ROJAVA. Les gangs de la Turquie kidnappent deux Kurdes à Shahba

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SYRIE / ROJAVA – Des mercenaires de la Turquie ont kidnappé deux civils kurdes à Sahba, au Nord d’Alep.

L’organisation des droits de l’homme d’Afrin-Syrie a signalé l’enlèvement des deux frères Khaled Ahmed Welo (45 ans) et Ziad Ahmed Welo (39 ans) du village d’Al-Nairabiyah dans la région de Shahba, dans la campagne nord d’Alep, par des mercenaires soutenus par la Turquie.

L’organisation a déclaré qu’on n’a plus de nouvelles des deux hommes.

Les mercenaires soutenus par la Turquie continuent de commettre des violations et des crimes contre les habitants d’Afrin, qui résistent et défendent leurs foyers, en fabriquant de fausses accusations et en réprimant violemment leur expulsion. (ANHA)

Un Kurde devenu Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés

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MONDE – Le Secrétaire général des Nations Unies (ONU) a choisi Barham Salih, homme politique kurde et ancien président d’Irak, pour occuper le poste de prochain Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. C’est la première fois qu’un Kurde est nommé à un tel poste au sein de l’ONU.
Les Nations Unies ont annoncé la nomination de l’ancien président irakien Barham Salih au poste de Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Cette nomination historique marque une première en 75 ans : c’est la première fois qu’un responsable du Moyen-Orient occupe ce poste, parmi plus de vingt personnalités internationales candidates.
 
Une lettre signée par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 11 décembre, précise que M. Salih est nommé pour un mandat de cinq ans débutant le 1er janvier 2026.
 
Le document indique que cette nomination est temporaire et soumise à l’approbation du Comité exécutif du HCR.
 
M. Salih succédera à l’Italien Filippo Grandi, haut fonctionnaire de l’ONU qui occupait ce poste depuis 2016.
 
C’est la première fois en 75 ans que ce poste est confié à une personnalité du Moyen-Orient, en l’occurrence Barham Salih, figure politique kurde.
 
Le poste de Haut-Commissaire pour les réfugiés est le deuxième plus important au sein de l’organisation après celui de Secrétaire général des Nations Unies. Il était auparavant occupé par António Guterres, avant que ce dernier n’accède au poste de Secrétaire général. Barham Ahmed Salih est né en 1960 à Souleimaniye, au sein d’une famille kurde influente et cultivée. Durant ses études secondaires, il fut arrêté et emprisonné par le régime baasiste irakien alors qu’il passait ses examens.
 
Salih obtint une licence en génie civil à l’Université de Cardiff (Royaume-Uni) en 1983, puis un doctorat en statistiques et applications informatiques pour l’ingénierie à l’Université de Liverpool en 1987.
 
Il rejoignit l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) en 1976, où il occupa plusieurs postes, dont celui de secrétaire général adjoint. Il fut également Premier ministre de deux gouvernements régionaux du Kurdistan. En 2018, il fut élu président de l’Irak, fonction qu’il exerça pendant quatre ans.

Les Kurdes commémorent leur histoire et réaffirment leur lutte pour la liberté

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Des millions de Kurdes commémorent leur histoire et réaffirment leur lutte pour la liberté, malgré les répressions et les génocides. Erbil, Mahabad, Diyarbakir, Paris, Berlin – Ce 17 décembre, le drapeau kurde, rouge, blanc et vert, surmonté d’un soleil à 21 rayons, s’est de nouveau élevé dans le ciel. Un geste simple, mais chargé de sens : un acte de mémoire, un hommage aux martyrs, et un rappel au monde que le peuple kurde, malgré les répressions et les génocides, n’a jamais renoncé à sa quête de liberté et de justice. Plus de 70 millions de Kurdes, dispersés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak, la Syrie et la diaspora, ont perpétué cette tradition. Mais que représente vraiment ce drapeau ? Pourquoi le 17 décembre ? Et quel message porte-t-il pour l’avenir ? Le drapeau kurde : un symbole d’identité et de résistance Le drapeau kurde est aujourd’hui l’un des symboles les plus forts de l’identité nationale kurde. Son histoire est marquée par deux dates clés : 1946 : Première apparition officielle lors de la République de Mahabad, au Kurdistan de Rojhelat (Iran). 1992 : Adoption institutionnelle par le Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK), au Bashûr (Irak). Signification des couleurs et du soleil : Rouge : Le sang des martyrs tombés pour la liberté. Blanc : La paix, un idéal toujours espéré. Vert : La terre du Kurdistan, une patrie divisée mais jamais oubliée. Soleil à 21 rayons : La vie qui persiste et l’unité des Kurdes. « Ce drapeau, c’est notre identité. Le lever, c’est dire au monde : nous existons, nous résistons, et nous nous souvenons. » — Un militant kurde, exilé en France Le 17 décembre : une date pour se souvenir et agir Le 17 décembre commémore les génocides de 1980, 1983, 1988 et 2014, la campagne Anfal, l’attaque chimique de Halabja, et la résistance contre Daech. Lever le drapeau le 17 décembre, c’est rendre hommage aux victimes, dénoncer l’impunité et réaffirmer l’identité kurde. Un message pour l’avenir : justice et reconnaissance Le drapeau kurde porte un message d’espoir : justice, liberté et fraternité pour les générations futures. « Nous ne voulons pas la guerre. Nous voulons simplement vivre dignement, parler notre langue, et transmettre notre culture. Est-ce trop demander ? » — Leila, enseignante kurde en exil La jeunesse kurde de France : un espoir vivant À Montauban, comme partout en France où vit la diaspora kurde, la jeunesse a participé avec fierté à cette journée de commémoration. Elle porte un rêve universel : vivre libre, reconnue et respectée dans son identité. Peuple de paix, de fraternité et de culture, les Kurdes méritent pleinement leur droit à l’autodétermination. L’AMVGK appelle les élus de la République, les historiens et les intellectuels à soutenir la reconnaissance officielle du génocide kurde et à ouvrir le débat sur le droit du Kurdistan à l’indépendance. Le 17 décembre, le drapeau kurde ne flotte pas seulement pour se souvenir. Il flotte pour dire : nous sommes toujours là. Il flotte pour exiger la justice. Il flotte pour rappeler que la liberté est un droit, pas un privilège. Communiqué de l’Association Mondiale des Victimes du Génocide Kurde (AMVGK)  

