IRAN. La cour suprême confirme la condamnation à mort d’une syndicaliste
IRAN. La condamnation à mort de la syndicaliste Sharifeh Mohammadi a été confirmée par la Cour suprême iranienne. Elle pourrait être exécutée à tout moment.
Amir Raisian, un avocat de la défense, a déclaré que la branche 39 de la Cour suprême iranienne, qui avait précédemment annulé la condamnation à mort de la militante syndicaliste Sharifeh Mohammadi, l’a maintenant confirmée, malgré le fait que tous les défauts et ambiguïtés initiaux de l’affaire restent non résolus.
Mohammadi avait initialement été condamnée à mort par la première chambre du tribunal révolutionnaire de Rasht. La Cour suprême a ensuite annulé le jugement, invoquant de nombreux points, notamment l’absence de preuves la liant à des opérations armées, l’incapacité à prouver son appartenance à des groupes armés et de graves lacunes dans le rapport des services de renseignement. L’affaire a ensuite été renvoyée devant une chambre parallèle pour un nouveau procès.
Néanmoins, la deuxième chambre du tribunal révolutionnaire de Rasht a une nouvelle fois prononcé une condamnation à mort, se fondant uniquement sur le même rapport de renseignement contesté et sans répondre aux objections précédentes. Après ce jugement, les avocats de Mohammadi ont déposé une nouvelle demande de nouveau procès, qui a été renvoyée à la 39e chambre de la Cour suprême. Selon Raisian, la dernière décision du tribunal n’a fait que confirmer le précédent verdict erroné : « Nous nous attendions à ce que la Cour suprême annule à nouveau le jugement, mais malheureusement, elle ne l’a pas fait. »
Raisian a souligné que les démarches juridiques se poursuivraient : « Nous espérons toujours un nouveau procès et nous poursuivrons toutes les voies légales possibles pour empêcher l’exécution. » Il s’est dit optimiste quant au fait que, compte tenu des graves problèmes liés à cette affaire, la condamnation à mort de Mohammadi sera finalement annulée.
La condamnation de Mohammadi repose sur son appartenance au « Komiteye-Hamahangi » il y a plus de dix ans, une organisation légalement reconnue en Iran qui soutient la création de groupes d’intérêt et de syndicats. Néanmoins, la justice du régime l’accuse d’activités mettant en danger l’État, car elle aurait travaillé pour cette organisation en tant que membre du parti kurde Komala. Mohammadi et Komala nient ses accusations.
Le Rojava envoie des pompiers contre les feux qui ravagent les côtes syriennes
SYRIE / ROJAVA – Les autorités arabo-kurdes du Rojava / Syrie du Nord et d’Est vont envoyer des équipes de pompiers vers les zones côtières syriennes et la province de Hama dévorées par des feux de forêts. Des équipes de plusieurs régions, dont de Kobanê et de Raqqa, font partie du convoi de soldats du feu.
Selon un communiqué publié sur le site officiel de l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie (DAANES), l’Union des municipalités a entamé aujourd’hui les préparatifs pour l’envoi d’équipes de lutte contre les incendies sur les côtes syriennes. Ces équipes participeront aux efforts d’extinction des incendies dans la région côtière du pays.
Face aux incendies de forêt dévastateurs dans les régions côtières, DAANES a apporté son aide pour contenir les flammes avec ses propres services d’urgence début juillet.
Des milliers de personnes ont été touchées et plusieurs villages ont dû être évacués en raison des incendies de forêt dans la région.
Cette initiative témoigne de l’engagement continu de l’Administration autonome du Nord-Est syrien à fournir une aide humanitaire et des services aux zones touchées à travers le pays. Le mois derniers, des équipes de lutte contre les incendies de la région avaient participé à des opérations similaires pour lutter contre les incendies qui ont ravagé les régions côtières.
« Les YPJ ne peuvent pas rendre les armes »
KURDISTAN – Çiğdem Doğu, membre de la Coordination de la Communauté des Femmes du Kurdistan (KJK), a déclaré que les Unités de Protection des Femmes (YPJ) ne pouvaient pas livrer leurs armes à ceux qu’elle qualifie de « gangs armés » alors que les attaques contre la Syrie se poursuivent. La responsable kurde a souligné que la solution réside dans la construction d’un système démocratique permettant aux citoyens de s’auto-gouverner.
Çiğdem Doğu, membre de la Coordination de la Communauté des Femmes du Kurdistan (en kurde: Komalên Jinên Kurdistanê, KJK), a participé à une émission spéciale sur Medya Haber TV dans laquelle elle a présenté des analyses importantes sur la situation en Syrie et au Rojava. Elle a souligné que la solution à la crise syrienne réside dans la décentralisation et le développement de systèmes permettant aux communautés de s’autogérer démocratiquement.
