ethnique contre les Palestiniens, se sont alliés pour changer la démographie du canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie et ses mercenaires islamistes depuis 2018.
« Avec le soutien du Qatar, les travaux de construction de maisons en Syrie, pouvant accueillir 1 million de réfugiés, se poursuivent », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en mai 2023.
Au moment où la Turquie et le Qatar accusent Israël de nettoyage ethnique contre les Palestiniens, les deux gouvernements, via des organisations qu’ils financent et soutiennent, construisent des colonies dans les zones occupées par la Turquie dans le nord de la Syrie, principalement dans celles à majorité kurde, dont Afrin.
Les colonies qui ont été construites visaient à loger les familles des militants des factions armées de l’opposition soutenues par la Turquie, alias l’Armée nationale syrienne (ANS), qui sont venus d’autres régions de Syrie et ont saisi les maisons et les propriétés des habitants autochtones d’Afrin.
Jusoor News, un réseau d’information arabophone basé à New York, a déclaré que tandis que le monde organise des conférences et des manifestations internationales pour exprimer son inquiétude face au soi-disant génocide du peuple palestinien à Gaza, il ferme les yeux sur le nettoyage ethnique systématique et les efforts visant à effacer la culture et l’existence des Kurdes de la région d’Afrin occupée par la Turquie, dans le nord-ouest de la Syrie.
« Nous avons été déplacées sous les bombardements aériens et les tirs d’artillerie », se souvient Naima Khalil, une femme déplacée d’Afrin, à l’occasion de l’invasion turque d’Afrin. « Il y avait des enfants et des femmes. »
« Nous n’avions rien avec nous, pas de nourriture, pas de vêtements », a-t-elle déclaré à Jusoor News. « Nous avons à peine essayé de nous sauver, nous et nos enfants. »
En mars 2018, les forces turques ont occupé Afrin après 58 jours d’affrontements avec les Unités de protection du peuple kurde (YPG). L’opération, baptisée « Rameau d’olivier », a été menée sous prétexte de protéger la sécurité nationale turque.
L’opération a alors provoqué le déplacement de plus de 300 000 Kurdes qui ont trouvé refuge dans cinq camps de déplacés à proximité de la ville d’Alep et d’autres villes du nord-est de la Syrie.
« Nous ne savons pas ce qui nous attend », a déclaré une autre femme déplacée. « Nous ne savons pas où nous serons ni où nous devrons aller. »
Depuis lors, le gouvernement turc, dirigé par Erdogan, avec l’implication de certains États du Golfe, notamment le Qatar et les organisations islamistes, a lancé le processus de changement démographique en construisant des colonies et des unités de logement pour loger les familles des membres de l’ANS.
En septembre 2023, le directeur exécutif de l’organisation Qatar Charity, Youssef Bin Ahmad al-Kuwari, le vice-gouverneur de Gaziantep, Anal Alkal, la maire de Gaziantep, Fatima Shahin, et des représentants de l’organisation turque AFAD et du Croissant-Rouge turc ont signé un accord dans la capitale turque Ankara pour construire des colonies dans la ville d’al-Bab, à l’est d’Alep.
Qatar Charity a affirmé que son projet visait à soutenir des projets de reconstruction dans le nord de la Syrie après le tremblement de terre dévastateur du 6 février qui a frappé la région.
Selon Jusoor News, le Qatar a accepté de financer 240 000 logements pour les Arabes dans les zones occupées par la Turquie dans le nord de la Syrie.
« La Turquie rassemble des fonds du Qatar pour construire les colonies », a déclaré à Jusoor News Sardar Mella Darwish, journaliste syrien. « Les mouvements islamistes politiques soutiennent le processus de construction. »
De nombreuses organisations turques telles que l’association humanitaire WIFAK, l’association Beyaz Eller (Mains Blanches), l’organisation Helping Hand for Relief and Development (HHRD), l’AFAD, la Fondation Türkiye Diyanet, la Fondation de secours humanitaire (IHH), Good Neighbors, basée en Californie, et l’organisation Orange sont les agences d’exécution qui ont réussi à construire des colonies à Afrin.
