JOURNALISME. Le 22 avril, les Kurdes commémorent la Journée de la presse kurde, marquant une étape historique qui signifie le début d’une lutte pour des médias libres et indépendants, initiée avec la publication du premier journal kurde Kurdistan en 1898.
Le premier journal kurde « Kurdistan » fut publié en Égypte, par Mikdad Badirkhan en 1898. Cette journée est célébrée comme la Journée du journalisme kurde qui célèbre aujourd’hui ses 127 ans d’existence chargée de luttes et de sacrifices.
La Journée de la presse kurde est plus qu’une simple cérémonie : elle incarne les aspirations profondes à la liberté qui ont marqué le long parcours des médias kurdes à travers l’adversité. C’est une journée de reconnaissance du rôle joué par le journalisme kurde, non seulement dans la préservation et l’expression de l’identité kurde, mais aussi dans la défense des valeurs universelles d’une presse libre et indépendante.
Les origines du journalisme kurde remontent à l’aube du XXe siècle, lorsque les premiers journaux kurdes apparurent en exil. Ce jour-là, en 1898, Kurdistan fut publié au Caire par le prince Miqdad Mithat Badrkhan, en signe de défi aux conditions de vie difficiles du peuple kurde. À cette époque, le journalisme devint un instrument de résistance à la fois politique et culturel, un instrument de surveillance face aux forces qui cherchaient à réprimer l’identité kurde.
Les journalistes de l’époque, soumis à la censure et à la persécution, brandissaient leur plume avec une détermination intrépide, illustrant la résilience de la lutte kurde. Leur engagement pour la vérité, souvent au prix de lourdes pertes personnelles, a transformé l’écrit en une forme de résistance. Nombre d’entre eux ont payé de leur vie cette conviction, s’opposant fermement aux régimes répressifs et défendant la liberté d’expression.
Aujourd’hui, les médias kurdes se sont diversifiés et élargis. Avec ses publications imprimées, ses plateformes numériques et ses réseaux sociaux, le journalisme kurde a joué un rôle crucial dans la sensibilisation et le dialogue sur les questions kurdes, tant au niveau local qu’international. La prolifération des plateformes en ligne et la rapidité des interactions numériques ont profondément remodelé le paysage médiatique de la région.
Néanmoins, de graves difficultés persistent. Dans de nombreuses régions, notamment au Kurdistan du Nord et en Turquie, les journalistes kurdes continuent de subir une répression systémique. Les cadres juridiques ne garantissent souvent pas une protection adéquate, laissant les professionnels des médias vulnérables au harcèlement, aux arrestations et à la censure. Garantir un environnement médiatique sûr et indépendant demeure essentiel pour que le journalisme kurde puisse continuer à jouer son rôle essentiel dans la promotion des valeurs démocratiques et l’information du public.
À cette occasion, les médias kurdes ne se contentent pas de célébrer leurs réalisations passées ; ils réaffirment également leur engagement à façonner le discours public sur les droits humains, la réforme politique et la justice sociale. Les journalistes et les institutions médiatiques soulignent la nécessité constante de renforcer la liberté de la presse et de protéger les journalistes et leur travail.
La Journée de la presse kurde réaffirme le rôle indispensable des médias dans la promotion de la justice, la protection des droits fondamentaux et l’accès à l’information. À l’occasion de cette journée, les journalistes kurdes renouvellent leur engagement à rester vigilants et à défendre ces libertés contre toute tentative de les éroder. (ANHA)