Elle a souligné que la « Conférence sur l’unité des composantes du nord et de l’est de la Syrie », tenue à Hassaké le 8 août avec la participation de représentants de différents peuples, était significative, la considérant comme un reflet de l’idée d’une « République syrienne démocratique ».
Elle a déclaré : « En Syrie, il est nécessaire de développer des systèmes décentralisés permettant aux peuples de se gouverner démocratiquement. Les problèmes apparus il y a 100 ans restent irrésolus à ce jour, et il en va de même en Turquie. Le dirigeant Abdullah Öcalan définit cela comme une « société démocratique », qui comprend des mécanismes permettant à la communauté de s’autogouverner dans une certaine mesure. Même en présence d’une administration publique, la communauté doit disposer de ses propres domaines d’administration autonomes. C’est également le cas en Syrie. »
Çiğdem Doğu a souligné que la Syrie se caractérise par une grande diversité en termes de sectes, d’identités ethniques et de religions, ainsi que par le rôle des femmes. Elle a poursuivi : « Dans le nord et l’est de la Syrie, nous assistons à une révolution et à une organisation féminines, tandis que dans les régions alaouites et druzes, de nombreux massacres ont eu lieu, et les violences contre les femmes et les massacres contre les populations se poursuivent. »
Elle a souligné : « Dans de telles circonstances, imposer la reddition des armes aux Forces démocratiques syriennes (FDS) revient à dire : « Venez, on vous égorge. » Cela ne veut rien dire d’autre. L’idée d’« intégration » est également illogique ; il n’existe pas de véritable armée syrienne en Syrie aujourd’hui. Il n’existe plus que des gangs divers et variés. Ces groupes sanguinaires mènent des attaques aléatoires contre différentes identités : nationales, ethniques et confessionnelles. Forcer les FDS à rendre les armes ou à s’intégrer est illogique ; il n’y a pas de véritable armée à intégrer, et aucune garantie de survie.
Les gens d’ici ont lutté et se sont battus pendant des années, obtenant de grandes valeurs, et ils comptent des dizaines de milliers de martyrs et de blessés. Quant à la révolution des femmes, elle a apporté de grandes avancées, permettant aux femmes de vivre en liberté et de poursuivre leur vie.
Par exemple, les Unités de protection des femmes (YPJ) sont une force armée et elles ne peuvent pas lui remettre leurs armes. Dans cette région, Arabes, Arméniens, Kurdes et Syriaques vivent ensemble, et personne n’a le droit de parler en leur nom. »
Çiğdem Doğu a conclu en affirmant que la Conférence sur l’unité de position des composantes du nord et de l’est de la Syrie, tenue à Hassaké, était d’une grande importance, avec la participation de représentants alaouites, druzes et sunnites. Elle a expliqué que cette conférence est importante pour définir une position commune et reflète l’idée d’une République syrienne démocratique, où chacun participera démocratiquement, combattra et défendra si nécessaire.
Elle a souligné : « Ce processus est essentiel pour préserver la révolution des femmes et la révolution démocratique des peuples. Puisqu’il deviendra un exemple pour le Moyen-Orient et la Turquie, il est essentiel de poursuivre la lutte et la résistance. » (ANHA)

41e anniversaire de la résurrection kurde
KURDISTAN – Les Kurdes célèbrent le 41e anniversaire de la Résurrection kurde du 15 août.
Le 15 août 1984 est une date importante pour le conflit turco-kurde puisqu’il marque la première attaque du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), dirigé par Mahsum Korkmaz, (commandant Egîd).
Le 15 août est célébré au Kurdistan et en Europe par des milliers de Kurdes. Chaque année, sur les réseaux sociaux, les hashtags #Vejîn ou #CejnaVejînêPîrozBe fleurissent sous les publications célébrant la date anniversaire de la résurrection armée du PKK.
Lors du deuxième congrès du parti du PKK, qui s’est tenu du 20 au 25 août 1982 à Daraa, en Syrie, il a été décidé que le PKK commencerait à préparer une insurrection à l’intérieur de la Turquie. Des camps d’entraînement ont été ouverts en Syrie et dans la vallée de la Bekaa au Liban et des équipes de propagande ont été envoyées de l’autre côté de la frontière pour prendre contact avec la population locale.
Après des années de préparation, le PKK a lancé sa première grande attaque le 15 août 1984. L’attaque était dirigée par Mahsum Korkmaz.
