TURQUIE. L’agriculture de 36 provinces ravagée par le gel et des chutes de neige

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TURQUIE / KURDISTAN – Des champs de betterave du Sud, des vignobles de l’Ouest, des vergers d’abricotiers de Malatya, des noisetiers de la région de la Mer Noire… ont été endommagés par des chutes de neige et des températures anormalement basses du mois d’avril qui ont frappé la Turquie, y compris les régions kurdes du Sud-Est, provoquant un risque de sécurité alimentaire pour le pays. De nombreux produits agricoles ont été touchés par le gel dans 36 provinces de Turquie, où les températures sont tombées en dessous de zéro degré et où des chutes de neige ont eu lieu en avril. Selon les informations compilées par l’Agence Anadolu, des gels agricoles se sont produits dans 36 provinces en raison des chutes de neige et du temps froid de ces derniers jours. Le ministre de l’Agriculture et des Forêts, İbrahim Yumaklı, a attiré l’attention dans sa déclaration du 12 avril sur le fait qu’ils connaissent l’un des plus grands épisodes de gel agricole de l’histoire après le grand épisode de gel agricole de 2014 en raison de conditions météorologiques défavorables. (Bianet)   

ROJAVA. Un jour férié pour le Nouvel-an yézidî Çarşema Sor

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SYRIE / ROJAVA – L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a décrété un jour férié à l’occasion du Nouvel-an yézidi (Çarşema Sor) célébré le mercredi 16 avril 2025. Le Nouvel An yézidi: Çarşema Sor Selon le calendrier yézidi, nous sommes en l’an 6 775. Le nouvel an yézidi, Çarşema Sor (Mercredi Rouge) ou Çarşema Serê Nîsanê, est célébré au printemps, le premier mercredi du mois d’avril selon les calendriers julien et séleucide, c’est-à-dire le premier mercredi du 14 avril ou après selon le calendrier grégorien. Durant les célébrations du Çarşema Sor (prononcer Charshama Sor), les Yézidis se rendent en masse au temple yézidi (Laleş) qui abrite la tombe de Cheikh Adi, mort en 1162 et allument 365 bougies. Charshama Sor a pour but de commémorer la création de l’univers et de célébrer la nature et la fertilité.   Le patrimoine religieux yézidî
Les Yézidis, ayant perdu la majeure partie de leur patrimoine religieux à la suite d’invasions continuelles, tirent leurs connaissances des traditions religieuses. C’est écrit dans le discours de la Genèse :
 
« Notre Seigneur a commencé à créer l’Univers le vendredi.
 
Le samedi, il a commencé à élaborer la robe (…).
 
Il a terminé son travail le mercredi »
 
Le premier mercredi d’avril du calendrier oriental est un jour férié pour les Kurdes yézidis et s’appelle le « Mercredi rouge » ou le Nouvel An yézidi. La fête coïncide avec la saison printanière de la propagation et la croissance des fleurs de toutes les couleurs, les formes et l’abondance de roses rouges et d’anémones dans la nature, qui poussent au printemps, selon les chercheurs et les érudits yézidis.
 
La mythologie yézidie dit que l’univers était sombre et brumeux et que la terre était couverte d’une couche de glace. Dieu a envoyé « le Roi Ta’wes » le mercredi sur la terre pour y vivre, sous la forme d’un oiseau, dans la région de Sheikhan, dans le sud du Kurdistan couverte d’une couche de glace. Il a atterri sur l’arbre d’Hiro de la fierté divine. Ensuite, la puissance du Créateur a fait fondre la couche de glace par la chaleur du soleil, et la face de la terre sur la vérité et décoré la terre avec un bouquet de fleurs et roses en rouge, jaune et vert. Par conséquent, ce jour a été considéré comme le début du printemps et ils l’ont appelé le Nouvel An yézidi.
 
