RENNES – Le premier décembre 2025, le conseil municipal de Rennes a approuvé à l’unanimité le jumelage avec la ville kurde de Diyarbakir (Amed).
Le serment de jumelage entre Rennes et Diyarbakir sera signé le 11 décembre avec les co-maires de Diyarbakir, Serra Bucak et Doğan Hatun, en présence, notamment, de Gültan Kışanak, ancienne co-maire de la ville de Diyarbakir, arrêtée, destituée et incarcérée en 2016 qui fut libérée en 2024.
Nathalie Appéré, maire de Rennes, Présidente de Rennes Métropole, a souligné avant de procéder au vote, l’importance de cette nouvelle étape :
« c’est plus de quarante ans d’amitiés entre Rennes et Diyarbakir ; Ce jumelage s’est imposé comme la suite logique de notre partenariat qui a débuté , comme ce a été dit, en 1979. il s’agit là d’une nouvelle étape indispensable pour faciliter et renforcer les échanges et les coopérations futures. En devenant aussi, et ce n’est pas rien, la première ville au monde jumelée avec Diyarbakir, nous sommes fidèles à la tradition d’engagement international de Rennes ».
Nathalie Appéré a aussi rappelé cette période où les liens ont été interrompus, en 2016, à la suite du coup de force de l’État turc bafouant l’État de droit, destituant les maires et les remplaçant par des administrateurs civils, et ce jusqu’aux élections locales de 2024 :
« Nous n’avons eu cesse, inlassablement, de nous mobiliser pour interpeller les autorités françaises, européennes internationales, au nom du respect de l’Etat de droit et des principes démocratiques qui protègent les libertés fondamentales. Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle page de notre histoire commune » Si des échanges techniques sont en cours « des échanges politiques sont aussi très développés ».
Nathalie Appéré, après avoir fait partager son émotion de recevoir , dix ans après, Gültan Kışanak, n’a pas manqué de souligner cette formidable opportunité de renforcer les liens entre citoyens et d’ajouter : « ces liens entretenus par l’engagement associatif, notamment celui des Amitiés kurdes de Bretagne dont je veux à mon tour saluer les représentants qui nous font l’honneur de leur présence à cette séance de notre conseil municipal ». (Via Amitiés Kurdes de Bretagne)
Ce jumelage avec la municipalité de Diyarbakir (Kurdistan de Turquie) a été rendu possible grâce aux efforts de l’Association Amitiés Kurdes de Bretagne (et son président fondateur André Métayer) qui est aux côtés du peuple kurde depuis plus de 30 ans.
S’exprimant lors d’une conférence internationale, Ilham Ehmed a déclaré : « Nous souhaitons dialoguer avec la Turquie. Nous voulons l’ouverture de nos frontières. Nous voulons le soutien de la Turquie pour la nouvelle Constitution syriennes. »
Le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM) a organisé la « Conférence internationale sur la paix et la société démocratique » au Centre culturel Cem Karaca de Bakırköy, à Istanbul. Dès le petit matin, une foule nombreuse s’est rassemblée devant le centre culturel pour assister à cette conférence de deux jours. À l’ouverture des portes, les participants ont pris place dans la salle. La conférence, qui a suscité un vif intérêt, a réuni de nombreux responsables politiques, juristes et militants nationaux et internationaux. Ils y ont débattu du processus de paix et de société démocratique lancé le 27 février par le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, en s’appuyant sur des expériences internationales.
Après les remarques d’ouverture et la lecture des messages d’Abdullah Öcalan, Îlham Ehmed, responsable du département des relations étrangères de l’administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, a prononcé un discours dans la salle via Zoom.
İlham Ehmed a déclaré : « La Syrie traverse actuellement une phase charnière. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère après le régime baasiste. Nous nous efforçons d’instaurer un gouvernement démocratique. Les problèmes sont nombreux. Cependant, nous sommes tous là – Arabes, Kurdes, Turkmènes. Nous avons tous été tués sous le régime baasiste. Mais aujourd’hui, nous avons la possibilité de vivre en paix. Le dialogue est essentiel. Sous le régime baasiste, nous – Arabes, Arméniens, Turkmènes – avons signé un accord. Ce contrat portait sur la langue, la culture et bien d’autres aspects. Nous y avons également défendu la liberté des femmes. Ce fut un progrès considérable pour l’égalité des femmes. Alors que la guerre faisait rage partout, des travaux de construction étaient en cours dans notre région. Nous avons subi de nombreuses attaques. Toutefois, grâce à ce système et à cet accord, nous avons pu nous défendre et préserver notre culture. Nous avons pu pratiquer librement nos croyances. L’autonomie administrative est primordiale pour la Syrie.
Le Mouvement des femmes libres (en kurde : Tevgera Jinên Azad, TJA) était présent à la Conférence Femmes: séminaire Théorique au Népal pour parler des expériences des femmes du Kurdistan. Par ailleurs, sur les murs de la salle de conférence des femmes, on pouvait voir l’affiche « Jin, Jiyan, Azadî (Femme, vie, liberté) », slogan kurde devenu le cri de ralliement des femmes à travers le monde suite au meurtre barbare de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs iranienne à cause d’un voile « non conforme » à la charia islamique en septembre 2022.
La représentante du TJA a discuté des contributions de la science des femmes (Jineolojî) à la théorie féministe décoloniale. Des sujets tels que les formes régionales et mondiales du fascisme ont également été discutés tandis que les femmes ont formé une ligne de lutte commune avec des femmes de nombreux pays, du Sahara méridional au Bangladesh.