Les forces du PKK ont attaqué le poste de gendarmerie d’Eruh à Siirt, tuant un soldat de la gendarmerie et blessant six soldats. Simultanément, les forces du PKK ont attaqué une installation de plein air de la gendarmerie, des logements d’officiers et un poste de gendarmerie à Şemdinli, Hakkari et ont tué deux policiers et blessé un policier et un soldat.
La première attaque a été suivie d’un raid contre un poste de police à Siirt le 17 août, qui a été rapidement suivi d’une attaque qui a tué trois des gardes présidentiels du général Kenan Evren à Yüksekova et d’une embuscade qui a tué 8 soldats turcs à Çukurca, dans la province de Hakkari.
Le 28 mars 1986, le légendaire commandant de la guérilla Mahsum Korkmaz est tombé martyr avec un groupe de combattants lors d’affrontements avec les troupes turques à Gabar le 28 mars 1986. Depuis ce jour, le commandant Egîd a pris place dans le cœur du peuple du Kurdistan et sa position légendaire est rappelée à chaque occasion.
C’est sous son commandement que la guérilla kurde a mené la première attaque contre les forces d’occupation turques le 15 août 1984 à Eruh, déclenchant ainsi la lutte armée pour la libération du Kurdistan colonisé.
Pour commémorer le commandant Egîd, un forgeron de Kobanê a réalisé une sculpture spéciale. La statue est en fer et représente le commandant Egîd dans son uniforme. Il tient une Kalachnikov et son visage regarde vers le haut.
Mahsum Korkmaz aurait été enterré dans la fosse commune de Newala Kesaba, près de Siirt. Chaque année, des milliers de personnes se déplacent sur place pour rendre hommage au grand commandant. (ANF)
Pourquoi Damas évite-t-il la réunion de Paris ?
SYRIE / ROJAVA – La réunion de Paris, à laquelle participeraient les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, imposerait des décisions contraignantes que Damas ne pourrait ignorer, écrit le journaliste kurde Zeki Bedran.
Comme on le sait, une réunion sur la Syrie devait se tenir à Paris à la mi-août. La précédente avait été reportée en raison de l’absence du gouvernement de Hayat Tahrir al-Sham (HTS). La raison invoquée pour justifier cette absence était les événements qui se seraient déroulés à Soueïda (Siweida). Cette fois, l’agence de presse officielle syrienne (SANA) a annoncé publiquement que le gouvernement de Damas ne participerait pas non plus à la réunion à venir. La raison invoquée était la réunion tenue à Hassaké !
Des représentants de tous les secteurs de la société syrienne ont assisté à cette réunion. Les responsables à Damas ont décrit ce rassemblement comme une tentative de diviser la Syrie et une action des Forces démocratiques syriennes (FDS) visant à rompre l’accord conclu avec Damas le 10 mars.
Parmi les participants à la réunion de Hesekê figuraient Hikmet Hicri, représentant la communauté druze, et un représentant de la communauté alaouite. Apparemment, le gouvernement de Damas a été profondément perturbé par la participation de ces individus. Il semble que, plutôt que de les considérer comme faisant partie intégrante de la réalité syrienne, il les considère comme des ennemis. L’administration de Damas est incapable de rassembler ces segments de la société. Elle a abandonné l’approche consistant à garantir l’unité nationale et à inclure tous les citoyens. Au lieu de cela, elle crée tout elle-même, prend toutes les décisions elle-même et gouverne seule, excluant ceux qui ne font pas partie de son groupe.
Comment l’unité de la Syrie sera-t-elle réalisée dans ce cas ?
La réunion d’Hesekê a rassemblé tous les segments de la société, où les participants ont exprimé leur position en faveur de l’unité. Autrement dit, ils ont envoyé un message non pas séparatiste, mais axé sur l’unité. La déclaration finale de la réunion l’a également souligné. Aucun appel à la séparation, à la division ou à la création d’un gouvernement séparé n’a été lancé. Cette position peut être interprétée comme un soutien à la réunion prévue à Paris. Hors de Damas, personne ne l’a perçue ou interprétée négativement.
L’agence SANA a fondé son rapport sur le retrait de la réunion de Paris sur des sources gouvernementales. Cependant, aucune déclaration officielle n’a encore été faite par le gouvernement. L’agence ne peut publier de telles informations sans que le gouvernement en soit informé. Il est notoire que ce dernier a l’intention de ne pas assister à la réunion. Cependant, officialiser cette décision pourrait la placer dans une position délicate. En diffusant de tels rapports, elle cherche peut-être à évaluer les réactions. Si des réactions fortes se font jour, elle laisserait la porte ouverte à une participation.
