SYRIE / ROJAVA – Hier, la commission électorale syrienne a décidé d’exclure des élections législatives prochaines les régions kurdes et druzes du pays qui abritent plus de 5 millions de personnes, provoquant la colère des autorités locales du Rojava / Syrie du Nord et d’Est.
L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a exhorté dimanche la communauté internationale et les Nations Unies à ne pas reconnaître les prochaines élections parlementaires annoncées par le gouvernement de transition syrien.
Dans une déclaration, l’AANES a fait valoir que les élections ne reflètent pas la volonté du peuple syrien et ne sont pas conformes aux principes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’AANES a indiqué que les élections sont « une tentative de reproduire les politiques d’exclusion qui gouvernent la Syrie depuis des décennies », ajoutant que le processus marginalise les principales communautés syriennes et se déroule en l’absence d’un environnement sûr et neutre, tandis que les politiques de déplacement forcé persistent.
« De telles conditions rendent les élections purement symboliques et loin des normes démocratiques », peut-on lire dans le communiqué.
L’AANES a condamné le calendrier des élections, affirmant qu’il représente « un mépris flagrant pour les souffrances des Syriens et l’exclusion de près de la moitié de la population de la participation politique, que ce soit à l’intérieur du pays ou parmi les réfugiés et la diaspora ».
Elle a fait valoir que cette mesure renforce la marginalisation au lieu de contribuer à une solution politique globale.
Le communiqué rejette également les allégations selon lesquelles le nord et l’est de la Syrie seraient « dangereux », soulignant que la région compte parmi les plus stables du pays. « De telles allégations servent à justifier des politiques de déni et d’exclusion à l’encontre de plus de cinq millions de Syriens », ajoute-t-il.
Il a souligné que les décisions prises unilatéralement et sans véritable inclusion de toutes les communautés syriennes « ne peuvent pas être contraignantes » pour les populations du nord et de l’est de la Syrie.
L’AANES a conclu en réaffirmant qu’une solution à la crise syrienne ne peut être obtenue que par un processus politique inclusif qui garantit la libre participation de tous les Syriens à la construction d’un État démocratique, pluraliste et décentralisé qui préserve les droits, les libertés, la paix et la stabilité.
Samedi, le gouvernement syrien a reporté le vote dans les gouvernorats de Soueïda, Hassaké et Raqqa, dirigés par l’AANES, invoquant des « problèmes de sécurité ». (North Press Agency)