La Maison des Utopies en Expérimentation peut-elle être un lieu d’expérimentation du confédéralisme démocratique ?

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PARIS – Dans l’article suivant daté de septembre 2025, la fondation Danielle Mitterrand annonce la naissance de la Maison des Utopies en Expérimentation (MUE) basée sur une ferme de la commune de Château sur les hauteurs de Cluny en Bourgogne. Par la même occasion, elle nous apprend que le collectif internationaliste formé autour de la « Jineologî » (terme utilisé par les femmes kurdes pour désigner « la science de la femmes ») ainsi d’autres organisations se partagent les lieux où on espère expérimenter le confédéralisme démocratique à l’instar du Rojava depuis la révolution de 2012. Voici l’article publié également sur le site de Jineolojî : Maison des utopies en expérimentation : un lieu de jineolojî? La MUE (Maison des Utopies en Expérimentation) c’est un lieu, un topos et une utopie concrète de commun. La MUE c’est d’abord un endroit, une ferme, un domaine situé sur la commune de Château sur les hauteurs de Cluny en Bourgogne. La Fondation Danielle Mitterrand* a finalisé l’achat de la maison en décembre 2024 après plusieurs années de négociation. Le domaine est partagé entre la fondation et Terre de liens** qui met les terres à disposition de paysan·nes. Le domaine de Saint-Laurent accueille un  Groupement agricole d’exploitation (GAEC) en commun qui regroupe des exploitants familiaux sans perdre leur autonomie en agriculture biologique de 8 associé·es : chèvres, cochons, poules, vaches côtoient les humain·es dans ce vallon. Les zones de bois, de pâturages, de champs, et maraîchages fraient avec les bâtiments d’habitation et d’exploitation : étables, atelier de boulangerie paysanne, fromagerie, zone de stockage, de transformation, magasin de producteur·ices. Du lever au coucher du soleil, résonne le bruit de la ferme, des troupeaux que l’on sort de l’étable le matin, aux engins agricoles qui passent. Grappes humaines succèdent aux grappes animales. La fourmilière s’active toute la journée. Au milieu du domaine, la bastide de trois étages, imposante, trône. Ce bâtiment a connu de nombreuses vies. C’est ici que la MUE a posé ses valises et dépose son utopie de commun ouvrant une nouvelle  phase dans l’histoire de St Laurent. La fondation Danielle Mitterrand met à disposition de la MUE la bâtisse principale, et des jardins autour. Une association constituée de personnes morales et individuelles a été créé et en 2025 une dizaine de structures y participe***. La MUE se veut un espace matériel et immatériel destiné à héberger des alternatives au néolibéralisme et au productivisme. L’idée était d’ouvrir une base arrière pour respirer, prendre du recul et un lieu d’expérimentation, de création (pour penser et essayer d’autres pratiques). Le projet est géré sous la forme d’un commun. Chaque organisation membre peut utiliser le lieu et en échange, participe au bon fonctionnement de celui-ci avec tous les autres usager·es. Chacun·e en porte la coresponsabilité. Résidences artistiques, réflexives, philosophiques, jineolojiques, rencontres, école, formations, réunions se tiennent au fil de l’année. Tout s’y prête : les bois nourriciers au fil des saisons, la ferme, on s’extrait du temps de la modernité capitaliste pour ralentir, se retrouver ensemble, penser, s’organiser, élaborer pas à pas du commun. Une cuisine collective, deux grandes salles communes, une bibliothèque et deux étages de dortoir et surtout les hectares autour constituent un cadre extraordinaire pour faire ensemble ! Ici, l’autogestion est le maître mot : pas de gardien·ne qui entretient le lieu ! Un principe : laisser propre à son départ, on range, on nettoie, on plie. On fait des retours au collectif pour améliorer la gestion quotidienne. C’est le modèle de la commune qui s’applique. La dizaine de structures impliquées travaillent à construire un refuge, un espace  de ressourcement et d’activités pour les collectifs militants engagés pour une transformation radicale. Cet endroit est aussi un défi car les collectifs impliqués ne se connaissaient pas pour la plupart avant le lancement du projet. Nous expérimentons l’administration commune de la MUE. La gouvernance partagée repose sur des cercles (sortes de communes) qui réunissent des référent·es des structures adhérentes. On y discute des usages, du soin de la maison, de l’extérieur, d’économie, de coopération, de lien avec le territoire environnant. On y élabore des règles partagées. Le défi : un lieu autogéré par des collectifs sous forme d’un commun sans délégation permanente, sans salarié·e à partir d’un fonctionnement ascendant basé sur plusieurs cercles (communes) et des chantiers de travail  (un par saison). Nous aspirons à nous nourrir les un·es des autres et à coévoluer ensemble. Pourquoi la MUE peut-elle être un lieu d’expérimentation du confédéralisme démocratique un lieu jineolojîque ? La jineolojî est la science des femmes et de la vie : elle a pour but de transformer la vie des femmes et celle de l’ensemble de la société afin de trouver des solutions aux problèmes sociaux et de construire une vie libre des dominations. Cette science propose un cadre de pensée philosophique et politique pour aller vers une société libérée de la pensée dominante capitaliste et patriarcale. Elle s’inspire de la révolution des femmes du mouvement de libération du Kurdistan. En francophonie, la jineolojî est organisée selon le principe du communalisme avec différents groupes et une coordination francophone et européenne. C’est à ce titre que la jineolojî est membre de la MUE. Nous y organisons nos camps et nos résidences. Très concrètement, la jineolojî a deux porte-paroles (référentes) qui suivent le projet tout au long de l’année. Aujourd’hui, elles sont impliquées dans les cercles « Prendre soin du vivant » et « Transmettre les usages », ainsi que le cercle « Coordination de la MUE » (reverberi).
