Les dictateurs solidaires face aux peuples épris de liberté
Depuis la guerre civile en Syrie, on a vu les dictateurs turc, syrien, russe et iranien se serrer les coudes et écraser dans le sang les soulèvements pacifiques de leurs peuples (l’actuelle révolution « femme, vie, liberté » en Iran, la déclaration d’autonomie locale des Kurdes de « Turquie » en hiver 2015/16, le soulèvement pacifique syrien en 2011…). Aujourd’hui, tandis que les médias l’Azerbaidjanais Ilham Aliyev font ouvertement campagne contre Kiliçdaroglu, ce dernier déclare que le président russe, Poutine d’ingérence dans les élections turques en faveur de son « ami » Erdogan.
Le candidat de l’opposition donné gagnant selon les derniers sondages, Kemal Kılıçdaroğlu a accusé la Russie d’ingérence dans les élections turques en faveur du président sortant Erdogan.
Dans un tweet partagé hier en turc et en russe, Kiliçdaroglu a déclaré : « Chers amis russes, vous êtes ceux qui sont derrière les fabrications, les complots, les faux contenus profonds et les bandes qui ont été exposés dans ce pays. Si vous voulez continuer notre amitié après le 15 mai, ne touchez pas à l’État turc. Nous défendons toujours la coopération et l’amitié. »
Les commentaires de Kılıçdaroğlu faisaient suite à des publications sur les réseaux sociaux affirmant que le parti au pouvoir (AKP) avait contraint Muharrem İnce, candidat outsider à la présidence, à se présenter pour siphonner les votes de Kılıçdaroğlu, prétendument en le faisant chanter avec du chantage à la sextape. İnce qui était le candidat du CHP (parti de Kiliçdaroglu) à la présidence turque en 2018, a annoncé hier son retrait de la course présidentielle du 14 mai.
Lors du scrutin du 14 mai, les électeurs de Turquie devront choisir entre le président sortant Erdogan et son principal rival Kemal Kiliçdaroglu (donné gagnant selon les derniers sondages) pour la présidence turque tandis que pour les élections législatives du même jour, une myriade de partis (extrême-droite, islamistes, kémalistes, kurdes, extrême-gauche…) sont en lice.
D’après les récents sondages, après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.