TURQUIE / KURDISTAN – Un tribunal de Van a ordonné l’interdiction d’accès aux publications sur les réseaux sociaux liées à la mort suspecte de l’étudiante kurde Rojin Kabaiş. Les députés du DEM Parti ont demandé une enquête parlementaire sur cette affaire, soulignant des questions restées sans réponse.
Un tribunal a ordonné l’interdiction d’accès aux publications sur les réseaux sociaux liées à la mort suspecte de Rojin Kabaiş, une étudiante kurde de 21 ans, dont le corps a été retrouvé en octobre de l’année dernière dans la province orientale de Van, plus de deux semaines après sa disparition.
Un tribunal de Van a publié une ordonnance ciblant plus de 200 publications et plusieurs comptes sur X. La décision a été prise suite à une demande de l’université Van Yüzüncü Yıl, où Kabaiş était inscrite.
Kabaiş a disparu le 27 septembre 2024 après avoir quitté sa résidence universitaire. Son corps a été retrouvé 18 jours plus tard au bord du lac de Van. Les rapports d’autopsie ont indiqué que la cause du décès était une noyade, mais les incertitudes persistent.
Invoquant l’échec des enquêtes à aboutir à des conclusions définitives, les députés du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM Parti) ont présenté le 15 septembre une motion demandant une enquête parlementaire sur cette affaire.
Dans la motion, les députés DEM Parti Sinan Çiftyürek, Gülderen Varlı, Gülcan Kaçmaz Sayyiğit, Mahmut Dindar et Zülküf Uçar ont souligné plusieurs problèmes non résolus :
- L’omission de divulguer des preuves ADN au public
- La distance entre le lieu où Kabaiş a été vue pour la dernière fois et celui où son corps a été retrouvé
- L’absence d’images de vidéosurveillance rendues publiques
- L’ordonnance de confidentialité placée sur le dossier
Les députés ont fait valoir que ces irrégularités soulèvent des préoccupations plus larges dans un contexte d’augmentation des cas de décès suspects et de violences contre les femmes.
« Les incertitudes entourant l’affaire Rojin Kabaiş ont profondément blessé la conscience publique », indique la motion. « L’ordonnance de confidentialité doit être levée et toute négligence ou ingérence potentielle doit être révélée. »
Ils ont exhorté le Parlement à prendre des mesures pour clarifier la mort de Kabaiş et pour empêcher que des incidents similaires ne se reproduisent. (Bianet)