TURQUIE – Médecin et ancien maire de Diyarbakir (Amed), Selcuk Mizrakli s’est vu refuser sa libération malgré la décision de la Haute Cour d’appel d’annuler une décision d’un tribunal local le condamnant à neuf ans de prison. L’élu kurde est incarcéré depuis quatre ans à cause de fausses allégations de « terrorisme ».
Mizrakli, médecin de profession et ancien député du Parti démocratique des peuples (HDP), a été démis de ses fonctions de maire de Diyarbakir en août 2019 par le ministère de l’Intérieur, et un fonctionnaire de l’État (kayyum) a été nommé à sa place.
Connecté à la salle d’audience par liaison vidéo aujourd’hui, Mizrakli a déclaré :
« Je ne suis pas une personne arrêtée mais un otage. Je suis un maire élu. Je suis ici à cause d’allégations sans fondement. Le ministre de l’Intérieur avait fait une déclaration (concernant l’affaire) avant qu’un acte répréhensible ne soit prouvé. Nous avons expliqué que c’était un détournement d’autorité. Qu’il soit clair qu’un maire a été emprisonné uniquement à cause des propos d’un informateur. C’est une violation de la constitution. »
Mizrakli s’est vu refuser la libération par le comité au motif qu’il y avait de nouvelles allégations contre lui, a déclaré l’agence de presse Mezopotamya (MA), et qu’il s’agissait essentiellement d’accusations d’un « témoin » nommé Umit Akbiyik.
Il est récemment apparu qu’un nouvel acte d’accusation avait été préparé sur la base de ces accusations, a indiqué MA.
Mizrakli est incarcéré à la prison d’Edirne et est le compagnon de cellule de l’ancien coprésident du HDP, Selahattin Demirtas.
Arti Gerçek