TURQUIE / BAKUR – DERSIM – « Tant que le massacre de Dersim* ne sera pas vraiment réglé, les revendications acceptées, la paix et le calme ne viendront pas sur ces terres », a déclaré Temelli.
L’exécution du leader kurde alévi, Seyit Rıza et de ses compagnons en 1937 a été dénoncée à l’occasion de son 81ème anniversaire au square Seyit Rıza à Dersim.
La commémoration organisée par Les Forces démocratiques de Dersim s’est déroulée en présence du co-président d’HDP Sezai Temelli et des députés du parti Alican Önlü, Dilşat Canbaz, Zeynel Özen, Ali Kenanoğlu et Kemal Bülbül, ainsi que de Gani Kaplan, président de l’Association culturelle Pir Sultan Abdal (PSAKD), Selda Güneş et Musa Kulu, co-présidentes de l’Association Démocratique des Alévis (DAD).
La déclaration conjointe a été lue par la coprésidente de la DAD, Selda Güneş. « À ce jour, notre blessure continue de saigner. La persécution de ceux qui s’opposent à la mentalité moniste avant et après la république [turque] est perpétrée par les tyrans ».
Güneş a rappelé la tragédie et l’ampleur du génocide vécu à Dersim et a demandé à l’État turc d’y faire face. « Les enfants, en particulier les filles, ont été séparés de leur famille et donnés à diverses familles, en particulier à des officiers, comme butin de guerre. En plus du massacre des femmes et des enfants qui se sont réfugiés dans les grottes avec des gaz toxiques, des innocents ont été raflés dans leurs villages et tués ou jetés des falaises. »
Güneş a réitéré les revendications de l’association : « Ouvrez les archives, laissez Dersim avoir son propre nom, [Dersim s’appelle maintenant Tunceli, en turc] ; reconnaissez le génocide de Dersim ; divulguez la liste des enfants exilés, disparus et adoptés. Le lieu sépulture de Seyit Riza de ses compagnons doit être révélé. Mettre fin à la persécution de notre région, de nos langues et de notre foi alevie. »
Le coprésident du HDP, Sezai Temelli, a commencé son allocution en commémorant ceux qui sont morts.
« Tant que le massacre de Dersim ne sera pas vraiment réglé, les revendications acceptées, la paix et le calme ne viendront pas sur ces terres », a déclaré Temelli.
« Nous sommes venus pour retrouver cette douleur. En même temps, nous sommes venus prendre la force de ceux qui ne s’inclinaient pas. Dersim est une rébellion contre l’oppression, la violence et le génocide. Quand nous regardons le passé et le présent, nous voyons que la persécution dans Dersim n’a jamais cessé. »
Temelli a ajouté que la même mentalité était au pouvoir aujourd’hui. « Nous faisons l’expérience de Dersim à maintes reprises. La même cruauté, la même violence et la même mentalité de guerre. Aujourd’hui, les montagnes de Dersim sont bombardées, les forêts sont brûlées. La même persécution se poursuit. »
Le massacre de Dersim a eu lieu suite à la rébellion du Dersim (en turc : Dersim İsyanı), soulèvement des Kurdes zazas (dialecte kurde) alévis contre le gouvernement turc dans la région du Dersim. La rébellion a été dirigé par Seyid Riza, un notable kurde alévi. À la suite de la campagne militaire turque de 1937 et 1938 contre la rébellion, des dizaines de milliers de Kurdes alévis zazas sont morts et de nombreux autres ont été déplacés à l’intérieur du pays.
Via ANF