« Les autorités turques ont rapidement organisé la réinstallation de centaines de familles arabes sunnites déplacées de la Ghouta orientale dans des maisons appartenant à des habitants kurdes de la région », a indiqué Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié en février. « Il s’agit d’un exemple clair des efforts déployés par la Turquie pour modifier la démographie de la région afin d’y affaiblir la présence kurde. »
Lors d’une réunion des dirigeants des sections régionales du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir le 31 juillet, Erdogan a déclaré : « Israël est le seul État de notre région qui cherche sa sécurité par l’agression, les massacres et l’occupation de terres, et qui agit comme une organisation terroriste. »
Si tel est le cas, comment Erdogan a-t-il occupé des territoires en Syrie et à Chypre ? Comment les forces turques lancent-elles des opérations dans le nord de l’Irak ? Comment Erdogan menace-t-il l’Arménie et la Grèce ? Et comment continue-t-il de menacer d’inonder l’Europe de réfugiés ?
Surtout, la Turquie supervise les violations des droits de l’homme commises par les factions de l’ANS contre les Kurdes à Afrin.
« La Turquie est responsable des actes commis par ses agents ou ceux qui sont sous son contrôle, et de son manquement à prévenir et/ou punir les actes d’autrui dont elle avait ou aurait dû avoir connaissance », peut-on lire dans le rapport de HRW. (North Press Agency)
ROJAVA. L’activité industrielle de Hassaké ralentie par la pénurie de carburant
SYRIE / ROJAVA – Le gouvernorat de Hassaké sous contrôle des forces arabo-kurdes est confrontée à une pénurie de carburant qui affecte l’activité industrielle de la région.
La zone industrielle de la ville de Tel Tamr, dans le gouvernorat de Hassaké, au nord-est de la Syrie, est confrontée à un ralentissement anormal de l’activité. La pénurie et le prix élevé du diesel subventionné sur le marché libre ont entraîné une hausse des prix.
Ammar Abdo, propriétaire d’un atelier de tournage à Tal Tamr, a informé North Press de ses quatre mois de lutte contre une pénurie de diesel, qui a un impact négatif sur son travail.
Son atelier, qui faisait vivre quatre familles, a dû se séparer de ses ouvriers en raison du manque de diesel nécessaire pour terminer le travail. Il est obligé d’acheter du carburant au prix du marché libre de 4 700 livres syriennes (SYP) (environ 0,30 dollar).
Il a expliqué que les coûts de production atteignaient autrefois 10 000 SYP (environ 0,33 $), mais qu’ils dépassent désormais 100 000 SYP (environ 7 dollars) en raison de la crise du carburant.
Abdo espère que l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) résoudra le problème du carburant car c’est leur source de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Depuis le début de cette année, la région AANES est aux prises avec une grave pénurie de carburant en raison des bombardements turcs sur les installations pétrolières, ce qui a entraîné des difficultés de vie dans plusieurs régions.
Il dit que si ce problème dure plus longtemps, il vendra son matériel et cherchera un autre métier.
L’industrie est l’un des principaux secteurs qui offrent des opportunités d’emploi à des centaines de personnes compte tenu de la crise économique que traverse le pays.
Auparavant, les propriétaires d’entreprises recevaient leur allocation mensuelle de carburant de la station-service à un prix subventionné de 2 050 SYP. Cependant, ils sont désormais obligés d’acheter du carburant au prix du marché, ce qui a entraîné une augmentation de 100 % de leurs coûts d’exploitation.
Alors qu’une solution reste difficile à trouver, Hamo Sino, propriétaire d’un magasin de grues et de fournitures industrielles, rapporte qu’il a dû doubler ses honoraires pour maintenir la stabilité de son entreprise.
