STRASBOURG – Le vendredi 8 mars, une marche pour l’égalité femmes-hommes avait était organisée à Strasbourg. Bernadette Geisler, une représentante de la mairie de Strasbourg, a chassé les femmes kurdes venues participer à la marche à coup d’insultes. En effet, Geisler a ordonné aux femmes kurdes – qui avaient des portraits de la députée Leyla Guven en grève de la faim depuis 122 jours – de « dégager » car « on vous voit trop ! ».
L’association [kurde] Zin pour les Femmes de Strasbourg a dénoncé avec virulence cette attaque gratuite d’une représentante politique strasbourgeoise contre les femmes kurdes le jour de la Journée internationale des droits des femmes.
Voici le communiqué de l’association Zin daté du 9 mars :
« Suite au scandale qui a eu lieu hier lors de la marche pour la journée internationale des droits des femmes, l’association Zin pour les Femmes de Strasbourg exprime son incompréhension et sa colère quant au refus de par la représentation de la mairie (Bernadette Geisler), de voir la présence des femmes kurdes lors de la marche.
En effet, les femmes kurdes se sont senties humiliées par l’agression verbale de Mme Geisler qui a vociféré des « Allez prenez vos photos et partez derrière parce qu’on vous voit trop ! », « Dégagez ! ». De plus, Mme Geisler a plusieurs fois exprimé la volonté de rendre visible les femmes lors de cette marche, alors que nous en avons été exclues. C’est incompréhensible.
Il est inacceptable que de tels propos soient tenus par des représentantes de la République ! Pourquoi cette attitude désinvolte en dessous des attentes des citoyen.n.e.s français.e.s ?
Le 8 Mars est la journée internationale des droits des femmes, c’est une journée d’union autour des convergences des luttes des femmes partout dans le monde.
Strasbourg est au cœur de l’Europe, nous pensions qu’elle prônait le multiculturalisme et qu’elle en tirait sa richesse. Cependant nous avons du mal à comprendre les raisons de cette exclusion qui est antagoniste aux valeurs prônées par notre ville.
Cette journée prône l’émancipation des femmes alors pourquoi vouloir empêcher la volonté des femmes d’une partie du monde, à promouvoir cette émancipation par la figure féminine choisie ? En effet, cette figure féminine choisie a été Leyla Güven, députée kurde du HDP et co-présidente du Congrès Démocratique des Peuples, qui est aujourd’hui en grève de la faim illimitée depuis 121 jours. La revendication de Leyla Güven est de mettre fin à l’isolement total d’Abdullah Ocalan, isolement répandu à tous les prisonniers politiques kurdes en Turquie (dont 9 000 femmes et 2 800 enfants). Ces revendications sont légitimes et pertinentes car elles sont ancrées dans la lutte pour les Droits des femmes et des hommes.
Nous sommes sollicitées de toute part pour dénoncer cette discrimination et cette injustice ! Encore une fois, nous voulons comprendre les raisons de cette attitude contraire au but même de ce rassemblement. »
Photo des femmes kurdes lors du défilé du 8 mars à Bordeaux