Selon les érudits religieux, jusqu’en 612 av. J.-C., les Kurdes célébraient ce jour comme une fête religieuse seulement, mais après que le peuple kurde qui s’est libéré des empires les plus puissants de cette époque et a créé l’empire kurde Mediya, ce jour est devenu une fête nationale et religieuse en même temps, de sorte que le Sheikh « Adi bin Musafir al-Hakkari » qui est la référence religieuse des Yazidis et sa tombe sont à Lalesh (Laleş), lieu saint du yazidisme situé au Bahdinan (Behdînan), dans la province de Ninive, au Kurdistan d’Irak.
 
Le Mercredi Rouge
 
Ce jour-là, un rituel spécial a lieu, où les Yézidis se lèvent tôt, portent leurs plus beaux vêtements et sacrifient chacun un animal en fonction de leur statut économique : « moutons, veaux et autres » et décorent les entrées de leurs maisons de fleurs.
 
Pendant que les femmes préparent la nourriture, les jeunes hommes et les jeunes femmes peignent douze œufs durs, trois œufs dans la couleur des saisons, et les mettent dans un plat au centre de la maison. L’œuf symbolise la terre sphérique. Les Yézidis connaissaient la terre sphérique avant de voir le monde. Les œufs sont un signe de la terre gelée, la coquille d’œuf brisée symbolise la fonte de la couche de glace de la surface de la terre, et la coloration de l’œuf est le signe des couleurs des roses et des fleurs qui ont éclose avec l’arrivée du roi Ta’wes, le printemps est le commencement de la vie.
 
Les Yézidis visitent les tombes de leurs défunts la veille du Mercredi rouge. Les femmes emportent avec elles des œufs, des sucreries et des fruits, qui sont distribués entre elles et aux pauvres.
 
Il y a une vieille tradition de cette fête, y compris s’abstenir de creuser le sol et de labourer pendant le mois d’avril, car les plantations, les fleurs, et la plupart des plantes fleurissent ce mois-ci. On interdit aussi les mariages en avril et estime que amener une mariée apporte malheur à la maison, car on pense que le mois d’avril est la mariée de l’année et qu’il ne faut pas rivaliser avec elle.
 
Quand les Yézidis jouent au jeu du haggan et brisent les œufs, ils recréent l’histoire de la création où la perle a éclaté et où le monde matériel (soleil, terre, étoiles) a vu le jour (théorie du big-bang ?)
 
Les fleurs rouges sauvages sont accrochées sur les portes des maisons et des sanctuaires pour la même raison qu’une couronne serait utilisée à Noël.
 

La population des Kurdes yézidis est estimée à environ un million de personnes vivant majoritairement dans le Kurdistan du Sud, en Syrie, Turquie, Russie, Arménie, Géorgie,  Allemagne et dans d’autres pays européens.

Depuis le génocide yézidi commis par l’Etat Islamique (DAECH – EI) en août 2014 à Shengal, les Yézidis donnent encore plus d’importance à leurs fêtes.

Pour en savoir plus : Yezidis international

La présidence irakienne appelle à la reconnaissance internationale du génocide kurde

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IRAK / KURDISTAN – La présidence irakienne, qui souligne la nécessité que le génocide des Kurdes (al-Anfal) commis par le régime irakien il y a 37 ans soit formellement reconnu comme génocide par la communauté internationale, exhorte sa Mission permanente auprès des Nations Unies à intensifier ses efforts pour le concrétiser.
 
La présidence de la République d’Irak a publié une déclaration à l’occasion du 37e anniversaire du massacre d’Anfal, perpétré par l’ancien régime contre le peuple kurde.
 
La déclaration de lundi se lit comme suit :
 
« À l’occasion de l’anniversaire solennel du crime odieux d’Anfal perpétré par l’ancien régime contre le peuple kurde — une campagne qui a coûté la vie à plus de 180 000 civils innocents, dont des enfants, des jeunes et des personnes âgées — la Présidence de la République réaffirme sa condamnation sans équivoque de cette atrocité et réitère sa reconnaissance de la campagne d’Anfal comme un crime de génocide.
 