Il a raconté à North Press ses difficultés, expliquant que son entreprise prospérait lorsque le diesel était disponible à des tarifs subventionnés, ce qui lui permettait de gagner entre 75 et 100 dollars selon le travail. Cependant, depuis que la subvention sur le diesel a été supprimée, il doit désormais acheter du carburant au prix du marché et a dû augmenter ses honoraires à 200 dollars.
Sino a poursuivi en notant qu’avec la récente baisse du travail, l’augmentation des coûts a conduit à une réduction plus large de l’activité, affectant particulièrement les clients tels que les agriculteurs.
Alors que les secteurs économiques se dégradaient les uns après les autres, le problème de l’approvisionnement en carburant inquiétait les propriétaires d’ateliers industriels, qui craignaient de devoir fermer leurs magasins.
Ibrahim, propriétaire d’un atelier de maintenance de machines agricoles, a vu son travail se dégrader à cause de la pénurie de diesel. Occupé à réparer une pièce d’une machine fonctionnant sans électricité, il a réclamé un soutien au secteur industriel pour continuer son travail.
Il a ajouté que si la situation actuelle perdure, ils devront peut-être abandonner car leurs clients ne peuvent plus supporter les nouveaux prix.
Jwan Mella Ayoub, coprésident de la direction des carburants de l’AANES à Hassaké, a souligné qu’ils ont coupé l’approvisionnement en carburant des installations industrielles en raison de la pénurie après l’attaque turque contre les installations de carburant dans la région.
Il a ajouté qu’ils n’ont pas coupé le carburant et le soutien industriel aux installations de service comme les moulins et les boulangeries, en leur fournissant du carburant à un prix subventionné.
La Direction des carburants fournit du carburant à 2 700 SYP par litre pour les secteurs de services privés, tandis qu’elle fournit du carburant aux secteurs publics à 125 SYP par litre. (North Press Agency)
« Le financier de l’État islamique – Khorasan opère en Turquie »
Ismatullah Khalozai, désigné comme facilitateur international de DAECH-K par le Trésor américain le 22 novembre 2021, utilise la Turquie comme une plaque tournante logistique essentielle pour le mouvement de fonds et de combattants, d’après le site Nordic Monitor.
Un membre clé de l’État islamique – Khorasan (EI-K / ISIS-K) opère secrètement en Turquie en utilisant diverses fausses identités pour financer et transporter des militants du groupe, a déclaré le Réseau nordique de surveillance de la recherche (Nordic Monitor)
Voici les détails du scandale révélés par le journaliste de Nordic Monitor, Abdullah Bozkurt :
Un agent clé de l’État islamique en Irak et en Syrie – Province du Khorasan (ISIS-K ou ISIL-K) – a manœuvré subrepticement à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie sous de multiples identités, y compris celles d’un réfugié et d’un homme d’affaires étranger, comme le révèlent des informations confidentielles obtenues par Nordic Monitor.
Ismatullah Khalozai, désigné comme facilitateur international de l’ISIS-K par le Trésor américain le 22 novembre 2021, utilise la Turquie comme une plaque tournante logistique essentielle pour le mouvement de fonds et de combattants.
Bien qu’il soit connu des autorités turques pour ses activités clandestines au nom du groupe terroriste, Khalozai n’a pas fait l’objet d’un gel de ses avoirs par le gouvernement islamiste du président Recep Tayyip Erdogan avant le 23 mars 2022 – quatre mois après que la désignation américaine ait rendu son nom public et seulement suite à une demande du gouvernement américain.
Le décret présidentiel d’Erdogan ordonnant le gel des avoirs de Khalozai omet toutefois des détails d’identification cruciaux, notamment le numéro d’identité nationale unique délivré par l’Autorité de gestion des migrations (Göç İdaresi Başkanlığı), qui fait partie du ministère de l’Intérieur. Le numéro d’identification national s’applique à la fois aux ressortissants turcs et aux résidents étrangers en Turquie.