Nous participons également aux assemblées générales et aux chantiers saisonniers. On répare, nettoie réunione, élabore. C’est dans ces temps distanciels et présentiels que le commun (la commune s’expérimente) et se fait concrètement. La MUE est un modèle de commune, une organisation et un fonctionnement que la jineolojî encourage à faire fleurir et nourrit en retour. Elle nous offre un lieu pour nous retrouver, mais aussi expérimenter une vie communale entre nous et avec nos enfants. C’est aussi un espace de transition, dont nous pouvons abattre les murs, un espace qui nous permet un passage entre prise de conscience individuelle, transformation de soi et un lieu où cette prise de conscience se communalise, se multiplie et nous transforme et transforme les pratiques . A la MUE, comme au sein de la jineolojî, nous partageons des ressources, mais aussi des sentiments, du travail, des responsabilités et des décisions. La MUE nous permet de communaliser nos pratiques avec les autres membres en particulier durant les chantiers saisonniers qui sont l’occasion d’entretenir la maison, le domaine comme nos pratiques et partager nos savoirs et savoirs-faire . A la MUE comme au sein de notre science, nous souhaitons retrouver l’harmonie avec notre environnement et surmonter l’aliénation dualiste femme-nature, humain-nature et société-nature. Elle offre un espace de prise en compte de nos interdépendances humaines et non humaines, où la perspective de la subsistance des femmes, celle qui produit et protège la vie, peut se développer.
« La notion de subsistance exprime aussi la continuité entre la nature qui nous environne et celle qui est en nous, entre la nature et l’histoire, et le fait que dépendre du domaine de la nécessité ne doit pas être vu comme une malchance et une limitation, mais comme une bonne chose et comme la condition préalable à notre bonheur et à notre liberté. »
La subsistance, M. Mies, V. Bennholdt-Thomsen Nous voulons en faire un lieu de production de la vie enraciné dans un ensemble vivant et interconnecté, dans un écosystème avec ses cycles et ses symbioses organiques, dans sa longue association avec la communauté humaine et sa culture, où nous sommes moins coupé·es et séparé·es des autres êtres organiques (végétaux, animaux, microbes), Dans nos sociétés européennes où l’imaginaire idéologique de gauche radicale est dans l’impasse, le confédéralisme démocratique se présente comme une idée nouvelle, internationaliste, une proposition révolutionnaire syncrétique.
« Ce n’est ni l’idée anarchiste d’abolir entièrement l’état immédiatement, ni l’idée communiste de prendre le contrôle de l’entièreté de l’État immédiatement. Avec le temps, nous allons organiser des alternatives pour chaque partie de l’État, contrôlées par le peuple et quand elle fonctionneront, ces parties de l’État se dissoudront. »
Citation d’un responsable des YPG Cihan Kendal dans un entretien au site anglais Plan C, 19 septembre 2016 En 2005, Abdullah Öcalan, leader du PKK propose au mouvement un nouveau paradigme politique. Son inspiration provient des modèles d’organisation spontané mis en place par de nombreux villages du Kurdistan du Nord suite au manque de présence de l’état dû à une géographie particulièrement difficile, ainsi qu’au municipalisme libertaire élaboré par le penseur américain Murray Bookchin. Pour mettre fin à toutes les dominations politiques, patriarcale, ethniques, religieuses, il faut construire une société sans État, on y arrivera par l’organisation autonome de la société civile. Ce projet est pensé pour s’adapter au contexte géopolitique social et culturel du Kurdistan, il faut y renforcer les organisations civiles, locales, politiques parallèles aux institutions de l’État. Ce projet ne s’adresse pourtant pas qu’aux sociétés du Proche Orient. Il se veut universel. Des collectifs militants s’en emparent en Europe et de nombreux internationalistes se sont rendus et se rendent encore au Kurdistan. La jineolojî s’inscrit dans ce projet confédéraliste, construire une société démocratique et libre passe par la transformation de la mentalité capitaliste et patriarcale sur le long cours. Pour cela nous avons besoin de lieux écoles comme la MUE. Les camps de jineolojî francophone et européen sont des temps d’expérimentation, d’application concrète du communalisme : organisation en communes, éducations, retour critique auto-critique (tekmil), morale (représentation éthique et artistique). Pour construire une société civile autonome, nous avons besoin de lieux pour nous retrouver et nous organiser. Pour avancer, nous avons besoin d’essayer et de faire ensemble, à tâtons, mais il faut bien commencer quelque part. La MUE est une expérimentation concrète d’organisation autonome de la société civile. Chaque alternative locale est à valoriser, mais aussi à mettre en lien avec les millions d’autres alternatives qui partout dans le monde fleurissent, construire au local avec une perspective d’ouverture mondiale. Ce lieu collectif permet aussi de s’extraire du bouillonnement urbain militant pour se détacher, se retrouver et penser ensemble. A nous, vous de venir le découvrir et de se l’approprier. Bienvenue à tous·tes !   * https://fondationdaniellemitterrand.org/ ** https://terredeliens.org/ *** AttacBande PassanteJineolojîCLIPles Passagères de l’usageMCMUn monde pour tousRemixSystextFDMADSLCSIA NatessianCRID, Yolka, Organisez-vousLichenNext PlanningCoordination eau Ile de France, B.A.BALEX, Changer de Cap, Mouvement Utopia, Maison de la Citoyenneté Mondiale, Coordination Pas Sans Nous 38, plusieurs individus…