Il est connu que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni participeront à la réunion de Paris. C’est pourquoi Damas cherche à l’éviter. Il n’aurait pas le pouvoir d’ignorer les décisions qui y seront prises, celles-ci étant plus contraignantes. Le gouvernement de Damas n’a aucune culture du compromis ni de la coopération avec d’autres forces et perspectives. Sa mentalité est fondée sur l’exclusivité et l’obéissance absolue. Son approche des questions et revendications internes s’est déjà illustrée par ses actions envers les communautés alaouite et druze.
Leur approche à l’égard de l’administration autonome vise également à la soumettre. Ceux qui refusent de se soumettre sont considérés comme des ennemis. De fait, leur contre-propagande et leurs menaces contre la région autonome se multiplient.
Il a déjà été noté que l’administration de Damas ne souhaite pas participer à la réunion de Paris. Cependant, une autre partie s’y oppose encore plus : le gouvernement turc. C’est lui qui a encouragé et guidé Damas dans cette démarche. En effet, dès l’annonce de la réunion de Paris, les ministres turcs ont commencé à arriver à Damas.
C’est le gouvernement turc qui exerce la plus forte pression pour désarmer les FDS et démanteler l’administration autonome. Ses menaces contre l’administration autonome se sont également multipliées. Les actions et attaques visant la région autonome se sont intensifiées.
Le gouvernement turc ne participe pas à ces réunions, pas plus qu’au processus d’Astana. De plus, il refuse que la question kurde soit portée sur la scène internationale. Même si des négociations ont lieu au nom de l’Administration autonome et des FDS, les Kurdes y participent. Le gouvernement turc bloque toute initiative impliquant les Kurdes. Le processus d’Astana est devenu un processus dirigé contre les Kurdes.
La Russie avait invité l’Administration autonome à la grande réunion qui devait se tenir à Sotchi. Cependant, le gouvernement turc est intervenu, a conclu un accord avec elle et a exclu l’Administration autonome. De même, il a bloqué la participation des Kurdes et de l’Administration autonome au Comité constitutionnel de Genève.
L’influence que les États-Unis et la France exerceront reste incertaine, mais eux aussi commencent à comprendre que c’est le gouvernement de Damas qui refuse tout compromis ou toute solution. Damas ne prend aucune mesure et n’associe pas l’Administration autonome à ses décisions, tout en les blâmant. Leur propagande reposait sur l’affirmation selon laquelle c’était l’Administration autonome qui n’agissait pas.
Les États-Unis et d’autres pays entretiennent un dialogue constant avec les deux parties et sont en mesure de comprendre l’approche de chacune. L’enjeu réside dans l’efficacité et l’équité de ces États. Ils sont bien conscients que le gouvernement turc est à l’origine du problème.
En conclusion, le gouvernement turc poursuit son hostilité envers les Kurdes. Il entraîne la Syrie dans une nouvelle guerre civile et pousse les Kurdes au massacre. Tout en affirmant en Turquie que « nous devons être frères avec les Kurdes », il leur tend des pièges mortels en Syrie. (ANF)
KURDISTAN. La diaspora de Dersim construit une maison communale à Dersim
TURQUIE / KURDISTAN – La diaspora de Dersim en Europe a construit avec ses propres moyens une maison communale dans la province kurde-alévie de Dersim.
Ayfer Timurlenk, qui a participé à la construction de la Maison communale Dem-Sır Aş et de la Culture dans la province kurde-alévie de Dêrsim, a déclaré : « J’espère que ce sera un début et que nous pourrons retrouver l’esprit de la vie communale. »
À Dersim, où la croyance Rea Haq (Le chemin de la vérité) est toujours vivante, les villageois de Xêç et Çılga se sont réunis pour construire un centre culturel communautaire afin de raviver et de préserver leurs traditions contre le capitalisme. Ayfer Timurlenk a déclaré que le centre servira à préserver la croyance Rea Haq, à proposer des activités en langue maternelle et à partager le patrimoine culturel avec les enfants. Ayfer Timurlenk a déclaré en dialecte zaza : « Nous n’avons jamais prêté serment d’allégeance ; cette voie nous a été transmise par nos ancêtres. »

Ayfer Timurlenk a déclaré que les cemevis (lieux de culte alévis), dans de nombreux endroits, restaient très éloignés de leurs croyances, a expliqué la raison d’être de la fondation de Dem-Sır Aş ve Kültürevi (en kurde : Dem-Sir Aş û Mala Çandê ou Dem-Sir Aş û Mala Çandê ya komunal ya li Dersîmê), soulignant que : « Nous n’avions pas de lieu pour présenter nos condoléances et célébrer nos mariages. Lors des funérailles, ces rituels se déroulaient à la maison. Les invités étaient hébergés chez eux, et les voisins cuisinaient et apportaient de la nourriture aux personnes hébergées, les soutenant ainsi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Certains membres de notre peuple ont été exilés. Par conséquent, la continuité de ces traditions a disparu. Avec la migration et l’exil, nos enfants, nés et élevés là-bas, ont oublié cette culture. Aujourd’hui, nous avons construit ce lieu ensemble. Nous ne voulions plus organiser nos funérailles sous le nom de cemevi, dans des lieux où se déroulaient des rituels inexistants. Nous avons donc construit ce lieu grâce à un effort collectif. Nous l’avons construit avec l’aide non seulement des Alévis, mais aussi des Alévis. à Dersim, mais aussi des gens de bien d’autres régions. Ils ont partagé leur lokma et ont bâti ce lieu.
