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SYRIE. Mort d’un Kurde d’Afrin torturé par des gangs de la Turquie

SYRIE / ROJAVA – Mihemed Elî, un Kurde d’Afrin décédé des suites de tortures atroces infligées par des djihadistes pro-turcs, a été enterré à Alep. Il laisse derrière lui trois enfants.

Mardi à Alep, une foule nombreuse a assisté aux obsèques d’un homme décédé des suites de sévices infligés par des djihadistes pro-turcs. Mihemed Elî S., père de trois enfants et originaire d’Afrin, avait été enlevé en décembre 2024 par des mercenaires islamistes des forces d’occupation turques dans le nord de la Syrie. Il a été retenu captif et torturé pendant 42 jours. Malgré des soins médicaux et psychologiques intensifs, il est décédé récemment.

Les funérailles dans le district kurde de Şêxmeqsûd ont été organisées par le Mouvement de la société démocratique (TEV-DEM). Le cortège funèbre est parti de l’hôpital central en direction du cimetière du village de Bênû. Parmi les personnes présentes figuraient des membres de la famille et de nombreux habitants de Şêxmeqsûd et du district voisin d’Eşrefiyê.

Au cimetière, Mihemed Qasim, représentant du conseil religieux local, a dénoncé un acte inhumain, contraire aux valeurs religieuses et éthiques. Il a condamné cet acte, le qualifiant d’expression de haine et d’hostilité profonde envers la population kurde. Le défunt a ensuite été inhumé sous la devise « Şehîd namirin (Les martyrs sont immortels) ».

Le sort de Mihemed Elî S. a suscité une vive consternation dans la région. Durant son emprisonnement, il a subi de graves sévices, notamment l’amputation de plusieurs orteils à la scie. Il a également été fouetté à plusieurs reprises ; les vaisseaux sanguins de ses jambes ont été endommagés et sont devenus non fonctionnels.

Depuis l’offensive turque contre Afrin en 2018, cette région majoritairement kurde du nord-ouest de la Syrie est sous le contrôle de la Turquie et de ses milices alliées. Les organisations de défense des droits humains y font régulièrement état de graves violations des droits humains, notamment des arrestations arbitraires, des actes de torture, des extorsions, des violences sexuelles et des déplacements forcés de population.

 

D’après les rapports de la Commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie et d’organisations internationales telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ces pratiques constituent parfois des crimes de guerre. La région est désormais considérée comme une zone de grand anarchie où des milices locales opèrent avec l’approbation tacite, voire le soutien, des autorités turques. (ANF)