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La Turquie va-t-elle répondre des massacres des Kurdes ?
TURQUIE. Commémorations du massacre des Kurdes-alévis de Maras
Entre le 19 et le 26 décembre 1978, une vague de violence d’une semaine contre les Kurdes alévis de Maraş a coûté la vie à 120 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, l’incendie de 559 maisons et la destruction de près de 290 entreprises.
Certaines parties de Maraş ont été complètement détruites et un couvre-feu a été imposé à la ville. Ni l’armée ni la police n’ont tenté d’arrêter les attaques. Après le massacre, de nombreux Kurdes alévis de la ville ont commencé à partir, de sorte que la démographie de Maraş a considérablement changé. La population alévie, qui représentait plus de 35% avant 1978, n’en représente plus que 10%.
Malgré des années de procédures judiciaires contre les auteurs du massacre, la justice reste insaisissable. Les décisions du tribunal de la loi martiale, qui a condamné 22 personnes à mort, sept à la réclusion à perpétuité et 321 autres à diverses peines, ont ensuite été annulées par la Cour de cassation. Les condamnations à mort n’ont pas été exécutées et les personnes reconnues coupables ont été libérées en vertu de la loi antiterroriste de 1991, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur responsabilité.
Pire encore, Ökkeş Kenger, identifié comme l’un des meneurs, a été acquitté au cours du procès et a ensuite changé son nom de famille en Şendiler. En 1991, Şendiler a été élu député du Parti du bien-être (Refah Partisi – RP). Cette récompense politique pour un personnage clé du massacre a alimenté la frustration et la colère des survivants.
Müslüm İbili, président de l’Association Erenler Culture et Solidarité, une organisation confessionnelle alévie, s’est adressé à l’agence Mezopotamya à l’occasion du 45e anniversaire du massacre de Maras, déclarant que le massacre avait été orchestrée par « l’État profond » et soulignant le traumatisme persistant. İbili, qui avait alors 19 ans, a été contraint de déménager à Istanbul. Après avoir perdu une jambe dans un accident de train, il retourne dans sa ville natale et fonde l’association en 2007 pour faire face à ce traumatisme.
Décrivant le massacre comme un acte délibéré visant à réprimer le mouvement socialiste des années 1970, İbili a déclaré : « Malgré le passage de 45 ans, le traumatisme demeure. » Il a déclaré que le massacre servait de « préparation à un coup d’État » et de provocation majeure mise en scène pour créer des troubles sociaux.
Appelant à ce que les Alévis soient traités comme des citoyens égaux afin d’éviter de futurs incidents, İbili a exhorté tout le monde à assister à l’événement de commémoration annuel le 23 décembre, malgré l’interdiction émise par le gouvernement, qu’İbili a imputée à une provocation, déclarant qu’« on ne peut pas dissimuler la douleur sous des interdictions ». TURQUIE. Un militant kurde torturé et menacé par des hommes masqués
TURQUIE. Des policiers tuent la chienne d’une famille kurde
TURQUIE. Création de la plateforme des journalistes de Dersim
Le communiqué soulignait que les médias locaux luttent pour survivre dans un espace restreint en raison de pressions économiques et politiques, insistant sur le fait que le journalisme n’est pas seulement une profession mais aussi une responsabilité de rechercher la vérité, de préserver la mémoire collective et de défendre le droit du public à l’information.
Il a été affirmé que cette responsabilité ne peut être renforcée que par la solidarité, la conscience collective et un socle éthique commun, et que la Plateforme des journalistes de Dersim a été créée dans cet esprit.
Le communiqué souligne que la plateforme est un réseau de solidarité regroupant journalistes, reporters, rédacteurs, cameramen et tous les professionnels des médias travaillant à Dersim et dans ses environs, et qu’elle rassemble des professionnels des médias issus de différentes institutions et ayant des lignes éditoriales différentes, mais partageant les mêmes valeurs éthiques professionnelles.
Les objectifs fondateurs de la plateforme étaient les suivants :
défendre la liberté de la presse et d’expression ainsi que le droit du public à l’information ;
développer une position commune contre les pressions, les menaces, la censure et le harcèlement des journalistes ;
apporter des solutions solidaires aux problèmes économiques, structurels et éthiques rencontrés par les médias locaux ; et
protéger l’éthique professionnelle et l’honneur journalistique.
Le communiqué souligne que la Plateforme des journalistes de Dersim est un effort collectif créé pour renforcer le concept de journalisme libre et collaboratif au niveau local.
Le communiqué, qui affirmait : « Le journalisme n’est pas un crime. On ne peut faire taire la voix de la vérité », se concluait par ces mots : « Tant que nous resterons unis, nous amplifierons cette voix. » (Pirha)
KURDISTAN. Commémorations d’Ayse San
TURQUIE / KURDISTAN – Depuis hier, Ayşe Şan, une des figures importantes de la musique kurde, est commémorée à l’occasion du 29e anniversaire de sa mort.
Aujourd’hui, la dengbêj kurde légendaire, Eyşe Şan a été également commémorée sur sa tombe à Amed en présence de nombreuses femmes, militantes féministes et des proches d’Ayse San.
TURQUIE. Un boxeur menacé de mort à cause du mot « Kurdistan »
MONTPELIER. Marche vérité et justice pour les martyrs kurdes de Paris
SYRIE. La Turquie accusée de saboter l’accord du 10 mars