Bien que le décret énumère plusieurs pseudonymes utilisés par Khalozai — dont Esmatullah Khalouzai, Esmatullah Khalozai, Abdul Ahad, Ukasha Jarrar, Mohammad Qasim Haqzad et Sher Omar Khel — aucun de ces noms n’est accompagné d’un numéro d’identité nationale. Cette omission est significative car un tel numéro est essentiel pour suivre efficacement les individus dans le cadre de fonctions liées au gouvernement, notamment la fiscalité, les prestations de santé et les sanctions.
Deux décrets présidentiels ont placé Khalozai sous le coup d’un gel de ses avoirs en Turquie.
En omettant ce détail crucial, le décret a considérablement entravé les efforts des agences gouvernementales et des institutions financières turques, comme les banques, pour retrouver Khalozai et faire appliquer le gel des avoirs. En Turquie, où presque toutes les transactions bancaires et gouvernementales nécessitent ce numéro d’identification unique, cette omission a permis à Khalozai de poursuivre en grande partie ses activités sans interruption.
Suite à la pression croissante exercée sur la Turquie, le président Erdogan a publié un deuxième décret le 9 décembre 2022, soit neuf mois après la décision initiale, ajoutant un numéro d’identification unique, 99401582772, à la description. Ce numéro d’identification a été attribué à Khalozai sous ce qui semblait être son nom d’emprunt, Mohammad Qasim Haqzad.
Les informations obtenues par Nordic Monitor révèlent que Haqzad s’est enregistré comme citoyen afghan, a déclaré être né le 13 novembre 1977 et a indiqué que ses parents s’appelaient Nazuk et Khudaiibiran. Aucune information n’a été fournie concernant son lieu de résidence en Turquie, ce qui est plutôt inhabituel.
Le décret présidentiel stipulait qu’il s’agissait du seul numéro d’identification que les autorités pouvaient lui attribuer.

Toutefois, cette déclaration semble inexacte. Les informations communiquées à Nordic Monitor suggèrent que Khalozai a été officiellement enregistré comme réfugié dans au moins trois provinces turques différentes sous différents pseudonymes et a reçu un numéro d’identité nationale pour chaque demande approuvée.
Comment il a pu s’enregistrer à plusieurs reprises malgré les contrôles biométriques et d’empreintes digitales effectués par l’agence des migrations reste un mystère. Il s’agit soit d’une influence considérable de la part d’un allié puissant, soit d’un pot-de-vin – un scénario plausible étant donné la corruption généralisée au sein du ministère de l’Intérieur et de ses agences subordonnées, notamment la police, la gendarmerie et l’autorité des migrations.
Sous le nom d’emprunt de Shir Amar Khel, Khalozai s’est enregistré auprès de la branche locale de l’agence des migrations dans la province conservatrice de Karaman en Turquie en tant que réfugié, recevant un numéro d’identité nationale se terminant par 4550. Il a indiqué la province de Kunduz en Afghanistan comme lieu de naissance, a identifié ses parents comme étant Shirin Guln et Nour Mohammad et a indiqué sa date de naissance comme étant le 1er janvier 1993. Il a déclaré sa résidence comme étant un immeuble d’appartements au 2, 160e rue, dans le centre de la ville de Karaman.
Dans la province voisine de Konya, Khalozai s’est à nouveau enregistré sous le pseudonyme d’Abdul Ahad Haleme et a reçu un numéro d’identité nationale se terminant par 9088. Cette fois, il a indiqué sa date de naissance comme étant le 1er janvier 1983 et ses parents étaient Sahebcemal et El Murad. Il a déclaré résider dans un appartement de la rue İrşah, dans le quartier d’Ulubatlı Hasan, dans le district de Karatay à Konya.

Les provinces de Konya et de Karaman sont des bastions du Parti de la justice et du développement (AKP) du président turc Erdogan. Les radicaux et les djihadistes y trouvent souvent plus facilement leur place en raison de la sympathie de la population locale pour ces groupes extrémistes.