En commémorant ce douloureux événement, nous honorons la mémoire des martyrs, dont les sacrifices constituent l’un des fondements du système démocratique irakien. La présidence appelle le Conseil des représentants à promulguer une loi garantissant une indemnisation matérielle et morale aux familles des victimes de l’Anfal. Nous soulignons également l’impératif de reconnaître officiellement la campagne d’Anfal comme crime international de génocide. À cet égard, nous exhortons la Mission permanente de l’Irak auprès des Nations Unies à intensifier ses efforts diplomatiques pour obtenir la reconnaissance officielle de ce crime comme l’une des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international, et pour obtenir sa reconnaissance officielle par les Nations Unies.
 
Le système fédéral, parlementaire et démocratique irakien est un modèle de gouvernance dans la région et une source de fierté pour tous ses citoyens. Le peuple irakien, et en particulier nos concitoyens du Kurdistan, a enduré de profondes souffrances sous la tyrannie de l’ancienne dictature, un régime qui menaçait non seulement la stabilité intérieure de l’Irak, mais aussi la paix régionale et la sécurité mondiale.
 
En ce moment critique, nous appelons toutes les composantes de la nation irakienne — Arabes et Kurdes, chiites et sunnites, chrétiens, turkmènes et autres — à s’unir pour défendre notre système démocratique, qui garantit la paix, la justice et la coexistence pour tous. » (ANF)

IRAN. Au moins 15 prisonniers baloutches exécutés en six jours

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IRAN – Les mollahs iraniens ont exécuté au moins 15 prisonniers baloutches en six jours, signale l’ONG kurde Hengaw. Les prisonniers baloutches – Abdolsalam Baluch Meshkenti (Ahurani) et Allahnazar Gorgij – reconnus coupables de « meurtre prémédité », ont été exécutées à la prison centrale de Zahedan, située dans la province du Sistan-Baloutchistan. Selon un rapport reçu par l’ONG Hengaw, aux premières heures du dimanche 13 avril 2025, Abdolsalam Baluch Meshkent, deux résidents de Chabahar, ainsi qu’Allahnazar Gorgij, âgé d’environ 40 ans, père de six enfants et originaire de Zahak, ont été exécutés dans la prison centrale de Zahedan. Selon le média Haalvsh, Abdolsalam Baluch Meshkenti et Allahnazar Gorgij étaient emprisonnés depuis trois ans et sept ans, tous deux accusés de meurtre avec préméditation. Ils ont été condamnés à mort par la justice de la République islamique d’Iran. Selon les données enregistrées par l’ONG Hengaw, au cours des six derniers jours seulement, au moins quinze prisonniers baloutches – dont deux prisonniers d’opinion – ont été exécutés dans les prisons iraniennes. À ce jour, la nouvelle de ces exécutions n’a pas été publiée par les médias d’État.    

IRAN. Une actrice kurde condamnée à plus de 4,5 ans de prison

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IRAN – Shohreh Ghamar, actrice kurde résidant à Téhéran, a été condamnée à 4 ans et 8 mois de prison par la justice de la République islamique d’Iran. Elle avait auparavant été condamnée à 15 mois de prison pour avoir soutenu le soulèvement « Femmes, Vie, Liberté ». Selon un rapport reçu par l’ONG de défense des droits humains Hengaw, le samedi 12 avril 2025, Shohreh Ghamar, 32 ans, originaire de Bijar et résidant à Téhéran, a été condamnée par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à trois ans et six mois de prison pour « soutien à l’Israël » et quatorze mois pour « diffusion de fausses informations en faveur du mouvement Femmes, Vie, Liberté » et « incitation de l’opinion publique ». Son avocat, Ali Sharifzadeh Ardakani, a confirmé qu’un appel contre le verdict a été déposé. Shohreh Ghamar a été arrêtée pour la première fois le samedi 5 août 2023 par le ministère iranien du Renseignement pour avoir prétendument « publié du contenu offensant sur les réseaux sociaux ». Elle a été libérée temporairement le lundi 11 septembre 2023, après 42 jours de détention au quartier 5 de la prison d’Evin, après avoir versé une caution. Il convient de noter que la précédente peine de 15 mois infligée à Ghamar était également liée à son soutien public au mouvement Jin, Jiyan, Azadi (Femmes, Vie, Liberté).  