Ce sera un lieu où se dérouleront des activités linguistiques et culturelles. Grâce à nos activités culturelles, nous œuvrerons à la préservation de notre langue et de notre culture perdues. Nos enfants étant nés dans des pays différents, au sein de la diaspora, ils ne parlent pas leur propre langue. Grâce aux activités en langue maternelle organisées ici et à nos efforts pour comprendre l’essence de la foi Rea Haq, nous souhaitons aider les enfants étrangers, qui ont grandi loin de leur langue et de leur foi maternelles, à apprendre ces choses. Nous avons construit ce lieu avec l’esprit d’unité qui nous est cher. J’espère que ce n’est qu’un début et que nous pourrons raviver l’esprit de vie communautaire. Nous voulons rétablir cette vie communautaire ancestrale et soutenir ce processus où chacun vit en paix. Nous souhaitons que chacun vive ainsi. »
Ayfer Timurlenk a rappelé l’importance de la réunification et ajouté que : « L’unité, être uni, est un bel acte de spiritualité. Nous devons enseigner à nos enfants la foi du Real Haq, leur langue et leur culture, et les laisser les vivre. Nous avons tant souffert et subi tant de pertes sur ces terres, et pourtant nous n’avons jamais prêté serment d’allégeance. Les douceurs offertes par nos ancêtres que nous avons perdus sur ces terres nous sont légitimes. Il est donc de notre devoir envers eux de poursuivre ce chemin. Nous leur devons cela, car ils nous ont laissé un beau chemin. » (Agence Mezopotamya)
TURQUIE. Une mère kurde de 92 ans veut voir son fils libéré avant de mourir
TURQUIE / KURDISTAN – La mère de 92 ans du prisonnier politique kurde Ahmet Tüneli, dont la libération a été reportée pour la troisième fois, espoir voir la libération de son fils avant de mourir.
Le Conseil d’observation administrative d’Amed (Diyarbakır) continue de reporter la libération des prisonniers au motif qu’ils n’ont pas exprimé de remords. Plus récemment, la libération d’Ahmet Tüneli, emprisonné depuis 30 ans à la prison fermée de type T de Siverek n° 2, a été reportée pour la troisième fois. Bien qu’il ait purgé sa peine, sa libération, une première fois reportée en octobre dernier, a été de nouveau reportée en janvier et en août.
Le 6 août, Azize Tüneli, 92 ans, a attendu des heures devant sa porte dans l’espoir que son fils soit libéré, avant d’apprendre son report. Qualifiant la situation d’« inhumaine », elle continue d’attendre devant sa porte le jour où son fils reviendra.
S’accrochant à la vie avec l’espoir de revoir son fils, Azize Tüneli n’a pas pu rendre visite à Ahmet depuis six ans en raison de problèmes de santé.
Ahmet Tüneli a été arrêté à son domicile, dans le quartier de Rezan (Bağlar), à Amed, le 1er novembre 1994. En 1996, le tribunal spécial n° 2 de Diyarbakır l’a condamné à la réclusion à perpétuité pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». Alors qu’il devait être libéré l’année dernière, sa libération conditionnelle a été bloquée au motif qu’il n’avait « manifesté aucun remords ». La même décision a été rendue en janvier, puis ce mois-ci, lorsque la commission a reporté sa libération de trois mois supplémentaires, invoquant « l’absence de remords ».
Elle s’est effondrée après avoir entendu que son fils ne serait pas libéré
Depuis près de 30 ans, Azize Tüneli, mère de famille, se rend aux portes de la prison dans l’espoir de revoir son fils. Le 6 août, après trois décennies, elle a déposé un coussin devant sa porte et a attendu, espérant qu’il serait enfin libéré. Après des heures d’attente, lorsque le véhicule n’a pas amené son fils et qu’elle a appris la décision de report, elle s’est effondrée.
