TURQUIE – Pendant leur 1047e veillée sur la place Galatasaray, les Mères du Samedi ont exigé la justice pour Nurettin Yedigöl, un jeune Kurde porté disparu en détention il y a 44 ans.
Les mères et les défenseurs des droits humains, qui se rassemblent chaque semaine sur la place Galatasaray pour demander le sort de leurs proches disparus ou assassinés en détention et pour exiger la poursuite des auteurs, ont mené la 1047e action. Les Mères du samedi, rassemblées sur la place avec des œillets et des photos de leurs proches disparus en détention, ont demandé justice pour Nurettin Yedigöl, disparu après avoir été arrêté par la police à Istanbul le 12 avril 1981.
Qui est Nurettin Yedigöl ?
Nurettin Yedigöl est né dans la province orientale d’Erzincan, au Kurdistan du Nord, en 1954.
Il s’est installé à Istanbul en 1974 où il a obtenu son diplôme de la Faculté d’administration des affaires de l’Université d’Istanbul. Il a pris une part active au mouvement de jeunesse socialiste pendant et après ses années d’études. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui après le coup d’État militaire du 12 septembre.
Comment a-t-il disparu ?
Nurettin Yedigöl a assisté au mariage de son cousin à Çağlayan, Istanbul, le 10 avril 1981. Il a quitté seul la cérémonie pour se rendre chez ses amis. La veille, ces derniers avaient été arrêtés dans cette maison d’İdealtepe. Lorsqu’il s’y est rendu après avoir quitté la cérémonie, la police l’attendait à la maison.
Quelques jours plus tard, son frère Muzaffer Yedigöl se rendit à la maison ; ne trouvant pas son frère aîné, il laissa un mot. Voyant le mot, le colocataire de Nurettin Yedigöl contacta Muzaffer Yedigöl et lui annonça que Nurettin n’était pas rentré depuis longtemps. Il ajouta qu’il avait peut-être fui à l’étranger. Muzaffer Yedigöl et sa tante se rendirent au commissariat de police de Gayrettepe, première section, pour demander Nurettin Yedigöl et lui laissèrent des cigarettes, de l’argent et des sous-vêtements. Cependant, après les avoir récupérés, la police les rendit tous, affirmant qu’il n’y avait personne.