TURQUIE / KURDISTAN – Un collectif de 564 personnalités du monde artistique, dont des musiciens, critiques d’art, écrivains, des réalisateurs, acteurs, artistes et universitaires, a publié une déclaration intitulée « Soyons la voix de la paix » à Istanbul et à Diyarbakır (Amed). La déclaration, lue lors d’une conférence de presse dimanche, appelle à la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement turc et la guérilla kurde.
Un collectif de 564 personnes, dont des musiciens, des critiques d’art, des écrivains, des réalisateurs, des acteurs, des artistes et des universitaires, a publié une déclaration intitulée « Soyons la voix de la paix » à Istanbul et à Diyarbakır (Amed). La déclaration, lue lors d’une conférence de presse dimanche, appelle à la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui avaient eu lieu entre 2013 et 2015.
Parmi les signataires de la déclaration figurent l’écrivain Fırat Cewerî, l’actrice Jülide Kural, le musicien Mikail Aslan, le réalisateur Sırrı Süreyya Önder, la professeur de théâtre Süreyya Karacabey et l’auteur-compositeur Şanar Yurdatapan.
Dans la proclamation, le groupe critique les conditions qui prévalent en Turquie, décrivant un paysage dans lequel l’autonomie législative succombe à la pression de l’élite dirigeante, un pouvoir judiciaire indépendant perd son autonomie au profit d’un « régime d’un seul homme [Recep Tayyip Erdogan] » et les établissements d’enseignement prennent du retard dans la promotion de la laïcité et une éducation gratuite. La nomination des administrateurs des universités et des conseils locaux, l’augmentation de la violence contre les femmes, l’exode croissant des cerveaux et l’exode des jeunes craignant un avenir incertain sont mis en avant comme des préoccupations majeures.
« Si nous gardons le silence aujourd’hui, il n’y aura peut-être plus personne qui parlera demain »
Appelant à un nouveau récit pour relever les défis auxquels la nation est confrontée, les artistes et écrivains ont affirmé leur responsabilité de briser le silence. Ils ont plaidé en faveur d’une nouvelle perspective dans un climat où le déni et l’assimilation exacerbent les problèmes et où la violence se perpétue en tant que stratégie politique.
Les signataires ont particulièrement souligné la nécessité du dialogue et de la négociation pour résoudre la question kurde de Turquie et ont appelé à relancer le « processus de solution » qui avait fait naître l’espoir d’une réconciliation en 2013.
« Les possibilités de réconciliation ont été créées grâce aux négociations avec Abdullah Öcalan, l’un des interlocuteurs du problème. Avec l’accord d’une grande partie de la société, le processus peut recommencer. La société doit avoir le courage de faire la paix. Il ne devrait pas avoir peur du dialogue et de la conversation », a déclaré le groupe, exhortant le gouvernement turc à abandonner sa politique d’oppression, d’isolement et de guerre.