TURQUIE. Accident mortel à Mardin

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TURQUIE / KURDISTAN – Un accident de la route survenu dans la province kurde de Mardin a couté la vie à 4 proches de la prisonnière politique Rukiye Fidan.
La mère, les frères et sœurs et l’oncle de Rukiye Fidan, qui ont perdu la vie dans un accident survenu la nuit dernière dans le district d’Ömerli (Mehsert), ont été inhumés.
Dans un carambolage survenu hier soir à Kafsenor, district de Mehsert (Ömerli), à Mardin, quatre membres de la famille Fidan, venus d’Istanbul rendre visite à des proches, ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessés. Il s’agit de la mère de Rukiye Fidan (otage kurde détenue à la prison pour femmes d’Istanbul/Bakırköy), Suna (42 ans), de ses frères et sœurs Gülbahar (18 ans) et Ramazan (17 ans), et de son oncle Mehmet Nur Fidan (51 ans).
Les victimes ont été inhumées aujourd’hui dans le village de Qudê. 

SYRIE. Mise en garde contre les menaces croissantes ciblant les droits des femmes

SYRIE / ROJAVA – Jian Hassan, conseillère auprès de l’administration autonome arabo-kurde du Rojava, a mise en garde contre les menaces croissantes qui pèsent sur les droits des femmes en Syrie depuis la prise du pouvoir par le HTC / HTS. Jian Hassan, conseillère auprès de l’Administration autonome démocratique (AAD) du canton de Jazira, a souligné les souffrances croissantes des femmes syriennes et a dressé un bilan de leur rôle au sein du gouvernement de transition. Elle a déclaré que la situation actuelle ne répond ni aux aspirations des Syriens ni aux sacrifices consentis par les femmes, et a appelé à la solidarité féminine pour lutter contre les politiques d’exclusion et participer pleinement à la construction de l’avenir de la Syrie. Dans son analyse de la situation en Syrie un an après la chute du régime baasiste, Jian Hassan a mis en lumière la réalité vécue par les femmes sous le joug baasiste. Elle a expliqué que le régime avait imposé une langue, une identité et un drapeau uniques à tous les Syriens, entraînant des destructions massives dont les femmes furent les principales victimes. Elle a ajouté que les femmes syriennes, et notamment les femmes kurdes, avaient été soumises, durant ces décennies, à toutes sortes d’exclusions et de violations. Hassan a également évoqué les souffrances du peuple kurde, décrivant les pratiques du régime comme encore profondément ancrées dans la mémoire collective : de l’incendie du cinéma Amuda et de celui de la prison centrale de Hassaké en 1993, aux politiques de manipulation démographique, en passant par la confiscation des terres kurdes et les déplacements forcés de population, jusqu’aux événements du 12 mars, sans oublier leur exclusion des droits constitutionnels syriens pendant des décennies. Le peuple kurde, et les femmes kurdes en particulier, ont payé le prix fort de ces politiques. Elle a affirmé que les Kurdes et les femmes kurdes n’avaient pas capitulé, mais avaient résisté avec une grande détermination pour changer le régime. Sa chute a fait naître l’espoir d’instaurer un nouvel ordre démocratique. Elle a expliqué que la révolution visait à transformer les mentalités et que les Syriens avaient consenti d’immenses sacrifices pour atteindre cet objectif, portés par le vent du Printemps arabe qui a secoué la région. Les femmes syriennes se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Elle a souligné qu’après la chute du régime, les femmes syriennes aspiraient à jouer un rôle important dans la reconstruction de la Syrie. Elle a déclaré : « La révolution a été qualifiée de révolution des femmes, et pourtant, aujourd’hui, elles se trouvent à la croisée des chemins, tiraillées entre leurs acquis des dernières années et les défis posés par la période de