Dans un autre cas, Khalozai s’est enregistré à Istanbul sous le nom d’Azmatullah Khalozai, très similaire au nom figurant sur la liste du Trésor. Curieusement, ce nom ne figurait pas dans la liste des sanctions énumérées dans le décret de gel des avoirs présidentiels publié par Erdogan. On lui a attribué un numéro d’identité nationale se terminant par 7668. Pour cet enregistrement, il a indiqué sa date de naissance, le 1er juin 1993, et son adresse, un complexe d’appartements de luxe, Delta Deluxe Sitesi, dans le quartier d’Esenyurt à Istanbul.
Il est tout à fait possible qu’il dispose d’alias, de lieux de résidence et de numéros d’identité supplémentaires, lui permettant de poursuivre ses activités au nom de l’ISIS-K.
Selon le Trésor américain, il aurait non seulement exploité une entreprise de hawala pour transférer des fonds destinés aux opérations de l’EI-K en Turquie, mais aussi aux Émirats arabes unis pendant un certain temps. Il aurait également été impliqué dans le trafic d’êtres humains, notamment en transportant personnellement un messager de l’EI-K d’Afghanistan vers la Turquie à une occasion.
Le dernier rapport de surveillance publié en juin par l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU concernant l’EI et Al-Qaïda décrit Khalozai comme supervisant les finances de l’EI-K en Europe, en particulier celles liées au trafic de migrants. Le rapport indique également que les États européens considèrent l’EI-K comme la plus grande menace terroriste extérieure pour l’Europe. La Turquie reste jusqu’à présent une plaque tournante logistique essentielle pour les opérations de l’EI-K.
Pakhshan Azizi: « Notre crime est d’unir la femme, la vie et la liberté »
IRAN – Une pétition est en cours pour sauver la vie de Pakhshan Azizi, journaliste, travailleuse sociale et ancienne prisonnière politique kurde condamnée à mort par le régime iranien pour « rébellion ». Pakhshan Azizi a déclaré dans une lettre écrite dans les couloirs de la mort qu’« Il n’y a pas de liberté sans sacrifice. Le prix de la liberté est élevé. Notre crime est d’unir la femme, la vie et la liberté. »
Hengameh Hoveyda, écrivaine, journaliste, militante politique et chercheuse en politique, a traduit la lettre de Pakhshan Azizi. Nous le partageons avec vous:
Pakhshan Azizi, une prisonnière politique condamnée à mort, a rédigé une lettre depuis la prison d’Evin, dont le texte complet a été publié aujourd’hui, le 27 juillet 2024, sur le canal Telegram de Bidarzani. Elle y déclare : « Il n’y a pas de liberté sans sacrifice. Le prix de la liberté est élevé. Notre crime est d’unir la femme, la vie et la liberté. »
Dans cette lettre, Azizi écrit également : « Sharifeh Mohammadi, moi-même et les autres femmes condamnées à mort ne sommes ni les premières ni les dernières à être condamnées simplement pour avoir cherché une vie libre et digne. Mais il n’y a pas de liberté sans sacrifice. Le prix de la liberté est élevé. Notre crime est d’unir la femme, la vie et la liberté. »
Azizi raconte son arrestation violente avec sa famille par les forces de sécurité, les tortures subies pendant sa détention, ainsi que ses positions et activités politiques. Elle écrit : « J’ai été pendue à plusieurs reprises pendant les interrogatoires. »
Originaire de Mahabad et diplômée en travail social de l’Université Allameh Tabataba’i de Téhéran, Azizi a été arrêtée le 4 août 2023 par les forces du ministère des Renseignements à Téhéran. Durant sa détention, elle a été privée de son droit de rencontrer sa famille et d’avoir un avocat, subissant des pressions et des tortures pour obtenir des aveux forcés. Le 11 décembre 2023, elle a été transférée du quartier 209 au quartier des femmes de la prison d’Evin.
