TURQUIE – ISTANBUL – 150 organisations et associations professionnelles et de défense des droits humains ont publié un communiqué pour défendre « la vie » des milliers de prisonniers en grève de la faim contre l’isolement.
La députée du HDP et coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK), Leyla Güven, a entamé une grève de la faim le 8 novembre 2018 en exigeant que soir mis fin à l’isolement imposé au dirigeant kurde Abdullah Öcalan.
Le 16 décembre, des centaines de prisonniers politiques de plus de 50 prisons en Turquie ont emboîté le pas et entamé une grève de la faim. Depuis le mois de mars, on compte plus de 7 000 prisonniers en grève de la faim. Il y a eu plusieurs suicides parmi les prisonniers grévistes jusqu’à présent.
Les prisons doivent ouvrir leurs portes aux conseils médicaux
La communiqué signé par 150 organisations a été lue par le défenseur des droits et expert en médecine légale, le Professeur Dr Ümit Biçer :
« Les données recueillies par les comités de surveillance de la grève de la faim et les légistes indépendants montrent que plusieurs détenus ont des problèmes de vue, d’ouïe, de tension artérielle, d’équilibre, de mémoire et de température corporelle, qu’ils ont des difficultés d’absorption de liquides et sont dans un état critique.
L’état de santé critique actuel des détenus en grève de la faim, les principes de l’éthique médicale et les règles relatives aux droits des détenus indiquent que les prisons doivent immédiatement ouvrir leurs portes à des conseils médicaux indépendants.
Parce que les unités médicales existantes dans les prisons ne disposent pas d’un nombre suffisant de matériel médical ou d’infirmerie pour suivre l’état des milliers de détenus en grève de la faim.
Une nouvelle réglementation juridique n’est même pas nécessaire
« Il est du devoir de l’État de veiller à ce que les lois soient également appliquées et de protéger le droit à la vie des détenus.
Il n’est pas du tout difficile pour le gouvernement de résoudre les grèves de la faim qui ont commencé avec une demande légale. Il n’y a même pas besoin d’une nouvelle réglementation juridique. Il suffit d’appliquer la Constitution et les lois dans des conditions d’égalité.
Nous, qui pensons que rien n’est plus sacré que la vie, exigeons que les grèves de la faim cessent sans aucun incident de mort ou d’invalidité, que la conscience humaine nécessaire soit affichée et qu’une résolution démocratique soit trouvée.
Nous lançons un appel au gouvernement pour que les expériences amères du passé ne se répètent pas : Que la loi fonctionne, que personne meurt ! »
150 organisations ont signé la déclaration
150 organisations et associations professionnelles et de défense des droits, dont l’Union syriaque européenne, la Société civile dans le système pénal (CISST), l’Association pour la surveillance de l’égalité des droits, le Parti démocratique des peuples (HDP), l’Association des droits de l’Homme (İHD) İstanbul, l’Initiative des 78ards, la Fondation turque des droits humains (TİHV), ont signé la déclaration.