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La Syrie s’enfonce dans un chaos sécuritaire

SYRIE / ROJAVA – La Syrie s’enfonce dans une nouvelle vague de chaos sécuritaire, la communauté internationale s’inquiétant d’une possible explosion des tensions internes et d’un glissement vers la guerre civile, rapporte l’agence kurde ANHA. Parallèlement, la tragédie humanitaire mondiale s’aggrave, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) atteignant un nouveau record, selon les rapports de l’ONU. Cette situation reflète l’intensification des crises et l’exposition du système humanitaire mondial aux vagues successives de déplacements et de conflits.

Les journaux de ce matin ont mis en lumière le chaos qui se déroule en Syrie et les défis humanitaires croissants liés aux déplacements internes dans le monde.

Les inquiétudes turques alimentent les craintes d’un glissement de la Syrie vers un chaos sécuritaire généralisé

Selon le journal londonien Al-Arab, une réunion de sécurité présidée par le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est tenue à un moment critique pour la scène syrienne, après une série d’attaques visant des zones habitées par les minorités druze et alaouite. Le journal souligne que ces attaques, qui auraient été menées par des groupes armés affiliés au gouvernement ou soutenus par les forces de sécurité, font craindre une explosion de violence plus large dans le pays.

Al-Arab a ajouté que certains observateurs estiment que le régime syrien est de plus en plus incapable de contrôler les extrémistes au sein de ses institutions, ouvrant la porte à des mouvements de protestation potentiels qui pourraient impliquer des confrontations armées entre groupes minoritaires si le gouvernement reste silencieux.

Le journal souligne également qu’Ankara tente d’empêcher une nouvelle détérioration de la situation. Elle considère son soutien au régime syrien comme un moyen de contrecarrer ce qu’elle considère comme des tentatives iraniennes et israéliennes d’exploiter les tensions sectaires, en recourant à des campagnes médiatiques et à l’incitation des minorités contre le gouvernement syrien.

Concernant la question kurde, Al-Arab a déclaré que la Turquie avait insisté sur la nécessité pour les autorités de Damas de respecter l’accord conclu avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui prévoit leur intégration dans l’armée syrienne. Erdogan a souligné que la Turquie suivait de près ce dossier, avertissant que son inaction pourrait provoquer un regain de tensions dans l’est de la Syrie.

Le journal a également fait état d’avertissements de personnalités internationales concernant un effondrement imminent de la Syrie. Le sénateur américain Marco Rubio a mis en garde contre la possibilité d’une guerre civile à grande échelle, tandis que l’envoyé de l’ONU Geir Pedersen a souligné la « dangereuse fragilité » du pays, appelant à des efforts urgents pour remédier aux divisions croissantes et à l’escalade de la violence.

Les déplacements internes sont en hausse

Dans un autre article, l’éditorial du journal Al-Khaleej (EAU) s’est concentré sur la crise mondiale des déplacements internes, soulignant que 2024 a connu un nombre record de personnes déplacées à l’intérieur du pays, selon un rapport du Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), une organisation norvégienne travaillant avec les gouvernements et l’ONU. Le nombre de personnes déplacées a atteint 83,4 millions, soit une augmentation de 7,5 millions par rapport à 2023.

Le journal souligne que les déplacements ne sont pas seulement liés aux conflits, mais qu’ils sont aussi largement provoqués par les catastrophes naturelles. Environ 46 millions de personnes ont été déplacées en raison de catastrophes, soit le double du nombre annuel moyen de la dernière décennie. Au total, 29 pays et territoires ont enregistré des niveaux de déplacement sans précédent, dans un contexte de fréquence et d’intensité croissantes des catastrophes naturelles. Les ouragans à eux seuls ont été responsables de plus de la moitié de ces cas.

Al-Khaleej a souligné que la réponse aux conséquences des catastrophes nécessite un renforcement des capacités des autorités locales, ce qui nécessite un soutien logistique et financier, en particulier dans les pays les plus pauvres. Le journal a renouvelé son appel aux organisations internationales et aux pays donateurs pour qu’ils accroissent leur aide au développement afin de faire face à l’escalade des crises humanitaires. (ANHA)