Deux audiences de son procès ont eu lieu les 29 mai et 16 juin 2024, pour des accusations de « baghy » (rébellion armée) devant la 26e chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, présidée par le juge Iman Afshari. Azizi avait déjà été arrêtée en 2009 lors d’une manifestation d’étudiants kurdes de l’Université de Téhéran contre les exécutions politiques au Kurdistan.
Extraits de cette lettre qui a été entièrement publiée sur la chaîne Telegram de Bidarzani :
Prison
« […] Il y a une guerre en cours entre la vie et le temps ! Elle s’agrippait au mur de la cellule pour ne pas tomber. Cela faisait longtemps qu’elle ne distinguait plus le jour de la nuit pour trouver un moyen de rester et de survivre. Avec la méthode d’intimidation de l’État et vingt armes au-dessus de leurs têtes, qu’ils prétendaient avoir capturé des terroristes (ce même terrorisme dont l’intimidation publique est l’un des principes !). Un adolescent de 17 ans, qui voyait sa tante après des années de séparation, est allongé au sol avec son père, sa sœur et son beau-frère. Les mains attachées derrière le dos, une arme sur la tête, une famille sacrée (cette même famille sacrée sur laquelle reposent les fondations de la République islamique) est enchaînée en montant sur leur dos. Un sourire qui montre la puissance et la victoire de « l’État de la famille » ; l’opération est réussie. Ils se dirigent vers le haut et encore plus haut… Les scènes de massacres et de désintégration de milliers de familles passent devant ses yeux comme un film tragique. Dans une faiblesse physique extrême, elle s’agrippe aux murs de la cellule 33 d’Evin (en haut). Cette même cellule où elle a été enfermée avec la même accusation de « être Kurde » et « être femme » et tenter de « être soi-même ». Elle entend la toux de son père, qui a subi trois attaques cardiaques, récemment opéré d’un cancer, et dont le corps porte encore les traces des balles des années 80, depuis le bloc 4. Et depuis d’autres blocs, elle entend les cris de sa sœur qui a demandé à plusieurs reprises de voir son unique enfant terrifié. »
Opinions politiques
[…] Un orientalisme qui ne connaît pas de frontières !
[…] Une approche matérialiste et concrète (pas réaliste) des vérités sociales (la plus grande vérité niée tout au long de l’histoire et sur laquelle les politiques d’éradication ont été appliquées), et cela signifie une science positiviste (pas sociologique, qui est une science très complexe). Cela signifie évidemment agir selon la stratégie de la modernité capitaliste (pas anti-capitaliste). Avec cette même stratégie de modernité capitaliste au Moyen-Orient, le corps du Kurdistan a été décomposé et ces mêmes Kurdes ont été étiquetés sécessionnistes dès la naissance ! Le Kurdistan est une société dynamique qui, tout au long de l’histoire, n’a jamais été dominée par aucun État. La différence fondamentale de la société kurde contemporaine est son passage du nationalisme à une société socialiste. Pas avec le déni et l’hostilité, mais avec le respect de toutes les croyances…
[…] La politique au sens véritable existe précisément lorsque ceux qui sont de l’autre côté y participent. Le pouvoir de tous, le pouvoir du peuple qui n’a rien, là où le peuple que l’on pense ne pas être fait pour la politique commence à s’occuper des préoccupations sociales, ce n’est ni un lieu de peur ni de menace, ils décident et montrent qu’ils en sont capables. Les paroles du souverain doivent être une motivation pour la quête de la vérité, pour la construction de la volonté ; façonner à la fois le chemin, le voyageur et son identité selon le centre et l’autorité, ce n’est pas de la démocratie, c’est une violation de la démocratie. La justice n’est pas de punir avec les mêmes lois qui sont la cause de la crise. Car l’autre est l’effet. La justice, c’est attribuer quelque chose à quelqu’un qui en est digne, c’est-à-dire son identité. Celui qui donne la mort, la pauvreté, l’exploitation, l’arrogance, l’hypocrisie, c’est lui qui doit aussi punir. Dire que la justice est établie et que la vérité a été révélée et que l’autre nie la vérité, que peut-ce que cela signifier ?
