SYRIE / ROJAVA – Avec les températures suffocantes de l’été, les milliers de familles chassées de Serê Kaniyê par l’invasion turque suffoquent à Washokani, camp de réfugiés installé dans la région d’Hassaké. L’agence kurde ANHA signale que les réfugiés vivent dans des conditions intenables avec les températures dépassant les 40°, la pénurie d’eau, le manque d’électricité et la dégradation des services d’assainissement.
À l’approche de l’été, la situation des déplacés de la ville occupée de Serê Kaniyê, résidant dans le camp de Washokani, dans la campagne de Hasaka, s’aggrave. Depuis 2019, suite à l’agression turque contre la ville et ses environs, des milliers de personnes déplacées subissent des conditions de vie tragiques qui s’aggravent de jour en jour.
Avec des températures élevées, des pannes de courant prolongées, une pénurie d’eau potable et des services d’assainissement en détérioration, la vie des habitants s’est transformée en un cauchemar quotidien marqué par des maladies, des problèmes de santé et des luttes pour des ressources limitées.
Infrastructures délabrées et solutions temporaires inadéquates
Le camp repose sur des infrastructures temporaires qui se sont détériorées au fil du temps, face à l’absence notable de réponse internationale et aux capacités limitées de l’Administration autonome qui supervise les affaires du camp. Les résidents dépendent de solutions rudimentaires et temporaires, tandis que les crises sanitaires s’aggravent et que les insectes prolifèrent, menaçant quotidiennement leur sécurité.
Les résidents racontent leurs souffrances persistantes
Salim al-Darwish, un déplacé de la campagne de Serê Kaniyê, a décrit la situation en disant : « Avec l’arrivée de l’été, rester à l’intérieur des tentes devient insupportable à partir de 9 heures du matin en raison de la chaleur intense, tandis que les organismes chargés du nettoyage sont absents, ce qui entraîne une accumulation généralisée de déchets.
Nous exhortons les autorités compétentes et les organisations humanitaires à agir de toute urgence pour résoudre la crise de l’électricité et organiser l’assainissement avant que ces problèmes n’entraînent des épidémies et des infestations d’insectes nuisibles. »
Les enfants sont les premières victimes
Salmiya Mohammed, une autre femme déplacée, a évoqué l’impact sur les enfants : « Nos enfants souffrent de maladies de peau et d’insolations, tandis que nous souffrons du manque d’électricité, ce qui nous empêche d’utiliser des appareils essentiels comme les climatiseurs et les réfrigérateurs. La pénurie d’eau est également source de conflits quotidiens entre les habitants. »
Salmiya a exigé une augmentation des heures d’électricité et une amélioration des services d’eau, déclarant : « Nous avons besoin d’électricité 24 heures sur 24 et d’une augmentation de nos rations alimentaires car la situation actuelle n’est plus supportable. »
Propagation des maladies et tragédie croissante
Amina Hussein, une autre femme déplacée, a décrit les conditions de vie dans le camp comme extrêmement difficiles : « Avec le temps, nos souffrances s’aggravent. Nous sommes confrontés au manque d’électricité, aux pénuries d’eau et à la détérioration des réseaux d’assainissement, ce qui favorise la propagation de maladies de peau et d’insectes nuisibles qui touchent les enfants, augmentant ainsi le risque d’épidémies. »
Amina a conclu par un appel sincère : « Nous exigeons un retour sûr sur nos terres avec des garanties, car nous sommes fatigués de vivre dans des tentes et que ces conditions difficiles ont transformé en une prison quotidienne. »
Appel urgent à des solutions
Les habitants du camp de Washokani renouvellent leurs appels aux organisations humanitaires et à la communauté internationale pour un soutien urgent afin d’améliorer les conditions de santé et de vie et d’assurer le retour digne des déplacés sur leurs terres avant que cette crise ne fasse davantage de victimes innocentes.