transition. » Elle a ajouté : « Les femmes ont joué un rôle essentiel face à la guerre, dans la gestion des communautés locales et dans les initiatives civiles et politiques. » Mais elle a constaté que ce rôle n’est pas suffisamment pris en compte au sein des institutions décisionnelles, ce qui crée un fossé qu’il faut combler rapidement. Jiyan Hassan a poursuivi : « Les femmes syriennes ont une longue histoire de résistance et de lutte, et ont contribué à rapprocher les confessions, les communautés et les religions. » Elle a également souligné les réalisations des femmes dans le nord et l’est de la Syrie et le système de coprésidence, qu’elle a décrit comme un modèle global pouvant être appliqué à l’ensemble du pays. Par ailleurs, Jian a mis en garde contre l’aggravation des souffrances des femmes en Syrie, affirmant que le régime Baas pratiquait l’oppression de manière cachée, tandis que le gouvernement de transition actuel pratique la même oppression ouvertement et sans aucun contrôle ni obligation de rendre des comptes.  Elle a déclaré que ce que le peuple et les femmes syriennes attendaient était loin de la réalité sur le terrain, citant notamment la suppression par le gouvernement de transition des noms de femmes résistantes des manuels d’histoire et des programmes scolaires, comme la reine Zénobie et Khawla bint al-Azwar. Elle a poursuivi : « Dans l’esprit de ce pouvoir, la femme n’existe pas. Elle est réduite à une simple servante, cantonnée au travail, à l’accouchement et aux tâches ménagères, vêtue d’un vêtement noir et confinée entre quatre murs. Même les lieux de culte spécifiquement féminins, comme la statue de la Vierge Marie et le sanctuaire de Dame Zainab, n’ont pas été respectés, et les femmes ont été attaquées avec une violence et une oppression extrêmes, tant pendant la révolution que dans le domaine religieux. » Elle a expliqué que les femmes en Syrie – enseignantes, médecins, chercheuses en sciences sociales, avocates et juges – étaient victimes d’oppression, de violence et d’exclusion des postes de décision. Certaines ont été tuées ou exilées. Elle a averti que ce qui se passe est un « massacre délibéré », reflet d’une mentalité vieille de 5 000 ans. Hassan a également évoqué les événements sanglants survenus sur la côte et à Sweida, les qualifiant d’« actes immoraux et inhumains », et soulignant la nécessité de tenir pour responsables toutes les personnes impliquées. Elle a affirmé que la mentalité qui a tué des femmes au Rojava, à Shingal, à Afrin, sur la côte syrienne et en Soueïda est la même mentalité qui craint les femmes fortes et instruites, conscientes de leurs droits. Elle a ajouté : « La femme syrienne, et notamment la femme kurde, était à l’avant-garde des forces qui réclamaient le changement. Pourtant, sa présence dans les institutions de la période de transition reste bien en deçà de l’ampleur de ses sacrifices et de son rôle véritable. » Elle a souligné que les défis ne sont pas seulement politiques, mais aussi sociaux, car toute une structure sociale tente de restreindre le rôle des femmes sous divers prétextes. Elle a souligné que l’exclusion des femmes des centres de décision n’est pas seulement une question de représentation, mais aussi une question d’avenir. Elle a déclaré que l’absence de la voix des femmes dans l’élaboration des constitutions et des politiques publiques aboutit nécessairement à un système qui ne reflète pas les besoins de la moitié de la société. Jian Hassan, conseillère du DAA, a conclu son intervention en déclarant : « La prochaine étape exige une volonté politique claire ainsi qu’une solidarité des femmes et de la société civile pour assurer la construction d’une Syrie démocratique et juste, dont les femmes constituent l’un des piliers essentiels. » (ANHA)

