TURQUIE – Le 9 octobre, députée kurde du Parti HEDEP, Nejla Demir, a soumis une question au Parlement concernant les attaques de la Turquie contre le nord et l’est de la Syrie. La motion, adressée au ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, a été renvoyée. La présidence du Parlement a affirmé que la motion contenait des « opinions personnelles » et que les questions contenues dans la motion relevaient de « sujets qui ne pouvaient être abordés ». En effet, le massacre des civils et la destructions des infrastructures vitales du Rojava relevant des crimes de guerre ne peuvent être défendus. C’est pourquoi, les autorités turques préfèrent censurer les questions en rapport avec les attaques turques au Rojava et Kurdistan d’Irak, alors qu’ils dénoncent les attaques d’Israël sur Gaza et les qualifient de crimes de guerre.
De quoi s’agit-il?
Demir avait déclaré dans sa motion que des civils avaient été blessés lors des attaques turques et a ajouté : « Après les déclarations d’opération du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan contre l’Irak et la Syrie, le 5 octobre, de nombreuses zones civiles, entrepôts de blé, hôpitaux, des centrales électriques ont été endommagées au Rojava. Il a été rapporté dans la presse que des frappes aériennes ont été menées et que de nombreux civils ont perdu la vie dans des frappes aériennes. Cibler des personnes civiles et des zones civils pendant les conflits est interdit conformément aux Conventions de Genève. Les attaques contre les civils, les bâtiments et les biens pendant la guerre sont considérées comme un crime de guerre. »
Des questions
Dans la motion, il est rappelé que le président turc, Tayyip Erdoğan, a fait une déclaration de « crime de guerre » contre le ciblage d’infrastructures telles que les services d’électricité à Gaza, mais que des attaques similaires ont été menées contre le nord et l’est de la Syrie. Les questions suivantes ont été incluses dans la proposition :
* Les dommages causés aux espaces de vie des civils et la mort de civils lors des frappes aériennes menées par la Turquie dans le nord de la Syrie ne sont-ils pas contraires aux accords internationaux auxquels la Turquie est partie ? Quand ces attaques prendront-elles fin ?
* Quelle est la raison des nombreuses frappes aériennes contre des habitations civiles, des entrepôts de blé, des hôpitaux et des centrales électriques au Rojava le 5 octobre, après les déclarations du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan sur les opérations contre l’Irak et la Syrie ? Est-ce qu’on sait que de nombreux civils ont perdu la vie lors de ces frappes aériennes ?
* La Turquie, où vivent plus de vingt millions de Kurdes, doit respecter les accords internationaux dont elle est signataire ; Allez-vous prendre des initiatives pour mettre fin aux attaques contre les Kurdes, les Arabes, les Circassiens, les Assyriens et les Turkmènes de l’autre côté de la frontière et pour résoudre le problème kurde, devenu un problème international, dans un cadre pacifique avec ses interlocuteurs ?
* Est-il vrai qu’au cours des dernières 72 heures, la Turquie a ciblé plus de 145 points au Rojava, notamment des centrales électriques, des installations d’eau et d’énergie, des hôpitaux et des écoles ? Pensez-vous que les attaques en question constituent une tentative de saper les efforts internationaux et le travail des organisations et institutions non gouvernementales œuvrant pour assurer la stabilité et servir la population locale après la défaite de l’État islamique ?
* La destruction des infrastructures de l’Administration autonome (…) du Rojava n’est-elle pas un crime de guerre ?