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ROJAVA. Un jour férié pour le Nouvel-an yézidî Çarşema Sor
La population des Kurdes yézidis est estimée à environ un million de personnes vivant majoritairement dans le Kurdistan du Sud, en Syrie, Turquie, Russie, Arménie, Géorgie, Allemagne et dans d’autres pays européens.
Depuis le génocide yézidi commis par l’Etat Islamique (DAECH – EI) en août 2014 à Shengal, les Yézidis donnent encore plus d’importance à leurs fêtes.
Pour en savoir plus : Yezidis international
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« Le nationalisme kurde n’est pas une menace, il est une nécessité »
Deux nationalismes, deux logiques
Le nationalisme de domination est celui des grandes puissances centralisatrices. Il se définit par le rejet de la différence, l’obsession de l’uniformisation et une volonté d’expansion territoriale. C’est le nationalisme du plus fort : celui qui nie les identités, efface les langues, falsifie les mémoires. Les nationalismes turc, persan ou arabe, dans leur version étatique et non-étatiques, en sont des exemples historiques et contemporains. Tous ont, à des degrés divers, nié jusqu’à l’existence même du peuple kurde.
À l’opposé, le nationalisme de libération ne naît pas d’un rêve impérial, mais d’un besoin vital : celui d’un peuple privé de droits, de reconnaissance, de souveraineté. C’est un nationalisme de survie, de résistance, parfois de désespoir. Il ne cherche pas à écraser l’autre, mais à préserver ce qui reste d’une dignité menacée.
Le nationalisme kurde s’inscrit pleinement dans cette seconde catégorie. Il est l’expression d’une lutte pour l’existence et pour libération d’un peuple. Ni expansionniste, ni hégémonique, ni agressif, il ne vise pas à redessiner les frontières aux dépens des autres, mais à mettre fin à un siècle de déni.
Pourquoi le nationalisme kurde est aujourd’hui indispensable
Il faut le dire clairement: les Kurdes sont l’un des plus grands peuples sans État au monde. Dispersés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, ils ont été marginalisés, réprimés, assimilés de force ou tout simplement niés. Leur langue a été interdite, leur culture censurée, leurs villages détruits, leurs activistes emprisonnés ou exécutés leurs musiques volées etc.
Face à cette réalité, le nationalisme kurde n’est pas un projet de conquête, mais un instrument de préservation. Il n’est pas dirigé contre un autre peuple, mais contre l’effacement. Et c’est précisément là que réside sa singularité: il ne revendique pas la grandeur, il réclame la justice et la préservation.
Un nationalisme de survie, pas de suprématie
Dans un monde qui célèbre les indépendances, qui soutient l’Ukraine, qui consacre le droit à l’autodétermination comme pilier de la démocratie, pourquoi continuer à refuser ce droit aux Kurdes ? Pourquoi tolérer que des régimes autoritaires définissent à leur place ce qu’ils sont censés être ?
Tant que les Kurdes n’auront pas obtenu la garantie de leurs droits collectifs fondamentaux; culturels, politiques, linguistiques, territoriaux ou, tout simplement, leur souveraineté, leur nationalisme demeurera non seulement légitime, mais essentiel.
Conclusion
On peut et l’on doit critiquer les dérives de certains nationalismes. Mais il est irresponsable de mettre sur le même plan un nationalisme oppresseur et un nationalisme de libération. Celui qui les confond, consciemment ou non, choisit le camp du plus fort. Aujourd’hui, le nationalisme kurde est l’expression d’une résistance.