Signature de l’accord de jumelage entre Rennes et Diyarbakir

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RENNES – Aujourd’hui, les co-maires de la ville kurde de Diyarbakir (Amed), Serra Bucak et Doğan Hatun étaient dans la capitale de la Bretagne pour entériner le jumelage de la ville de Rennes avec Amed, capitale du Kurdistan du Nord. Présidente de Rennes Métropole et maire de Rennes, Nathalie Appéré et les co-maires d’Amed ont signé l’accord du jumelage entre les deux ville approuvé à l’unanimité par le conseil municipal de Rennes le premier décembre 2025. Des liens forts entre Rennes et Amed depuis 40 ans Cela fait 40 ans que les villes de Rennes et d’Amed ont tissé des liens d’amitié et ce jumelage officialise en quelque sorte cette relation tissée au fil des décennies. Outre les co-maires kurdes, parmi les personnalités présentes à la cérémonie de jumelage figuraient la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, son adjointe aux relations internationales, Flavie Boukhenoufa, et des membres de l’administration municipale. André Métayer, fondateur et président d’honneur de l’Association d’amitié kurde de Bretagne (AKB), était également présent.  Madame La Maire, Nathalie Appéré a salué le jumelage comme un « moment exceptionnel » qui officialise près de quarante ans de liens entre les deux villes. Les maires d’Amed ont qualifié ce partenariat de « démarche digne et porteuse d’espoir » et ont souligné l’importance de la coopération dans des domaines tels que la culture, l’inclusion sociale et les échanges démocratiques. Un moment fort de l’événement a été l’hommage rendu à André Métayer pour ses décennies d’engagement en faveur de l’amitié kurdo-bretonne. Il a reçu une plaque commémorative et un maillot du club de football Amedspor floqué à son nom, en témoignage de reconnaissance de son dévouement. La cérémonie a été animée par de la musique et des danses traditionnelles, auxquelles ont participé de nombreux Kurdes de Rennes. Les deux villes envisagent de développer des échanges étroits à l’avenir grâce à des projets culturels, des visites réciproques et des initiatives communes.
La comaires de Diyarbakir offrent un maillot du club de foot Amedspor et une plaque de leur ville à André Métayer
 
 

TURQUIE. Nouveaux rebondissements dans l’affaire du meurtre de deux policiers

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TURQUIE / KURDISTAN – Un rapport médico-légal récemment publié soulève de nouveaux doutes sur le meurtre en 2015 de deux policiers à Urfa/Ceylanpınar qui avait servi de prétexte au gouvernement turc pour mettre fin aux pourparlers de paix avec la guérilla kurde et la reprise des opérations militaires au Kurdistan du Nord. Un rapport médico-légal récemment publié soulève de nouveaux doutes sur le meurtre en 2015 de deux policiers dans la ville de Ceylanpınar, dans le sud-est du pays, un incident cité par le gouvernement turc comme l’élément déclencheur de la fin des pourparlers de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de la reprise des opérations militaires à grande échelle, a rapporté l’agence de presse Mezopotamya. Un événement tragique a bouleversé le pays : les policiers Feyyaz Yumuşak, de la brigade antiterroriste de Şanlıurfa, et Okan Acar, de la police antiémeute, ont été retrouvés morts par balles dans leur lit le 22 juillet 2015, dans le district de Ceylanpınar, au sud-est de la province de Şanlıurfa. Les deux hommes partageaient le même appartement. Le gouvernement turc du Parti de la justice et du développement (AKP), qui menait des pourparlers de paix avec le PKK depuis 2013 dans le but de mettre fin au conflit qui dure depuis des décennies entre la Turquie et le PKK, a immédiatement accusé le groupe militant d’être responsable de l’attaque. L’incident de Ceylanpınar a marqué la fin symbolique des pourparlers de paix entre le gouvernement de l’AKP et le PKK, entraînant la résurgence de violents affrontements dans le sud-est de la Turquie. Le nouveau rapport médico-légal, ajouté au dossier de l’affaire devant la Cour suprême d’appel turque près de dix ans après l’attaque, identifie une empreinte digitale relevée sur les lieux du crime comme appartenant à un policier qui avait auparavant nié être entré dans l’appartement où les policiers ont été tués. Le bureau du gouverneur de Şanlıurfa a déclaré à l’époque dans un communiqué qu’il n’y avait aucun signe d’effraction dans l’appartement que partageaient les policiers. D’après des documents rapportés par Mezopotamya, une empreinte digitale étiquetée « L38 » correspond à l’auriculaire gauche de l’agent Burak Kuru, collègue des policiers tués.  Le même rapport conclut que cinq des dix empreintes digitales relevées au domicile appartenaient à Kuru. Kuru avait affirmé lors de son précédent témoignage qu’il n’était jamais entré dans l’appartement. Les demandes des avocats de la défense visant à l’interroger lors du procès initial avaient été rejetées. Le rapport médico-légal figurait parmi les deux nouveaux documents soumis à la Cour suprême d’appel le 2 décembre par le département des enquêtes médico-légales de la police. Ces documents comprennent des tableaux comparatifs confirmant la correspondance des empreintes digitales.