IRAN. Emprisonnement de l’oncle de Jina Mahsa Amini

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IRAN / ROJHILAT – Sefa Eyli, oncle de Jîna Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans morte entre les mains de la police des mœurs iraniennes en septembre 2022, a été envoyé à la prison de Saqqez pour purger sa peine. Safa Aeli avait été arrêté à Saqqez en septembre 2023, lors du premier anniversaire du meurtre de Jîna Emînî, et a été libéré peu de temps après. Il a ensuite été condamné à 5 ans, 4 mois et 17 jours de prison par le tribunal révolutionnaire de Seqiz pour « participation à des actions illégales menaçant la sécurité nationale » et « propagande anti-étatique ».  Sefa Eyli a été envoyé à la prison de Seqiz après avoir été détenu dans la ville de Seqiz le 11 avril. Sefa Eyli n’avait pas été informé avant d’être envoyé en prison pour purger sa peine.

KURDISTAN Fondation de la Plateforme d’unité des femmes kurdes

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KURDISTAN – Des représentantes de 21 organisations de femmes et partis politiques du Kurdistan ont fondé la Plateforme d’unité des femmes kurdes.   21 organisations de femmes et partis politiques du Kurdistan se sont réunis et ont formé la Plateforme d’unité des femmes kurdes (en kurde: Platforma Yekitiya Jinên Kurd). Dans une déclaration, les signataires ont déclaré ce qui suit : « Nous vivons un processus historique dans lequel un nouveau système mondial est en train de se façonner. Après la Première Guerre mondiale, les fondements de ce système mondial ont été posés par la création d’États-nations au Moyen-Orient et la division du Kurdistan. Un siècle plus tard, ce système, fondé sur l’occupation et le déni, est en train de se dissoudre. Ce changement est dû à la lutte acharnée pour la liberté de notre peuple, qui, depuis plus de cent ans, résiste à l’occupation et au génocide dans les quatre régions du Kurdistan. Par un engagement indéfectible et d’immenses sacrifices, le peuple kurde a défié et perturbé l’ordre génocidaire et occupant. Pourtant, en ce moment historique crucial, nous sommes confrontés à la fois à de graves dangers et à d’immenses opportunités de liberté. Pendant la Première Guerre mondiale, comme beaucoup d’autres nations, le peuple kurde s’est vu promettre un État. Des cartes ont été dressées. Mais faute d’unité parmi les dirigeants kurdes, confinés dans leurs propres régions, ces promesses n’ont jamais été tenues. Il en a résulté la fragmentation du Kurdistan et son effacement par le traité de Lausanne. Aujourd’hui, si nous voulons réussir là où nous avons échoué, l’unité nationale n’est pas facultative, elle est essentielle. Sans elle, le peuple kurde ne pardonnera aucune force politique. Pour nous, femmes kurdes, l’unité nationale est synonyme de liberté et de dignité. L’occupation du Kurdistan signifie l’occupation du corps des femmes. Depuis un siècle, les femmes kurdes vivent sous un colonialisme brutal, subissant viols, massacres, enlèvements et déshumanisation. Le colonialisme est fondamentalement une affaire de femmes, et la première condition à leur libération est la fin de l’occupation. La division nationale permet à l’occupation de perdurer, et l’unité nationale est donc une question d’honneur pour les femmes kurdes. La seule voie pour éradiquer la violence et l’esclavage des femmes au Kurdistan passe par l’unité et la lutte collective. Pour nous, l’unité nationale est la lutte des femmes pour la liberté. Forts de cette