SYRIE / ROJAVA – Çia Kurd, conseiller de l’Administration démocratique autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a déclaré qu’ils s’étaient mis d’accord avec le gouvernement de Damas pour tenir une réunion pour planifier un plan d’action et un calendrier pour le retour sécurisé des centaines de milliers de familles chassées du canton kurde d’Afrin par l’invasion turco-jihadiste de mars 2018. De leurs côtés, les déplacés d’Afrin exigent des garanties internationales pour un retour en toute sécurité à Afrin.

Hier, une délégation du gouvernement de Damas et de l’Administration autonome démocratique a effectué une visite dans les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh à Alep. La délégation comprenait Badran Çia Kurd ; Hussein Salameh, chef du comité de Damas chargé de la mise en œuvre de l’accord avec les Forces démocratiques syriennes ; et Saad Naasan, directeur des affaires politiques de l’autorité de Damas à Alep.
La délégation conjointe était accompagnée de la coprésidence des conseils de quartier de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, Hevin Mustafa, du représentant militaire de Damas, le colonel Muhammad Abdul Ghani, et de Masoud Batal.
Çia Kurd a expliqué que l’objectif était d’observer les progrès récents réalisés dans les quartiers.
Çia Kurd a publié un résumé de la réunion sur X (ancien Twitter) en déclarant:
« (…), à Cheikh Maqsoud, nous avons tenu une réunion avec le comité central de Damas, présidé par M. Hussein Salameh, afin de dialoguer avec l’administration autonome. Nous avons discuté des dispositions restantes de l’accord, notamment du dossier relatif à l’échange des détenus restants détenus par les deux camps à Alep. Nous avons également exploré les mécanismes de coopération administrative entre les institutions civiles des quartiers et le Conseil provincial d’Alep. Les progrès réalisés dans le cadre conjoint ont été salués par tous.
Nous avons convenu de tenir une réunion spéciale impliquant les parties concernées du gouvernement et de l’administration autonome, dans le but d’élaborer un plan d’action clair et un calendrier concernant Afrin.
Nous avons mené ensemble une tournée de terrain dans les quartiers, couvrant les points nouvellement établis. Un sentiment général de soulagement a été constaté parmi les habitants, reflétant les efforts continus sur le terrain. »
Cette évolution fait suite à une réunion de coordination tenue la veille entre le conseil général des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et le Conseil provincial d’Alep, qui visait à organiser les services municipaux et s’est conclue par une tournée d’inspection des conditions de vie et de service dans les zones.
Plus tôt, le 13 avril, les travaux ont commencé pour établir des points de contrôle conjoints entre les forces de sécurité intérieure et la sécurité générale autour de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, sur la base de l’accord signé entre le conseil général des deux quartiers et les représentants de Damas à Alep.
L’accord, signé le 1er avril, comprend 14 dispositions visant à renforcer la coexistence et à maintenir la paix civile.
Les points clés de l’accord comprennent:
Cheikh Maqsoud et Achrafieh, quartiers à majorité kurde, sont considérés comme faisant partie d’Alep et lui sont administrativement rattachés. La protection de l’identité sociale et culturelle des habitants est essentielle à une coexistence pacifique.
Cet accord intérimaire reste en vigueur jusqu’à ce que les comités centraux conjoints conviennent d’une solution durable.
Le ministère de l’Intérieur, en coordination avec les forces de sécurité intérieure, est chargé de protéger les résidents et de prévenir les agressions.
Les apparitions armées sont interdites dans les deux quartiers afin de préserver la paix et la sécurité civiles. Le port d’armes est réservé aux Forces de sécurité intérieure, sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.
Les monticules de terre doivent être retirés des voies publiques, tandis que les principaux points de contrôle restent sous la supervision du ministère de l’Intérieur jusqu’à ce que la sécurité se stabilise.
Les forces armées doivent se retirer avec leurs armes des quartiers à l’est du canton de l’Euphrate.
Des centres de sécurité intérieure seront organisés à Achrafieh et à Sheikh Maqsoud.
La liberté de circulation des résidents est garantie et les personnes précédemment poursuivies – à condition qu’elles n’aient pas été impliquées dans l’effusion de sang syrienne – ne seront pas poursuivies.
Un comité de coordination sera formé pour faciliter les déplacements entre Alep et les régions du nord et de l’est de la Syrie.
Des comités de mise en œuvre seront formés dans les quartiers pour appliquer l’accord sur le terrain.
Les institutions civiles des quartiers se coordonneront avec d’autres institutions civiles, et les services seront fournis de la même manière que dans d’autres parties d’Alep par l’intermédiaire des deux antennes municipales de ces quartiers.
Les deux parties videront les prisons d’Alep et échangeront tous les prisonniers détenus après la libération.
Les quartiers bénéficieront d’une représentation complète et équitable au sein du Conseil provincial d’Alep, des Chambres de commerce et d’industrie et d’autres secteurs, conformément aux lois en vigueur.
Les services, les institutions administratives, éducatives, les municipalités et les conseils locaux des quartiers seront préservés jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée par les comités mixtes. (ANHA)