Moment clé dans l’effondrement du processus de paix

Quelques jours après les massacres, la Turquie a lancé d’importantes frappes aériennes contre les positions du PKK dans le nord de l’Irak. Les hostilités se sont intensifiées dans les villes à majorité kurde du sud-est, des couvre-feux ont été imposés et des combats urbains ont éclaté. Deux jours avant la mort des deux policiers, un attentat à la bombe dans la ville de Suruç, dans le sud de la Turquie, avait fait 34 morts, principalement des militants et des étudiants kurdes. Le groupe extrémiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL) avait été revendiqué. Le PKK a décrit le meurtre des officiers comme une représailles à l’attentat à la bombe de Suruç, accusant les policiers de collaborer avec l’EI (DAECH). Parallèlement, l’effondrement du processus de paix a coïncidé avec la perte de la majorité parlementaire par l’AKP lors des élections générales de juin 2015. Il s’agissait de la pire défaite électorale du parti depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Le Premier ministre de l’époque, Ahmet Davutoğlu, a déclaré que la Turquie avait besoin d’un gouvernement à parti unique pour lutter contre le « terrorisme », alors que le pays se préparait à des élections anticipées et que l’armée combattait les militants kurdes. La reprise du conflit a conduit à des élections anticipées en novembre, au cours desquelles l’AKP a repris le contrôle du parlement. Le Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti d’opposition pro-kurde à l’époque, a accusé le président Recep Tayyip Erdoğan et son gouvernement d’exploiter la situation chaotique pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Malgré la portée politique de ces meurtres, l’enquête criminelle n’a jamais permis d’identifier un coupable. Sept suspects, accusés de liens avec le PKK et arrêtés après l’attaque, ont été libérés en 2018 puis acquittés faute de preuves.

La présence de l’agent contredit les anciens témoignages 

Mezopotamya a également fait état de parcours professionnels inhabituels chez les fonctionnaires impliqués dans l’enquête initiale. Le premier procureur en charge de l’affaire a été promu pendant la rédaction de l’acte d’accusation et muté au département informatique du ministère de la Justice, avant d’être nommé juge de première instance. Le juge qui avait initialement ordonné les arrestations, le procureur qui avait supervisé les autopsies et 22 policiers en service à Ceylanpınar à l’époque ont par la suite été arrêtés et révoqués de la fonction publique pour des liens présumés avec le mouvement religieux Gülen.

L’affaire reste non résolue dix ans plus tard

Ces nouvelles empreintes digitales soulèvent de nouvelles questions quant à la manière dont l’enquête a été menée et aux raisons pour lesquelles plusieurs pistes importantes n’ont pas été explorées. Près de dix ans après les faits, les meurtres de Yumuşak et Acar restent non élucidés, et aucun coupable n’a été identifié. La Cour suprême d’appel devrait examiner les nouveaux éléments de preuve médico-légale dans le cadre de cette affaire, pendante devant la Haute Cour depuis près de six ans. On ignore pour l’instant si ce développement entraînera une réouverture plus large de l’enquête. Cette nouvelle découverte intervient au moment où un processus de paix a été relancé avec le PKK, dans le cadre duquel le groupe a annoncé en mai qu’il déposerait les armes et se dissoudrait. (…) Image d’archive  

TURQUIE. Un otage kurde libéré après 31 ans de captivité

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TURQUIE / KURDISTAN – L’otage kurde dont la libération prévue en juin dernier avait été reportée arbitrairement, Bahattin Öncü a été libéré après 31 ans passés dans les geôles turques. Bahattin Öncü, détenu à la prison fermée de type S de Bodrum, a été libéré aujourd’hui après 31 ans d’incarcération. Sa libération, initialement prévue en juin mais reportée par la Commission administrative de surveillance, a eu lieu ce matin. Ses proches l’ont accueilli à la sortie de la prison et ils se sont rendus ensemble dans sa ville natale de Kızıltepe (Qoser), dans la province de Mardin. À Qoser, une cérémonie d’accueil a été organisée à l’entrée de la ville par l’Association d’entraide et de solidarité avec les familles des prisonniers et des condamnés (TUHAYDER). Au cours de la cérémonie, la population a dansé la ronde (govend) et scandé des slogans en soutien aux prisonniers politiques kurdes. Lors de sa prise de parole à la réception, Öncü a déclaré être heureux de sa libération, mais éprouver une joie teintée d’amertume car ses amis sont toujours emprisonnés. Affirmant que tous les prisonniers politiques devraient être libérés, il a ajouté : « Tant que nos amis et notre leader seront en prison, nous poursuivrons notre combat. Je suis convaincu que lorsque nos amis et notre leader seront libres, nous célébrerons tous ensemble la liberté. » Après la cérémonie d’accueil, Öncü s’est rendu au domicile familial, accompagné d’un convoi. QUI EST BHATTIN ONCU ? Mehmet Bahattin Öncü, arrêté à Mardin en juin 1995, a été condamné à la prison à vie par le tribunal de sûreté de l’État de Diyarbakır. Détenu successivement dans les prisons de Diyarbakır, Amasya, Sincan et Tekirdağ, il avait récemment été transféré à une prison de Bodrum. Sa libération, initialement prévue en juin, a été reportée pour « mauvaise conduite ». (ANF) 

PARIS. Le Prix Danielle Mitterrand 2025 décerné aux militant·es kurdes du mouvement politico-social

