AccueilEuropeFranceBRETAGNE. Adieux à « Ronan le Breton »

BRETAGNE. Adieux à « Ronan le Breton »

BRETAGNE – Ronan Le Louarn (53 ans) des Amitiés kurdes de Bretagne est décédé le 15 mai 2025 des suites d’une maladie. Lors de ses obsèques ayant eu lieu hier en Bretagne, le cercueil du militant breton a été recouvert de drapeaux kurdes du PKK et des YBŞ (Unités de protection des Yêzidis de Shengal) ainsi que d’un drapeau breton, conformément à ses dernières volontés. Ronan Le Louarn sera inhumé aujourd’hui à Ouessant.

Le militant internationaliste Ronan Le Louarn, vice-président de l’Association d’amitié kurde de Bretagne (AKB), est décédé. Conformément à sa volonté, ses obsèques d’hier ont eu lieu selon des rituels chrétiens et musulmans, et son cercueil a été recouvert des drapeaux du PKK et des YBS. La foule présente à ses obsèques portait un portrait de Ronan et une photo de lui prise avec des combattants des YPG-YPJ lors d’une visite de la délégation bretonne – française parties au Rojava . On a également dansé ai son de la cornemuse et ont chanté l’hymne national de la Bretagne « Le Bro gozh ma zadoù » (Vieux pays de mes pères) et « Le Chant des Partisans ».

 

Un adieu multilingue et multiconfessionnel

 

Ronan a fait ses adieux lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 22 mai à l’église Saint-Etienne de Rennes, en France. La famille de Ronan, ses amis et des représentants des institutions kurdes et bretonnes étaient réunis lors de la cérémonie. Conformément aux souhaits de Ronan, une commémoration multiconfessionnelle et multilingue a été organisée, combinant des rituels chrétiens et musulmans.

 

Il n’a jamais cessé de dénoncer l’injustice

 

A l’ouverture de la cérémonie, le Père Corentin Samson a célébré une messe en français et en breton. La sœur de Ronan, Guyonne Le Louarn, a ensuite pris la parole : « Ronan s’est efforcé de perpétuer la langue bretonne qu’il avait apprise dès son plus jeune âge. Il n’a jamais cessé de dénoncer l’injustice. Il a placé la devise de notre famille et de notre peuple au cœur de sa vie, en disant : ‘Fidèle, je suis toujours’. »

 

Discours d’André Métayer

 

André Métayer, président de l’AKB, a résumé la vie de Ronan en ces termes : « Ronan a été l’un des pionniers de notre association en 1994-1995. Plus tard, il s’est consacré à la défense des droits culturels et politiques du peuple kurde. Il a fait partie des délégations françaises qui se sont rendues au Rojava et au Bakur. Il a toujours été en première ligne pour défendre les Kurdes à Rennes et en Bretagne. Personne ne connaît Ronan parmi les Kurdes et leurs amis à Rennes et en Bretagne. »

 

Il est devenu un pont entre les peuples

S’exprimant au nom du Centre démocratique kurde de Rennes (CDK-R), Fehmi Kaplan a déclaré : « Ronan, nous porterons avec honneur le pont que tu as construit entre nos peuples. Ton absence laissera un grand vide dans nos cœurs, mais nous le comblerons par la lutte. » Il a appelé à une minute de silence accompagnée de l’hymne kurde « Çerxa Şoreşê ».

C’était un rebelle

La cérémonie de Ronan était également suffisamment riche pour correspondre à son caractère et à ses difficultés. Dans l’église, la sourate Fatiha du Coran a été lue, sa signification a été expliquée et les participants musulmans ont été invités à prier. Ensuite, les chrétiens ont chanté des prières et des hymnes et ont déclaré : « C’était un rebelle, un militant au service de la justice et des droits des peuples. »

 

Via Barış Balseçer pour Yeni Özgür Politika