compréhension, nous – représentantes de 21 organisations de femmes et partis politiques des quatre régions du Kurdistan – nous sommes réunies sous le nom de « Conférence nationale de l’unité des femmes kurdes » pour faire progresser et construire l’unité nationale. » Nos discussions et décisions incluent : – L’unité nationale ne doit pas être considérée comme une alliance étroite entre partis politiques, mais se développer à travers une organisation démocratique et une unité politique démocratique. – L’unité nationale doit englober toutes les dimensions de la vie : sociale, économique, politique, culturelle, éducative, juridique, municipale, parlementaire et au-delà. – Un festival des femmes kurdes devrait être organisé chaque année dans une autre partie du Kurdistan. – Un réseau de soutien commun doit être établi pour les enfants touchés par la guerre et la pauvreté à travers le Kurdistan. – Une conférence nationale des femmes kurdes devrait être convoquée dans un avenir proche. – Nous nous organiserons en tant que Plateforme d’unité des femmes kurdes pour mettre en œuvre ces décisions. Notre appel à toutes les femmes kurdes est le suivant : Nous invitons toutes les représentantes politiques, les mouvements et organisations de femmes du Kurdistan et de la diaspora à rejoindre cette plateforme. Construisons ensemble l’unité nationale, fondée sur l’amour de la liberté, la conscience de l’égalité et le devoir sacré du patriotisme. Aucune lutte ni aucun effort politique ne peut réussir au Kurdistan sans unité nationale. L’histoire nous a placé devant une épreuve décisive. Les femmes kurdes – et le peuple kurde – doivent la réussir. Si nous restons divisées, nous risquons de tout perdre. Mais si nous nous unissons, un Kurdistan libre et la liberté des femmes kurdes se lèveront comme le soleil sur notre terre. Levons ce soleil ensemble. Notre appel à tous les partis et organisations politiques du Kurdistan est le suivant : L’unité nationale est la voie vers la démocratie kurde. La division résulte de l’incapacité à développer la volonté démocratique du peuple kurde. L’unité signifie rassembler des voix diverses pour identifier les problèmes communs et élaborer des solutions communes. Il est temps de concrétiser la communauté de vues et la volonté collective du peuple kurde. Que le sort de notre peuple ne soit plus celui de la souffrance et de l’oppression nées de la division. Nous appelons chacun à agir avec vertu, à faire des sacrifices, à se rapprocher les uns des autres et à faire de l’unité nationale sa priorité absolue. En tant que femmes et hommes kurdes libres, comme tous les peuples libres, nous méritons de vivre dans la liberté, la dignité, l’égalité et l’unité. » Organisations membres de la Plateforme d’unité des femmes kurdes (noms en kurdes) :
* Yekitiya Niştimanî Kurdistan  – YNK
* Yekitiya Jinên Kurdistan
* Rêxrawî Xuşkanî Îslamî Kurdistan
* Kongra Star
* Tevgera Jinên Azad  – TJA
* Partiya Yekitiya Demokrat  – PYD
* Komisyona Jin a KNK’ê
* Tevgera Goran
* Partiya Demokrasî û Wekhevîya Gelan – DEM Partî
* Partiya Herêmên Demokratîk  – DBP
* Rêxirawî Jinanî Zexmetkêşanî Kurdistan
* Hizbî Şûî
* Hizbî Sosyalîst
* PDS
* Lîderên Aştiyê
* Tevgera Jinên Êzdî  – TAJÊ
* Bûroya El Wahdê
* Komeley Afratanî Kurdistan
* Tevgera Jinên Kurd a Ewrûpa  – TJK-E
* Rêxirewî Peywendîyên Jinên Kurd – REPAK
* Şepêla Pêşeroja Kurdistan
* Partiya Yekitiya Demokrat a Kurd li Sûriyê
* Partiya mirov û Azadîyê – PÎA
* Komelgeha Jinên Azad ya Rojhilatê Kurdistan – KJAR
 