En raison de son âge avancé et de ses maladies chroniques, Azize Tüneli n’a pas pu voyager et n’a pas vu son fils depuis environ six ans.
Elle a dit : « Si je pouvais juste le serrer dans mes bras et l’embrasser une fois, je me sentirais en paix. Je veux le voir avant de mourir. » Azize Tüneli garde les yeux rivés sur la porte, attendant toujours le retour de son fils. Elle passe ses journées assise dehors, sans jamais quitter sa maison, s’accrochant à l’espoir qu’il revienne. Protestant contre cette injustice, elle a ajouté : « Ce n’est pas ce qu’ils appellent la paix. S’ils veulent vraiment la paix, qu’ils me laissent d’abord voir mon fils. »
Je n’ai pas vu mon fils depuis six ans
Azize Tüneli a décrit son expérience en ces termes : « J’ai été dans de nombreuses prisons ; la dernière fois, il a été transféré à Siverek. J’ai passé ma vie à attendre mon fils aux portes de la prison. Maintenant, je l’attends devant ma porte. Je suis malade ; je ne peux ni voyager ni passer les contrôles de sécurité. Mon fils me disait toujours : « Ne viens pas, tu es malade. » Mais je ne pouvais jamais supporter de ne pas le voir. »
Mon fils a fait une grève de la faim pendant des jours, ce qui lui a causé de nombreux problèmes de santé. Il souffre d’une hernie discale au dos et d’autres maladies. Il ne peut pas marcher debout. La dernière fois que je l’ai vu, il était malade. Je ne l’ai pas vu depuis six ans. Tant que je suis encore en vie, je veux le voir, le serrer contre moi. Je ne veux pas mourir sans l’avoir vu. J’attends devant cette porte, espérant le voir. Sa peine est terminée, mais ils ne veulent pas le libérer. De cette façon, ils le punissent, lui et nous. »
Je suis assis à la porte, les yeux sur la route, je l’attends
Azize Tüneli a déclaré que l’injustice à laquelle elle est confrontée n’est ni morale ni humaine : « J’ai les yeux rivés sur la route pendant des jours. Quand j’ai vu que le véhicule arrivait vide ce jour-là, j’ai pleuré pendant des heures. Ils n’ont pas le droit de nous faire ça. Je veux le voir avec ces yeux. Ils devraient le libérer pour qu’il puisse venir ici, chez lui. Je ne peux pas aller en prison ni ailleurs. Tout ce que je veux, c’est le voir, ne serait-ce qu’une fois. Je ne veux pas mourir sans l’avoir vu. Ils parlent de paix, mais ils séparent une mère de son fils. Ce n’est pas de l’humanité, ce n’est pas de la conscience. Si vous voulez la paix, commencez par libérer ces gens de prison. Qu’ils voient mon combat. Mon fils me manque terriblement. » (ANF)
SYRIE. Les quartiers kurdes d’Alep dans le viseur de Damas
SYRIE – Les habitants des quartiers kurdes d’Alep, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah sont victimes de violations commises par le régime islamiste de Damas alors que la Turquie le pousse à déclarer la guerre à la région autonome du Rojava / Nord et Est de la Syrie.
Hevin Suleiman, coprésidente du Conseil général des quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, a accusé le gouvernement de transition en Syrie d’être responsable des violations ciblant les quartiers kurdes d’Alep, soulignant que même si les habitants des deux quartier préféraient résoudre les problèmes par le dialogue, ils n’hésiteraient pas à se protéger en cas de besoin.
Ces derniers jours, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah ont été témoins d’une série d’incidents, le plus notable étant la blessure de deux membres des Forces de sécurité intérieure après qu’un drone appartenant au gouvernement intérimaire syrien a ciblé l’un des points de sécurité.
Hevin Suleiman a expliqué qu’« il existe des membres ou des factions voyous affiliés aux ministères syriens de la Défense et de l’Intérieur, mais ils restent liés à l’État occupant turc et suivent directement ses ordres. »
Elle a confirmé que la semaine dernière, des mouvements et des provocations « injustifiés » ont été observés par ces factions autour de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, y compris le déploiement de drones de reconnaissance et d’explosifs, remettant en question les motivations derrière de telles actions.
Suleiman a tenu le gouvernement de transition pleinement responsable de toute violation inacceptable et a réitéré que même si le dialogue est toujours privilégié, il n’hésitera pas à se défendre et à défendre les habitants des quartiers s’il y est contraint.
