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IRAN. Une journaliste kurde condamnée à mort

IRAN – Pakhshan Azizi, journaliste, travailleuse sociale et ancienne prisonnière politique kurde, a été condamnée à mort pour « rébellion ». La syndicaliste kurde, Sharifa Mohammedi avait elle aussi condamnée à mort par le régime iranien le 4 juillet, pour « rébellion armée ».

Pakhshan Azizi, journaliste, travailleuse sociale et prisonnière politique kurde actuellement incarcérée à la prison d’Evin, a été privée de communication avec sa famille. Elle a été condamnée à mort par la justice iranienne pour « rébellion ».

Selon un rapport obtenu par l’organisation de défense des droits humains Hengaw, Pakhshan Azizi, une prisonnière politique kurde de Mahabad, a été condamnée à mort par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Iran à Téhéran, présidée par la juge Iman Afshari. Elle a été reconnue coupable de « rébellion » et « appartenance à des groupes menant une insurrection armée contre le gouvernement islamique ». En outre, elle a été condamnée à quatre ans de prison pour appartenance au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Leurs audiences ont eu lieu les 28 mai et 16 juin 2024. Le verdict a été communiqué à leurs avocats le mardi 22 juillet 2024.

La condamnation à mort de Pakhshan Azizi a été prononcée alors qu’elle était privée de représentation juridique et de visites familiales pendant une longue période. De plus, son procès fut entaché d’irrégularité.

Hengaw a récemment publié une lettre de Pakhshan Azizi dans laquelle elle déclare avoir été torturée et harcelée à plusieurs reprises. De plus, elle n’a pas le droit de rendre visite ou d’appeler sa famille depuis deux semaines.

Le 4 août 2023, Pakhshan Azizi a été arrêtée par les services de renseignement iraniens dans la ville de Kharazi à Téhéran. Le 11 décembre 2023, elle a été transférée du quartier 209 de la prison d’Evin, connu sous le nom de centre de détention du ministère du renseignement, au quartier des femmes de la même prison.
Plus tôt, Hengaw, citant des sources politiquement informées, avait rapporté que plusieurs proches et membres de la famille de Pakhshan Azizi avaient été arrêtés en même temps qu’elle, mais avaient été relâchés après quelques jours.

Il convient de noter que Pakhshan Azizi a été arrêtée le 16 novembre 2009 lors d’une manifestation d’étudiants kurdes à Téhéran contre les exécutions de prisonniers au Kurdistan. Elle a ensuite été libérée sous caution de 100 millions de tomans (alors 90 000 €) le 19 mars 2010 après quatre mois de détention.

Par la suite, Pakhshan Azizi a quitté l’Iran sous la pression et les menaces des institutions de sécurité iraniennes. Au cours de ses recherches sur la situation des femmes au Kurdistan irakien et au Kurdistan syrien, elle s’est impliquée dans le travail social pour améliorer leurs conditions.