Quand des intellectuels iraniens parlent du « danger kurde »

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SUISSE – Kajal Haji Abassi, présidente de l’association « Women of Kurdistan » (Femmes du Kurdistan) basée en Suisse, dénonce l’appel haineux de 800 personnalités publiques iraniennes qui ont alerté le régime iranien sur le « danger kurde ». Abbassi déclare que les Kurdes victimes d’oppressions multiples ne demandent rien d’autre que « le droit fondamental de vivre libres, d’exister en tant que peuple, et de décider de [leur] destin ».
 
Kajal Haji Abassi (ou Kejal Hacî Hebasî) a publié une lettre ouverte en réponse aux 800 intellectuels iraniens qui ont adressé au gouvernement iranien une lettre criminalisant le peuple kurde. Nous la partageons avec vous ci-dessous.
 
En réponse à la lettre des 800 intellectuels iraniens contre les Kurdes
 
Récemment, un groupe de 800 artistes, universitaires et intellectuels iraniens ont adressé une lettre au gouvernement iranien, non pas pour dénoncer l’injustice et la répression subis par les Kurdes, mais pour alerter contre « le danger kurde » et demander plus de contrôle et d’exclusion.
 
Cette lettre révèle une vérité amère: même ceux qui se prétendaient critiques du régime, même ceux qui parlaient de démocratie ou de justice, se révèlent aujourd’hui complices d’un nationalisme iranien fasciste, qui nie l’existence et les droits des peuples non-persans, et en particulier des Kurdes.
 
Ce que nous affrontons, ce n’est pas simplement un régime autoritaire: c’est un fascisme d’État basé sur le déni de l’identité des peuples. Un apartheid ethnique qui prive les Kurdes, et d’autres peuples de leurs droits les plus élémentaires.
 
Jamais les Kurdes n’ont cherché à mener une guerre qui ne leur a pas été imposée. Nous ne demandons rien d’autre que le droit fondamental de vivre libres, d’exister en tant que peuple, et de décider de notre destin.
 
Je demande à la communauté internationale :
Où est votre voix face à ce racisme d’État maquillé en unité nationale ?
Où est votre solidarité avec les peuples opprimés par l’Iran ?
Combien de temps encore votre silence laissera-t-il les mains libres à un régime et à ses complices pour écraser toute différence et toute identité non persane ?
 
Nous sommes Kurdes.
Nous sommes les enfants du feu de Newroz.
Et ce feu ne s’éteindra jamais.
Nous continuerons de lutter et nous continuerons d’exister envers et contre tous.

« Le nationalisme kurde n’est pas une menace, il est une nécessité »

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À l’heure où le mot nationalisme est souvent brandi comme une injure dans les débats politiques contemporains, il est crucial de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un concept homogène. Tous les nationalismes ne se valent pas. Il existe une distinction fondamentale entre un nationalisme de domination et un nationalisme de libération. Et dans ce contraste, le cas kurde mérite une attention toute particulière.  

Deux nationalismes, deux logiques

Le nationalisme de domination est celui des grandes puissances centralisatrices. Il se définit par le rejet de la différence, l’obsession de l’uniformisation et une volonté d’expansion territoriale. C’est le nationalisme du plus fort : celui qui nie les identités, efface les langues, falsifie les mémoires. Les nationalismes turc, persan ou arabe, dans leur version étatique et non-étatiques, en sont des exemples historiques et contemporains. Tous ont, à des degrés divers, nié jusqu’à l’existence même du peuple kurde.

À l’opposé, le nationalisme de libération ne naît pas d’un rêve impérial, mais d’un besoin vital : celui d’un peuple privé de droits, de reconnaissance, de souveraineté. C’est un nationalisme de survie, de résistance, parfois de désespoir. Il ne cherche pas à écraser l’autre, mais à préserver ce qui reste d’une dignité menacée.