[…] Et celui qui a marché sur le chemin de la vérité et de la liberté a donné un autre sens à la vie et à la mort. Nous n’avons pas peur de la mort, mais de vivre sans dignité et en esclavage. La vie libre commence là où les femmes (les plus anciennes colonisées) vivent fermement et avec détermination pour leur honneur et leur dignité, embrassant la mort pour une vie libre.
Sharifeh Mohammadi, moi et d’autres femmes qui sommes sur le point d’être exécutées, nous ne sommes ni les premières ni les dernières femmes à être condamnées simplement pour avoir recherché une vie libre et digne. Mais tant qu’une vie ne sera pas sacrifiée, la liberté ne sera pas réalisée. Le prix de la liberté est élevé. Notre crime est de lier Jin, Jiyan, Azadî (Femmes, Vie, Liberté).
Les Kurdes et leurs amis mobilisés contre l’isolement d’Imrali
MONDE – Les Kurdes et leurs ami-e-s sont mobilisé-e-s pendant trois jours contre l’isolement d’Imrali.
Le Congrès européen des sociétés démocratiques du Kurdistan (Kongreya Civakên Demokratîk a Kurdîstanîyên Ewrupa – KCD-E) appelle les Kurdes d’Europe et leurs ami-e-s à descendre dans la rue les 5, 6 et 7 août pour protester contre l’isolement carcéral imposé au leader kurde Abdullah Öcalan sur l’île prison d’Imrali.
Dans un communiqué écrit, le KCDK-E a déclaré que l’isolement imposé au leader du kurde Abdullah Öcalan n’était « pas une situation acceptable » pour le peuple kurde et l’a appelé à participer activement aux sit-in de trois jours qui débuteront demain, 5 août.
Voici le communiqué du le KCDK-E :
« Le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan est détenu à l’isolement depuis 25 ans. Le CPT et le Conseil de l’Europe ne divulguent pas d’informations sur ce qui s’est passé à Imralı et sur les raisons pour lesquelles il n’y a pas eu de rencontres avec le leader Apo [Abdullah Öcalan].
Un système d’isolement maintenu depuis 25 ans, aucune nouvelle du Leader Apo depuis 4 ans, et de même, l’interdiction des visites de la famille et des avocats, ne sont plus des situations acceptables pour le peuple kurde.
Les sanctions disciplinaires invoquées pour justifier l’isolement du leader Apo visent à l’empêcher de recevoir des visites, mais aussi à l’empêcher d’être rejugé et de recouvrer sa liberté physique grâce au « droit à l’espoir ». Cette situation n’est pas acceptable. La « sanction disciplinaire » est une excuse inventée de toutes pièces.
Une grande résistance se poursuit à Imralı. Cette résistance est dirigée à la fois contre les forces du complot international et contre le système génocidaire de l’État turc. Cette résistance déterminée, maintenue par le leader Apo, se poursuit sur la base du procès et de la condamnation de l’État turc colonialiste et génocidaire.
Cette grande résistance menée par le leader Apo à Imrali se répand et grandit dans le monde entier. L’État fasciste turc persiste à perpétuer le système de torture et d’anarchie. Le peuple kurde ne considère pas le système de torture et le régime d’Imrali comme légitimes et ne les accepte pas. Notre lutte déterminée pour dénoncer le système d’Imrali, qui est entièrement mené dans l’anarchie et l’injustice, et pour démasquer l’État turc génocidaire continue.
Notre lutte pour forcer le CPT, le Conseil de l’Europe et les institutions qui contribuent directement et indirectement à l’isolement à prendre position se poursuit. Pour cette raison, le peuple kurde et ses amis en Europe, en Angleterre, au Canada et en Australie, entament un sit-in de protestation les 5, 6 et 7 août.
(…) »
« Les femmes de Shengal ont répondu au génocide en s’organisant »