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PARIS – Hier soir, cinq militant·es kurdes représentant le mouvement social et politique du Kurdistan de « Turquie » ont reçu le Prix Danielle Mitterrand 2025 lors d’une cérémonie organisée à l’Académie du Climat, dans le 4e arrondissement de Paris. Journaliste et femme politique kurde ayant connu la torture et la prison en Turquie, Gultan Kisanak, co-maires actuels de la ville kurde de Diyarbakir (Amed), Serra Bucak et Doğan Hatun, militante du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad, TJA) luttant pour l’autonomie et l’émancipation des femmes, Ruken Ay Adin ainsi que Bisar Içli du Mouvement Mésopotamien pour l’eau ont reçu le Prix Danielle Mitterrand 2025 au nom du mouvement social et des résistances démocratiques du Kurdistan de « Turquie ».
Gultan Kisanak
Après le discours d’ouverture prononcé par Corinne Morel Darleux, Gultan Kisanak a été invitée à prendre la parole en premier, étant donné qu’elle était de la première génération des résistant.es kurdes ayant connu la prison dans les années 1980 alors que la plupart de ses autres camarades de la soirée n’étaient même par nés, comme l’a rappelé le co-maire d’Amed. Kisanak a tout d’abord salué la mémoire de Sakine Cansiz (alias Sara), co-fondatrice du PKK assassinée à Paris avec deux autres militantes kurdes le 9 janvier 2013. Elle a expliqué la source de leur force pour continuer à résister alors même qu’en face, ils ont un État colonialiste qui a tout essayé pour exterminer les Kurdes, dont il a également interdit la langue et la culture. Kisanak a déclaré que cette force était le peuple, soudé derrière ses représentant.es, quelque soit le prix à payer (déportations, massacres, emprisonnement…).
Co-maires actuels d’Amed Dogan Hatun et Serra Bucak
Serra Bucak et Dogan Hatun, actuels co-maires d’Amed ont ensuite pris la parole pour expliquer la lutte menée au niveau local, malgré la confiscation casi systématique des municipalités kurdes par le régime turque qui les met sous-tutelle des administrateurs d’État (Kayyim). Dogan Hatun a également souligné les efforts pour sauver la langue kurde menacée d’extinction (linguicide) à cause de sa criminalisation depuis des plusieurs décennies.
Ruken Adin
Après les maires d’Amed, ce fut le tour de Ruken Ay Adin, membre du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad, TJA), de prendre la parole pour partager avec le public tous la lutte des femmes kurdes pour les droits des femmes et pour la résolution pacifique de la question kurdes en Turquie.
Bisar Içli, membre du Mouvement Mésopotamien pour l’eau
Enfin, Bisar Içli du Mouvement Mésopotamien pour l’eau a déclaré que l’eau signifiait la vie, car sans l’eau, il n’y a plus de vie, rappelant que la Turquie utilisait l’eau des fleuves mythiques Tigre et l’Euphrate, tous deux prenant leur source au Kurdistan du Nord, comme une arme de guerre avec de nombreux barrages construits sur leurs lits qui assoiffent les populations d’Irak et de Syrie qu’ils traversent.
Somayeh Rostampour
  Avant la remise des prix, Jacqueline Madrelle et Gilbert Mitterrand (vice-présidente et président de la Fondation France Libertés – Fondation Danielle-Mitterrand) ont remercié les lauréat.es pour leurs engagements en faveur de la démocratie locale. Kendal Nezan (président de l’Institut kurde de Paris qui a travaillé étroitement avec Danielle Mitterrand pour la cause kurde) a rendu hommage à Madame Mitterrand, surnommée « La mère des Kurdes », d’avoir porté la question kurde au devant de la seine internationale et d’avoir été aux côtés des Kurdes chaque fois qu’un drame les frappait. Une fois les Prix remis aux lauréat.es sous les applaudissements et le cri de « Jin, jiyan azadî » (femme, vie, liberté), Somayeh Rostampour, autrice du livre « Femmes en armes, savoirs en révolte », chercheuse et militante originaire du Rojhilat (Kurdistan d’Iran) et membre de l’initiative « ROJA PARIS », a salué la lutte des femmes kurdes ainsi que la résistance des peuples opprimés. Invitée à prendre la parole, Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde de France (CDK-F), a rappelé les actions du CDK-F, tout en demandant à l’État français de soutenir activement le processus de paix engagé entre la Turquie et la guérilla kurde.
Sylvain Griffault (en partant de gauche), Kendal Nezan, Gilbert Mitterrand et Jacqueline Madrelle (complètement à droite)
Dans la deuxième partie de la soirée réservée aux résistances locales (en France), Sylvain Griffault, l’actuel maire de Melles (Deux-Sèvres) élu grâce à la liste « citoyenne et solidaire », a parlé de leur soutien au mouvement antibassines. Ombeline Dagycour, première adjointe à la mairie de Poitiers, Almamy Kanouté, acteur et militant engagé contre les inégalités dans les quartiers ainsi qu’une militante du réseau Hydre (espace de partage des savoirs des défenseur·ices de l’eau pour relier et renforcer les luttes et les initiatives pour l’eau) se sont relayé.es au micro pour parler de la démocratie locale, de leurs luttes et ont salué unanimement les militant.es kurdes pour leur luttes.
Piya Ozçelik et Yigit Menguverdi
La soirée des remises des prix s’est achevée par un mini concert offert par les artistes kurdes Piya Coline Ozçelik et Yigit Menguverdi.  
Nazand Begikhani avec deux militantes du TJA
 
Serra Bucak avec Kendal Nezan (Président de l’Institut kurde de Paris) et Gulten Kaya