AccueilKurdistanBakurTURQUIE. Mort suspecte d’un soldat kurde déguisée en « suicide »

TURQUIE. Mort suspecte d’un soldat kurde déguisée en « suicide »

TURQUIE / KURDISTAN – Amir Enes Büyükyolcu, un soldat kurde dont la mort suspecté a été qualifié de « suicide » par les autorités turques, avait déclaré à son père trois jours avant sa mort : « Je pars à Tel Aviv pour une mission spéciale avec le MIT [Services secrets turcs]. S’il m’arrive quelque chose, ils diront qu’« il s’est suicidé ». N’y croyez pas ».

Dans le nord-est de la Syrie, où se poursuivent les attaques de l’État turc et de ses gangs affiliés à l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA), on a appris que la majorité des mercenaires qui ont subi de lourdes pertes en raison de la résistance des FDS ont fui la le front de Manbij. On affirme que l’État turc avait immédiatement envoyé des soldats dans la région. Le soldat sous contrat, Amir Enes Büyükyolcu, qui se serait suicidé dans son unité à Antep après son retour de Syrie, serait décédé à Manbij, mais les autorités turque déguise cette mort en « suicide » selon l’agence ANF qui a pu parler avec la famille du soldat.

Des allégations frappantes ont été formulées lors de l’entretient de l’ANF avec l’oncle de Büyükyolcu, Ramazan, et son père Osman, à ce sujet. L’oncle Ramazan Büyükyolcu a déclaré qu’ils ne croyaient pas que son neveu se soit suicidé. L’oncle a déclaré que le Amir Enes Büyükyolcu leur avait écrit un message 3 jours avant sa mort, déclarant qu’il partait pour une mission spéciale à Tel Aviv et que si jamais l’armée turque contactait sa famille, en disant qu’il s’est suicidé, mais que la cause de sa mort ne serait pas un suicide

Mort suspecte des soldats kurdes

En Turquie, entre 1992 et 2002, 2 220 morts suspectes de soldats ont été enregistrés comme « suicide ». Bien qu’il n’y ait pas de données sur la mort de soldats dans les casernes entre 2002 et 2020, après l’arrivée de l’AKP au pouvoir, on déclare que les chiffres sont très élevés, la question étant fréquemment à l’ordre du jour. Les morts suspectes de soldats, qui sont récemment devenues courantes au sein de l’armée, sont couvertes par les mots « suicide », « balle accidentelle » et « crise cardiaque ». La demande de justice des familles est ignorée sous l’emprise du pouvoir judiciaire et de la bureaucratie et il n’y a pas d’enquête effective concernant les responsables de ces décès suspects.