« Nous avons une longue expérience en matière d’autodéfense »
Hevin Suleiman a également souligné que toute déclaration de guerre ne servirait les intérêts d’aucune partie, ajoutant que ces factions elles-mêmes impliquaient le gouvernement dans des violations contre des Syriens de diverses communautés, notamment des enlèvements, des actes de torture et des meurtres identitaires, comme on l’a vu contre les Alaouites des zones côtières et dans la ville druze de Soueïda.
Elle a déclaré : « Les habitants des quartiers ont une longue expérience de la défense populaire révolutionnaire et des principes de légitime défense et d’autoprotection depuis près de 14 ans, et nous n’hésiterons pas à nous défendre si nous sommes attaqués. »
L’accord du 1er avril est toujours en vigueur
Suleiman a souligné qu’ils font partie intégrante des quartiers d’Alep, coexistant sur les principes de pluralisme et de fraternité entre Arabes, Kurdes, Syriaques, Turkmènes et autres communautés.
Concernant l’accord signé le 1er avril, elle a déclaré qu’il reste en vigueur, les points de contrôle conjoints entre la Sécurité générale et les Forces de sécurité intérieure remplissant leurs fonctions pour protéger les habitants du quartier.
Hevin Suleiman a exprimé son espoir que la paix prévaudra dans toute la Syrie grâce au dialogue et à la discussion, en parvenant à une formule qui préserve les droits de toutes les communautés dans l’avenir du pays. (ANHA)

TURQUIE. Attaque raciste contre des travailleurs kurdes à Hatay
TURQUIE – Les travailleurs qui se rendaient d’Amed à Samandağ pour travailler ont été victimes d’agressions et d’insultes racistes. Lors de deux incidents distincts survenus peu de temps après, huit Kurdes ont été battus par des habitants et des policiers turcs.
Le quartier de Samandağ, dans le Hatay, a récemment fait la une des journaux suite à des provocations et des attaques visant des ouvriers du bâtiment kurdes. En deux jours, huit jeunes hommes ont été agressés par la police et des riverains. La première attaque a eu lieu il y a quelques jours : quatre jeunes hommes ont été interpellés et verbalisés pour infraction au code de la route. Le lendemain, un groupe de jeunes hommes assis au bord de la mer a failli être lynché pour avoir parlé kurde.
L’une des victimes, Muhammed Bayram, a raconté qu’après s’être opposé à l’amende de la police, ils ont d’abord été frappés et insultés par les policiers, puis par les habitants. Ils ont également été menacés de propos tels que : « Nous ne voulons pas de Kurdes ici, partez. »
Bayram a expliqué qu’ils avaient quitté la ville à 4 heures du matin, craignant pour leur sécurité. Bien qu’ils n’aient commis aucun acte répréhensible, la police a porté plainte contre eux, et l’un de ses cousins a été arrêté suite à ces plaintes.
L’incident s’est produit sur la plage de Samandağ. Quatre jeunes hommes d’Amed s’y étaient rendus pour travailler sur un chantier de logements sociaux (TOKI). Après être restés assis sur la plage un moment, ils ont réagi lorsque la police leur a infligé une amende pour leur véhicule. Bayram a raconté que des policiers en civil sont arrivés peu après et les ont également interpellés. Lorsque des habitants les ont rejoints, les policiers leur ont dit : « Partez d’ici, ou ils vous tueront. »
Lorsqu’ils sont revenus sur les lieux peu après pour récupérer leurs téléphones et leurs affaires, ils ont été accueillis par des insultes telles que : « C’est encore vous ? On ne veut pas de vous ici. Partez. » Bayram a raconté qu’ils ont été rapidement agressés par la police et les habitants. Il a raconté avoir été aspergé de gaz lacrymogène dans les yeux, traîné au sol et battu. « Nous n’avons touché personne. Ils nous ont frappés, et pourtant ce sont eux qui ont porté plainte contre nous », a-t-il déclaré.
