LONDRES – Le journaliste irlandais Mark Campbell et la militante kurde Beritan Slemani ont été reconnus coupables de « port d’un drapeau d’une organisation terroriste » lors d’une manifestation à Londres. Campbell a déclaré qu’ils allaient faire appel de la décision et continuer à « faire campagne pour la décriminalisation du mouvement kurde, ce qui ouvrirait la voie à une résolution du conflit entre le PKK et l’État turc. »
Le défenseur des droits humains, Mark Campbell est un ami du peuple kurde de longue date. Il a été de toutes les actions de soutien au peuple kurde organisées à Londres depuis le début de la révolution du Rojava. Il a également participé aux manifestations anti-Erdogan et dénoncé la collaboration entre les gouvernements britanniques successifs et la Turquie, dans le domaine de l’armement notamment. Suite à une manifestation kurde attaquée par la police britannique en avril 2022, Mark et Beritan Slemani, une militante kurde, ont été poursuivis par la justice britannique pour « terrorisme » à cause d’une histoire de drapeau… Après la dernière audience du 17 et 18 janvier dernier, le verdict est tombé le 30 janvier.
Le tribunal a condamné Campbell et Slemani pour avoir « déployé un drapeau de telle manière ou dans des circonstances telles qu’ils éveillent des soupçons raisonnables selon lesquels ils étaient membres d’une organisation interdite, à savoir le PKK, contrairement à l’article 13(1) et (3) de la loi sur le terrorisme de 2000 ».
La défenseuse des droits humains Margaret Oven et un groupe de membres de l’Assemblée populaire kurde ont également assisté à l’audience pour soutenir Campbell et Beritan.
A la fin de l’audience, Mark Campbell a déclaré à l’ANF : « Au cours de notre procès de deux jours, nous avons gagné tous les arguments devant le tribunal en raison du contexte de déproscription et de décriminalisation du mouvement kurde en matière de détention de drapeaux. Le juge a semblé accepter nos arguments mais, malheureusement, dans son verdict, il n’a pas semblé assez confiant pour contester la politique du gouvernement conçue en faveur de la Turquie. Nous avons donc désormais dans ce pays des lois politisées en faveur de l’un des pires auteurs de violations des droits humains au monde.
(…)
Nous ferons immédiatement appel auprès d’un tribunal supérieur et d’un juge plus expérimenté et continuerons à faire campagne pour la décriminalisation du mouvement kurde, ce qui ouvrirait la voie à une résolution du conflit entre le PKK et l’État turc. »