Le nationalisme kurde s’inscrit pleinement dans cette seconde catégorie. Il est l’expression d’une lutte pour l’existence et pour libération d’un peuple. Ni expansionniste, ni hégémonique, ni agressif, il ne vise pas à redessiner les frontières aux dépens des autres, mais à mettre fin à un siècle de déni.

Pourquoi le nationalisme kurde est aujourd’hui indispensable

 

Il faut le dire clairement: les Kurdes sont l’un des plus grands peuples sans État au monde. Dispersés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, ils ont été marginalisés, réprimés, assimilés de force ou tout simplement niés. Leur langue a été interdite, leur culture censurée, leurs villages détruits, leurs activistes emprisonnés ou exécutés leurs musiques volées etc.

Face à cette réalité, le nationalisme kurde n’est pas un projet de conquête, mais un instrument de préservation. Il n’est pas dirigé contre un autre peuple, mais contre l’effacement. Et c’est précisément là que réside sa singularité: il ne revendique pas la grandeur, il réclame la justice et la préservation.

Un nationalisme de survie, pas de suprématie

Dans un monde qui célèbre les indépendances, qui soutient l’Ukraine, qui consacre le droit à l’autodétermination comme pilier de la démocratie, pourquoi continuer à refuser ce droit aux Kurdes ? Pourquoi tolérer que des régimes autoritaires définissent à leur place ce qu’ils sont censés être ?

Tant que les Kurdes n’auront pas obtenu la garantie de leurs droits collectifs fondamentaux; culturels, politiques, linguistiques, territoriaux ou, tout simplement, leur souveraineté, leur nationalisme demeurera non seulement légitime, mais essentiel.

Conclusion

 

On peut et l’on doit critiquer les dérives de certains nationalismes. Mais il est irresponsable de mettre sur le même plan un nationalisme oppresseur et un nationalisme de libération. Celui qui les confond, consciemment ou non, choisit le camp du plus fort. Aujourd’hui, le nationalisme kurde est l’expression d’une résistance.

Par la Plume de la Montagne*, un Kurde du Rojhilat réfugié en Suisse
 
*La publication des textes de la Plume de la montagne ne signifie pas nécessairement que le site Kurdistan au féminin partage systématiquement l’avis exprimé

KURDISTAN. Commémoration du génocide kurde al-Anfal

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KURDISTAN – Les Kurdes commémorent les victimes du génocide kurde ce 14 avril, Journée de commémoration du génocide d’Anfal* commis par le dictateur irakien Saddam Hussein au Kurdistan d’Irak en 1988. Ce lundi, la présidence irakienne a appelé le Parlement à adopter une loi visant à indemniser les survivants d’Anfal et leurs familles à l’occasion du 37e anniversaire de la campagne brutale menée par l’ancien régime irakien, qui a entraîné le massacre de plus de 182 000 civils kurdes. Le génocide al-Anfal   Entre février et septembre 1988, le régime irakien a massacré plus de 182 000 Kurdes, dont des femmes, enfants et vieillards, par des armes chimiques et dans des camps de concentration, tout en détruisant 5 000 villages. Le plus connu de ces massacres à eu lieu à Halabja où plus de 5000 civils kurdes ont péri le 16 mars. Il y a 37 ans, la ville d’Halabja, au Kurdistan du Sud, était bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein. Cette attaque au gaz a fait plus de 5.000 morts kurdes, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme » (odeur du gaz chimique)… La ville d’Halabja était sous la protection des forces Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville. Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques depuis des avions de combat sur la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran. La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans une goutte de sang ni blessures. Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble. Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords. En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison. Saddam Hussein lui-même sera pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis. *Saddam Husein a donné le nom Anfal, qui signifie « butin » en arabe et qui est une sourate du Coran, à la campagne de bombardements systématiques, de gazages et de massacres de masses commis par les forces irakiennes dans plusieurs régions kurdes d’Irak entre février et septembre 1988.