Bayram a raconté : « Ils nous ont dit : « Vous êtes de Diyarbakır, vous êtes Kurdes, nous ne voulons pas de vous ici. Nous sommes contre votre présence ici. » Nos téléphones étaient toujours sur la table. La police nous a éloignés et nous a dit : « Si vous restez ici, ils vous tueront. » Nous voulions juste récupérer nos affaires, mais ils ne nous ont pas laissés faire. »
« Nous ne voulons pas de Kurdes ici »
Plus tard, pensant que la situation s’était calmée, les travailleurs retournèrent sur la plage récupérer leurs affaires, mais découvrirent qu’elles avaient disparu. Alors qu’ils fouillaient une poubelle, deux personnes les abordèrent et leur racontèrent qu’un meurtre avait déjà eu lieu dans le quartier, impliquant des habitants de Diyarbakır. Après la conversation, un autre groupe de trois ou quatre personnes arriva et les insulta : « On ne veut pas de vous. Vous êtes Kurdes, on ne veut pas de vous sur nos terres. » Le cousin de Bayram répondit : « Quand il s’agit de parler, vous dites que nous sommes frères, mais derrière notre dos, vous nous insultez. »
« D’abord la police, puis les habitants ont attaqué »
Alors que la foule grossissait, la police est revenue sur les lieux. Bayram a raconté : « Un policier m’a attrapé par le cou et m’a traîné. Au même moment, la foule nous a attaqués. Les policiers ont aspergé de gaz lacrymogène. Nos yeux étaient brûlants, nous sommes tombés à terre et je me suis évanoui. À ce moment-là, j’ai reçu cinq ou six coups de pied. Mon frère, le fils de ma tante et mon autre cousin ont été frappés de la même manière. Les habitants ont été enhardis par la police. »
« Ils nous ont battus, puis ont porté plainte contre nous »
Les ouvriers ont été emmenés au commissariat dans un véhicule de police. Lorsqu’ils ont tenté de porter plainte, ils ont appris que la police elle-même avait porté plainte contre eux. Bayram a déclaré : « Nous pensions qu’on nous emmenait au commissariat pour porter plainte, mais il s’est avéré que la police s’était plainte de nous. Nous avons été détenus pendant une journée. Ils ne nous ont donné ni nourriture ni cigarettes de la journée. Ensuite, nous avons été conduits au parquet pour faire des dépositions. Nous avons tous les quatre été déférés au tribunal avec demande d’arrestation. Mon cousin a été arrêté pour « résistance à la police ». Nous n’avons agressé personne ; c’est eux qui nous ont agressés. Mais c’est nous qui avons été reconnus coupables. »
« Si vous ne partez pas d’ici, ils vous tueront »
Bayram a déclaré que les menaces persistaient même après leur libération : « Tout le monde nous disait : « Votre plaque d’immatriculation est reconnue. Si vous partez d’ici, ils vous tueront. Nous ne pourrons même pas vous protéger. Si vous êtes prêts à mourir, sortez ; sinon, retournez dans votre ville natale. » Nous voulions continuer à travailler, mais à cause des menaces persistantes, nous n’avons pas pu rester. Nous avons dû partir au matin. Nous avons appris plus tard que quatre autres jeunes hommes avaient été battus pour avoir parlé kurde. Ils ont également échappé de justesse au lynchage. Ils ont été emmenés au commissariat, mais personne ne sait où ils se trouvent actuellement. » (ANF)
TURQUIE. Attaque armée contre les locaux du journal Evrensel
TURQUIE – IZMIR – Hier soir, une attaque armée a ciblé le bureau d’Izmir du journal Evrensel, rapporte l’agence kurde Mezopotamya qui rajoute qu’un suspect a été arrêté en lien avec l’incident.
Le bureau d’Izmir du journal Evrensel a été attaqué dans la nuit. Il a établi qu’Isa Can était l’auteur de l’attaque et qu’Ibrahim Halil Bilal l’avait amené sur les lieux de l’attaque.
Sept impacts de balles ont été découverts sur l’enseigne d’Evrensel lors de la fusillade. La police est arrivée devant le bâtiment après l’attaque et a inspecté le bâtiment et les environs. Après l’attaque, İbrahim Halil Bilal a été arrêté.
Le journal Evrensel a publié un communiqué concernant l’incident, affirmant que tous les journalistes en quête de vérité étaient victimes d’intimidation. Ce communiqué, précisant que l’attaque visait non seulement Evrensel, mais aussi le droit du public à l’information, la liberté de la presse et tous les journalistes en quête de vérité, incluait ce qui suit : « L’histoire d’Evrensel regorge d’exemples allant du meurtre de notre reporter Metin Göktepe en détention aux enquêtes et détentions répétées dont nous avons fait l’objet, en passant par l’usurpation de publicités par l’Agence de publicité de presse, les pressions et les menaces. Cependant, il faut savoir qu’aucune balle, aucune menace, aucune oppression ne nous réduira au silence. Ceux qui cherchent à obscurcir la vérité doivent savoir qu’Evrensel continuera à rechercher la vérité, à faire entendre la voix des travailleurs, des ouvriers et des opprimés, et à proclamer la vérité, comme il l’a fait hier, et continuera à tenir sa plume avec encore plus d’acuité. »
Un communiqué de presse concernant l’attaque aura lieu devant le centre culturel Alsancak Türkan Saylan à 19 heures.