SYRIE / ROJAVA – L’agence ANHA a documenté une série de violations dans le canton kurde d’Afrin au cours des deux dernières semaines, dans un contexte d’absence totale d’impunité pour les auteurs de crimes de guerre et violations des droits.
Plusieurs quartiers de la ville d’Afrin, occupée par la Turquie, ont été témoins d’une nouvelle vague de violations au cours des deux dernières semaines, alors que des sources locales ont documenté plusieurs cas de pillage et de destruction de biens appartenant aux résidents kurdes d’origine, perpétrés par des mercenaires affiliés aux forces d’occupation turques et à certains colons.
Dans le village de Qurt Qulaq, dans le district de Sharran, un certain nombre de mercenaires soutenus par la Turquie ont abattu une vingtaine d’oliviers appartenant au citoyen Fareed Welo, dans une attaque contre la richesse agricole, principale source de revenus des résidents locaux.
La semaine dernière, alors que des familles de mercenaires de la soi-disant « Division d’élite » quittaient le village d’Amuro, dans le district de Mobato, des maisons appartenant à des civils ont été pillées et vandalisées. Parmi les habitants touchés figuraient : Hanan Rifaat Mustafa, Luqman Amin Mustafa et Ahmad Ahmad Mustafa.
Des sources locales ont également signalé que le matériel du pressoir à olives appartenant au citoyen Amin Majid Mustafa avait été volé par des mercenaires, qui ont également menacé de mort toute personne tentant de revendiquer ses droits ou d’évoquer publiquement le problème. Le propriétaire du pressoir et les habitants ont été mis en garde contre toute tentative de trouble à l’opinion publique.
Dans le même contexte, le soi-disant « Appareil de sécurité générale » sous l’autorité de Damas dans la campagne occupée de Rajo, à Afrin, a refusé d’accepter une plainte déposée par plusieurs habitants kurdes des villages de Darwish et Miska. Cette plainte visait un mercenaire de la soi-disant « Division Hamzat », identifié comme Uqba Ahmad, originaire du village de Ma’arat Hurmah à Idlib, qui faisait paître ses moutons de manière répétée et injuste dans les oliveraies des agriculteurs locaux.
Selon les témoignages des habitants, les mercenaires de Hamzat attaquent intentionnellement les terres agricoles sans aucune mesure de dissuasion. Lorsque les habitants ont saisi la Sûreté générale pour déposer leur plainte, celle-ci a été rejetée sous prétexte que l’agence n’a pas l’autorité nécessaire pour traiter les cas des membres des factions soutenues par la Turquie.
Bien que Damas ait annoncé sa présence à Afrin le 6 février, de nombreux observateurs y voient une simple « performance » sans résultats tangibles pour les habitants. Les mercenaires de l’occupation turque se sont contentés de changer de tenue, et aucune véritable obligation de rendre des comptes ni justice transitionnelle n’a été mise en place.
Le mois dernier, la ville d’Afrin et ses environs ont été le théâtre de nouveaux actes illégaux, notamment des enlèvements, comme celui du citoyen Walid Mohammed Mohammed, et des agressions violentes contre des civils. Parmi eux, Waheed Rashid Ismail, agressé physiquement dans le village de Midan Akbas par des membres de la « Légion du Sham ». Par ailleurs, le chef du village de Blilko, Mohammed Manan, a été battu par des mercenaires de la « Police civile » lors du pillage des biens des civils.
Ces incidents récurrents mettent en évidence les défis sécuritaires auxquels la population est confrontée, dans un contexte de demandes croissantes de la part de la communauté pour une intervention urgente afin de protéger les civils et de tenir les auteurs responsables de leurs actes. (ANHA)